Les leaders médicaux des associations médicales provinciales et territoriales du Canada ont rencontré la ministre fédérale de la Santé, Patty Hajdu, afin de discuter de l’influence de la COVID-19 sur les soins de santé dans leur région et des enjeux prioritaires à venir.
C’est la première fois depuis le début de cette pandémie que les leaders médicaux provinciaux et territoriaux se réunissent avec la ministre de la Santé, un événement important au vu de la coordination nationale requise pour gérer la crise.
« Le système de santé a peut-être des frontières, mais le virus ne les respecte pas. Il était donc important de nous réunir pour étudier les problèmes collectifs auxquels le milieu médical fait face. » – Dr Sandy Buchman, président de l’AMC
Parmi les enjeux les plus pressants se trouvent la capacité du système de santé public de maintenir la cadence de recherche des contacts et l’augmentation de la capacité de dépistage, surtout à l’approche de la saison de la grippe. On a aussi demandé un modèle de distribution d’équipement de protection individuelle (EPI) fiable et transparent, une préoccupation toujours d’actualité pour les médecins et tous les travailleurs de la santé.
D’une manière plus générale, les leaders médicaux ont parlé des répercussions de la pandémie sur les soins communautaires. Avant la COVID-19, environ cinq millions de Canadiens n’avaient pas de médecin de famille. Pendant la pandémie, la plupart des cabinets ont dû fermer ou limiter grandement leurs services. Cette perte de capacité a entraîné un recul et, maintenant, les cabinets font face à un arriéré de soins, en plus d’une perte de revenus, et ont de la difficulté à se remettre en selle.
Le groupe a aussi discuté des retards en chirurgie et en services spécialisés, ainsi que des conséquences pour les soins aux patients. Les listes d’attente prépandémie accumulent des mois de retard, et le groupe a insisté sur la nécessité de prévenir une « deuxième vague » pour que les traitements essentiels puissent être administrés comme prévu.
« L’AMC joue un rôle important dans le soutien des médecins en première ligne, et depuis le début de la pandémie de COVID-19 en particulier, elle aide les travailleurs de la santé de partout au pays. Je suis heureuse d’avoir pu discuter avec ses représentants, tandis que nous travaillons ensemble pour que les professionnels de la santé reçoivent du gouvernement fédéral le soutien dont ils ont besoin afin d’offrir d’excellents soins à la population canadienne. » – Patty Hajdu, ministre fédérale de la Santé
Les soins virtuels ont été présentés comme une façon d’améliorer l’accès aux soins, qui compléterait les soins en personne plutôt que de les remplacer. Le groupe a aussi parlé des éléments nécessaires à l’adoption des soins virtuels au Canada : un accès équitable aux services Internet à large bande en région rurale, éloignée ou nordique, et dans les communautés autochtones, ainsi qu’un permis d’exercice national permettant d’abolir les obstacles aux soins entre les provinces et les territoires.
Le représentant de l’AMC au Québec, le Dr Abdo Shabah, qui a travaillé dans un établissement de soins de longue durée au début de la pandémie, a parlé des lacunes qu’il a constatées : manque de personnel, incapacité de faire des tests et des recherches de contacts, espace limité pour isoler correctement les personnes infectées, et plus encore. « Malgré toutes les ressources qui ont été offertes [au début de la pandémie], le système a tardé à réagir en ce qui a trait aux besoins des aînés, a dit le médecin. Nous devons nous assurer de tirer des leçons de la première vague et de répondre aux besoins immédiats si une deuxième vague survient. »
Pendant toute la réunion, le groupe a souligné la nécessité de trouver des solutions pancanadiennes ainsi que l’importance d’assurer une étroite collaboration entre le milieu de la santé et chaque palier de gouvernement.
« J’espère que la réunion d’aujourd’hui est la première d’une longue série de discussions, a dit le Dr Buchman. Ensemble, en entretenant de solides relations de travail avec le gouvernement, nous établissons les fondements d’une réponse efficace aux défis du système de santé. »