Association médicale canadienne

Les fissures de notre système de santé se sont transformées en gouffres durant la pandémie de COVID-19, qui a mis en lumière certaines iniquités, provoqué une augmentation des temps d’attente et mis à rude épreuve un système déjà surchargé. Comment pouvons-nous créer un meilleur système de santé au service de la population canadienne dans son entièreté?

« En tant que défenseurs de la santé, nous devons saisir cette occasion, à un moment où il est plus que nécessaire d’apporter des changements. » – Dre Ann Collins, présidente de l’AMC

Cette question a orienté la première séance du Sommet de l’AMC sur la santé 2021, qui regroupait des médecins, des apprenants en médecine, des décideurs politiques et des patients de partout au Canada.

Dr. Ann Collins, Dr. Nadine Caron, Dr. Danielle Martin, Althia Raj, Andre Picard, Sudi Barre.

Bien que la pandémie de COVID-19 ait créé des possibilités d’innovation, notamment l’expansion des soins virtuels et la collaboration entre des secteurs souvent cloisonnés des soins de santé, elle a surtout mis en évidence l’extrême vulnérabilité du système.

« En réalité, tout ce que nous avons appris de l’expérience avec la COVID-19, nous le savions déjà. » – Dre Danielle Martin, conférencière principale et vice-présidente directrice du Women’s College Hospital

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Leçons à tirer de la pandémie de COVID-19 : comment combler les écarts en matière de santé au Canada?

La Dre Martin et la Dre Nadine Caron, également conférencière principale, ont souligné la nécessité de renforcer les services de soins primaires et de s’attaquer aux déterminants sociaux de la santé.

« Avec la COVID-19, nous avons constaté que la pauvreté et la situation d’emploi continuent d’avoir une énorme incidence sur la santé des gens », a déclaré la Dre Caron, membre de la Première Nation Sagamok Anishnawbek et chirurgienne oncologue auprès des personnes vivant dans les régions rurales, éloignées et du nord de la Colombie-Britannique.

Sudi Barre, panéliste et représentante des patients, a quant à elle raconté son histoire personnelle, lorsqu’elle a subi une série de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux après son accouchement, résultat d’une dissection spontanée de l’artère coronaire (DSAC), potentiellement mortelle. Mme Barre, d’origine somalienne, a raconté les difficultés qu’elle a rencontrées pendant la réadaptation, notamment son incapacité à prendre congé du travail en raison des contraintes financières du traitement.

« Ce que les femmes reçoivent, ce ne sont pas des soins de santé universels », a-t-elle commenté, soulignant que les femmes racisées font face à des défis encore plus grands.

André Picard, panéliste et chroniqueur spécialisé en santé au Globe and Mail, a parlé des changements nécessaires pour améliorer les soins aux aînés.

« Il faut d’abord valoriser les personnes âgées et prendre les dispositions nécessaires pour qu’elles puissent demeurer dans leur communauté », a-t-il indiqué.

Après la table ronde, animée par la journaliste Althia Raj, les participants se sont joints à de petits groupes pour discuter de sujets divers, par exemple comment mieux servir les groupes marginalisés et comment restructurer les soins de santé de façon à améliorer le soutien social.

Une personne a résumé ainsi la discussion en petit groupe à laquelle elle avait participé : « Nous avons un système extrêmement réactif; il faudrait s’attaquer aux déterminants en amont et aux raisons pour lesquelles les personnes tombent malades pour aller de l’avant et économiser des ressources et du temps à long terme. »

D’autres discussions ont porté sur l’adoption d’une approche axée sur les patients et sur l’importance d’une communication efficace avec les collectivités au sujet de leurs besoins médicaux. Pour l’un des participants, qui a passé la dernière année à travailler dans une unité réservée aux patients atteints de la COVID-19, il faudrait pour cela améliorer les services d’interprétation dans les hôpitaux pour les patients dont la langue principale n’est ni le français ni l’anglais.

La Dre Collins a conclu la séance en reconnaissant la valeur des idées présentées et en soulignant les occasions de tirer parti des changements positifs apportés au système de soins de santé pendant la pandémie, par l’intermédiaire de la stratégie Retombées 2040 de l’AMC.


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