Association médicale canadienne

Selon les résultats d’une enquête menée récemment auprès de médecins canadiens, la majorité d’entre eux, ayant goûté les soins virtuels, entendent bien maintenir les consultations en ligne après la pandémie.

L’enquête, menée au printemps par Inforoute Santé du Canada et l’Association médicale canadienne (AMC), avait pour but de dresser un portrait plus précis de l’utilisation des technologies de santé numérique et de l’information chez les médecins canadiens.

« Le recours aux soins virtuels a augmenté considérablement depuis le début de la pandémie, mais il reste du travail à faire pour garantir l’accès équitable à des soins de qualité. » – Dre Ann Collins, présidente de l’AMC

Plus de 2 000 médecins ont participé à l’enquête, dont 94 % qui indiquent fournir actuellement des soins virtuels :

  • 93 % offrent des consultations téléphoniques;
  • 51 % proposent des consultations vidéo;
  • 36 % communiquent avec leurs patients par messagerie ou courriel sécurisés;
  • 5 % fournissent des services de surveillance de la santé à distance et à domicile.

Malgré le recours accru aux soins virtuels, l’enquête a révélé que les rendez-vous en personne demeurent la forme de consultation la plus courante pour les médecins. En effet, la moitié des patients sont rencontrés en personne, comparativement à quatre patients sur dix pour les consultations téléphoniques. De plus, un patient sur dix est vu par vidéo, et moins de 2 % des communications se font par messagerie sécurisée.

Parmi les obstacles, les limites de la technologie

Bien que la pandémie ait incité bien des médecins à voir leurs patients de façon virtuelle, la grande majorité dit avoir l’intention de continuer à le faire après la pandémie.

Malgré cette transition, de nombreux obstacles subsistent. Notamment, 80 % des médecins interrogés disent que leur plus grande difficulté consiste à examiner les patients en mode virtuel. Comme autres difficultés, ils mentionnent l’équilibre à maintenir entre les rendez-vous en personne et les rendez-vous virtuels, les limites de la technologie et la préférence de certains patients pour les visites en personne.

« Nous avons encore du travail à faire, par exemple instaurer un permis d’exercice national, élaborer des normes de qualité, régler les problèmes d’interopérabilité en plus d’offrir des programmes de littératie, d’information et de formation en santé numérique, précise la Dre Collins. Il s’agit là de conditions essentielles à l’intégration des soins virtuels dans notre système de soins de santé, à prévoir dans notre plan postpandémie. »

Les médecins veulent plus de consultations par vidéo

Malgré ces difficultés, les médecins se disent généralement satisfaits des solutions virtuelles, particulièrement des consultations téléphoniques et vidéo. Les médecins de famille font davantage de consultations par téléphone que les spécialistes, qui font plus de consultations en personne et par vidéo. Deux tiers des médecins qui voient des patients en vidéo soulignent qu’ils aimeraient opter plus souvent pour ce mode de prestation de soins.

Dans l’ensemble, les médecins estiment que les soins virtuels facilitent l’accès pour les patients et la prestation de soins de qualité et efficaces et indiquent avoir réussi à intégrer les services virtuels dans leur horaire.

L’enquête, qui portait aussi sur les dossiers médicaux électroniques (DME), a révélé que cet outil gagnait en popularité auprès des médecins :

  • 87 % utilisent les DME, comparativement à 82 % en 2017;
  • 93 % sont des omnipraticiens;
  • 80 % sont des spécialistes.

« Il ressort clairement de ces résultats que les soins virtuels sont là pour de bon », souligne Michael Green, président et chef de la direction d’Inforoute. Les médecins les apprécient et reconnaissent les avantages qu’ils présentent pour leurs patients et pour eux-mêmes. Qui plus est, presque tous les omnipraticiens se servent des DME, ce qui facilitera réellement l’adoption des soins virtuels.

Le développement des soins virtuels constitue une priorité pour l’AMC, car c’est un important outil pour faciliter l’accès de la population canadienne aux soins et permettre aux aînés et aux personnes atteintes de maladies chroniques de se faire soigner sans quitter leur foyer ou leur communauté. Pour ce faire, il faudra notamment améliorer la disponibilité des services Internet à large bande pour les personnes vivant en région rurale ou éloignée et soutenir la littératie numérique.

En février 2020, le groupe de travail codirigé par l’AMC, le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada et le Collège des médecins de famille du Canada a publié un rapport contenant des recommandations sur l’amélioration et le développement des soins virtuels adressées au gouvernement fédéral et aux parties prenantes. L’AMC préconise également l’établissement d’un permis d’exercice national qui permettrait aux médecins de s’occuper de tous les patients, sans égard à la province ou au territoire, que ce soit en mode virtuel ou en personne.

Le Sondage national des médecins du Canada 2021 a été mené entre le 29 avril et le 25 mai 2021 auprès de 2 071 médecins membres, dont 1 000 omnipraticiens, 973 spécialistes et 98 résidents en médecine.


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