Association médicale canadienne

Et maintenant?

Nous savons que le système de santé est en train de s’effondrer. Les signes de détresse ne cessent de se multiplier :

  • Afin de pouvoir maintenir son service d’urgence ouvert, un hôpital de Toronto a dû demander de toute urgence des médecins, des résidents et résidentes en médecine et d’autres bénévoles pour faire des quarts de travail en soins infirmiers.
  • Partout au Canada, des hôpitaux dans des communautés rurales manquent tellement de personnel qu’ils doivent temporairement fermer leurs services d’urgence et leurs unités de soins intensifs.
  • À Victoria, une patiente a publié une annonce dans le journal pour demander qu’un ou une médecin – peu importe qui – renouvelle les ordonnances de son conjoint de 82 ans après que leur médecin de famille eut pris sa retraite.
  • Un médecin de famille a fait part de son point de vue dans l’Ottawa Citizen – une lettre ouverte où il présente ses excuses aux patients et patientes pour le mauvais fonctionnement du système de santé.

Je suis désolé de ne pas pouvoir prendre plus de patients et patientes. J’ai déjà de la difficulté avec ma charge de travail actuelle. Il m’arrive moi aussi de me sentir accablé. Je suis désolé que vous souffriez, que vous vous inquiétiez, que tant de vos questions restent sans réponse et que tant de vos attentes demeurent insatisfaites.    – Dr Alykhan Abdulla, médecin de famille à Ottawa

Tous les éléments du système de santé sont touchés par la crise actuelle. Ce n’est pas que les médecins, le personnel infirmier ou les autres travailleurs et travailleuses de la santé. Ce n’est pas non plus qu’une province ou qu’un territoire.

Mais il existe des solutions. Et ces six derniers mois, l’Association médicale canadienne (AMC) a rassemblé des milliers de professionnels et professionnelles de la santé, de patients et patientes et de décideurs et décideuses politiques pour promouvoir ces solutions :

  • En mars, nous avons tenu un deuxième sommet d’urgence avec l’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) afin d’exiger des mesures immédiates pour répondre à la crise des effectifs de la santé.
  • En avril, des médecins se sont réunis lors du Forum de la profession de l’AMC afin de discuter des taux d’épuisement professionnel record dans le secteur de la santé et des retards critiques dans les soins.
  • Plus de 2 000 personnes ont assisté au Sommet de l’AMC sur la santé – une série de discussions sur la façon de créer un système de santé plus durable et des effectifs plus agiles.
  • En mai, l’AMC a formé un partenariat avec l’AIIC et le Collège des médecins de famille du Canada afin de trouver des solutions à court, moyen et long terme à la crise des ressources humaines de la santé.
  • Tout récemment, la Dre Katharine Smart, présidente de l’AMC, a animé une discussion sur Twitter Spaces sur le thème « Crise des soins de santé au Canada : quel est le chemin à prendre? » (Canada’s health care crisis: where do we go from here?). Les panélistes, tous et toutes médecins, étaient Fahad Razak et Arthur Slutsky, chercheurs, Rose Zacharias, présidente de l’Association médicale de l’Ontario, et Lindsay Hedden, chercheuse dans le domaine de la santé en Colombie-Britannique.

On sent que quelque chose a changé. On le sent quand on va travailler à l’urgence, à l’hôpital. La responsabilité de prendre soin de la patientèle est plus lourde dans un système fracturé. – Dre Rose Zacharias

Grâce à ces discussions et ces partenariats, des solutions communes à la crise dans le système des soins de santé voient le jour, par exemple :

  • Élargir les soins en équipe pour que plus de gens aient accès rapidement à des médecins de famille et à d’autres prestataires de soins primaires.
  • Élaborer une stratégie nationale en matière de ressources humaines de la santé pour rebâtir les effectifs du Canada de manière proactive et durable.
  • Améliorer la collecte de données sur les effectifs dans l’ensemble des systèmes de santé pour faire le suivi des lacunes et des progrès.
  • Investir dans une nouvelle infrastructure de formation et d’éducation pour augmenter l’offre de médecins, de personnel infirmier et de personnel infirmier praticien.
  • Créer un permis d’exercice pancanadien pour favoriser la mobilité des médecins, ce qui pourrait notamment atténuer la pression sur les communautés rurales et éloignées et permettre de répondre à la crise de façon plus agile.
  • Augmenter les soins virtuels et tirer profit de l’intelligence artificielle pour améliorer l’accès aux soins.

Ce qui manque, c’est du leadership et de la collaboration – entre tous les ordres de gouvernement ainsi qu’avec les professionnels et professionnelles de la santé et les patients et patientes, qui vivent la crise tous les jours.

En juillet, la Dre Smart a assisté à la rencontre des premiers et premières ministres à Victoria, en Colombie-Britannique, pour les presser de passer à l’action.

À partir de l’automne, le nouveau président de l’AMC, le Dr Alika Lafontaine – un leader passionné et déterminé à reconstruire le système de santé pour la prochaine génération –, continuera à faire entendre la voix des médecins sur les enjeux les plus importants.

Il n’y a pas de solution miracle à une crise qui se prépare depuis des décennies. Il faut prendre des décisions difficiles.

Nous serons présents.

 

Vous avez des questions ou des commentaires ?

Envoyez-nous un courriel.
Back to top