Association médicale canadienne

C’est par visioconférence que le Dr Sandy Buchman, président de l’AMC, s’est adressé à un comité fédéral pour parler des risques auxquels s’exposent les travailleurs de la santé de première ligne à cause de la pénurie d’équipement de protection individuelle (EPI) et du manque d’information au sujet de sa distribution.

Plus tôt aujourd’hui, il s’est exprimé devant le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes, pendant les audiences sur l’intervention du Canada contre la COVID-19.

Il a aussi présenté les résultats d’un récent sondage mené auprès des membres de l’AMC, dans lequel on demandait aux médecins des milieux communautaire et hospitalier s’ils avaient accès à de l’EPI, notamment à des masques chirurgicaux, des masques N95, des visières, des blouses et des gants.

Près de 5 000 médecins ont répondu au sondage, et le tableau est peu reluisant :

  • Plus du tiers des médecins qui offrent des soins communautaires (p. ex. cabinets, cliniques sans rendez-vous et carrefours santé) indiquent qu’ils vont manquer de masques, de masques de protection respiratoire, de protecteurs oculaires et faciaux, et de lunettes de sécurité dans deux jours ou moins, ou que leurs stocks sont déjà épuisés.
  • Au cours du dernier mois, 71 % des médecins qui offrent des soins communautaires ont tenté de s’approvisionner en fournitures, mais moins de 15 % ont reçu leur commande ou une confirmation qu’elle est en route. En Nouvelle-Écosse, seulement 2 % des médecins ont indiqué que leur récente commande a été reçue ou expédiée.
  • En ce qui a trait aux autres sources d’approvisionnement, 1 médecin qui attend des fournitures sur 10 connaît une source d’approvisionnement gouvernementale. C’est en Alberta qu’on trouve le taux le plus élevé (26 %), tandis que c’est en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick qu’on trouve les taux les plus faibles (5 % et 0 %, respectivement).
  • D’une manière générale, les médecins qui travaillent principalement en milieu hospitalier (où des personnes atteintes de la COVID-19 sont soignées) ignorent combien de temps les stocks actuels vont durer, et de nombreux répondants ont dit avoir reçu la directive de rationner les fournitures.

« Le prix de cette incertitude pèse lourd sur les travailleurs de la santé d’un bout à l’autre du Canada, a indiqué le président au Comité. Ils ont peur. Ils sont inquiets. Ils se sentent trahis. Ils ne connaissent pas l’état des stocks. »

Le Dr Buchman a reconnu que le gouvernement fédéral prenait les mesures nécessaires pour assurer un approvisionnement adéquat en EPI face à une forte demande mondiale. Il a applaudi les efforts de l’industrie privée canadienne, qui a délaissé sa production habituelle pour fabriquer de l’EPI.

Il a toutefois insisté sur le besoin de prendre des mesures immédiates afin de pallier la pénurie.

« Il est inacceptable de demander aux travailleurs de la santé d’être en première ligne de cette pandémie sans l’équipement approprié. Des vies humaines sont en jeu. »


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