Pour diminuer les taux élevés d’épuisement professionnel, de dépression et de stress au sein de la profession médicale, les médecins devront peut-être mobiliser les patients et des gens d’autres secteurs afin de les aider à cibler les problèmes et à trouver des façons de créer une nouvelle culture médicale.
Examiner la culture médicale avec un regard neuf. Il s’agissait là d’un des principaux thèmes de la troisième et dernière séance du Sommet de l’AMC sur la santé de 2021, intitulée « Prospérer dans une culture médicale repensée : que signifie être “en bonne santé”? » Des centaines de médecins, d’apprenants en médecine, de responsables des orientations politiques et de patients ont participé à cet événement virtuel du 22 août.
« Il est temps de s’engager à apporter des changements au sein de la culture médicale, afin d’accorder la priorité au bien-être physique et mental et de favoriser l’équité et la diversité. » – Dr Sandy Buchman, ancien président de l’AMC
Selon la Dre Jillian Horton, conférencière principale, interniste générale et auteure établie à Winnipeg, les étudiants en médecine et les médecins sont souvent tellement immergés dans leurs milieux d’apprentissage et de travail qu’ils n’arrivent plus à voir clairement et deviennent conditionnés à croire que la culture médicale est immuable.
« Cessez de vous répéter à quel point les éléments toxiques de cette culture ont fait de vous ce que vous êtes », a affirmé la Dre Horton. « Posez-vous plutôt une nouvelle question : “comment recommencer du début?” »
Durant une table ronde animée par la journaliste Althia Raj, la Dre Aditi Amin, experte en médecine du travail, a abordé certains de ces éléments toxiques en milieu de travail, qu’il s’agisse de harcèlement et d’intimidation, du fardeau administratif ou des obstacles à l’accès aux ressources en santé physique et mentale. Elle a souligné la possibilité d’apprendre d’autres secteurs – comme les services de police et l’aviation – pour créer des milieux sécuritaires, inclusifs et sains.
« Par exemple, nous pourrions nous inspirer de leurs normes pour améliorer notre approche liée à la sécurité physique, aux heures de travail et à la gestion des risques de fatigue », a affirmé la Dre Amin.
Les patients peuvent aussi faire office de puissants alliés dans la création d’une culture axée sur le bien-être des médecins. La panéliste et représentante des patients Michelle Hamilton-Page a insisté sur le rôle que peuvent jouer les patients pour aider les médecins à créer des espaces sûrs qui favorisent l’équité, la diversité et l’inclusion.
« Nous sommes tous dans le même bateau », a-t-elle dit. « Les personnes ayant une expérience vécue, les proches aidants et les membres du public font tous partie de notre communauté du bien-être. »
Après une période de questions de 30 minutes, les personnes participant au Sommet ont formé de petits groupes pour discuter de sujets liés à la transformation de la culture médicale, notamment comment promouvoir la sécurité physique, culturelle et psychologique au sein des environnements de pratique et d’apprentissage, déstigmatiser la nécessité, pour les médecins, de recourir à des ressources en santé physique et mentale et apprendre à mieux s’adapter afin de refléter la diversité au sein de la profession médicale.
Dans son mot de la fin, le Dr Sandy Buchman a indiqué aux personnes participantes que leurs réflexions, de même que celles tirées des séances du Sommet sur la santé des mois de mai et juin, contribueraient à orienter les activités futures de l’AMC, notamment ses efforts de représentation durant la campagne électorale fédérale afin de veiller à ce que les médecins puissent se prononcer.
Le Sommet de l’AMC sur la santé de 2021 visait à explorer les façons d’améliorer les résultats en matière de santé, le système de santé et la culture médicale. Les réflexions tirées des trois séances seront intégrées à un rapport qui sera publié en septembre.