Association médicale canadienne

En raison des séquelles du colonialisme et d’un racisme toujours présent, les peuples autochtones du Canada font encore face à des disparités importantes en matière de santé. Nous devons faire mieux, notamment en suivant la voie tracée par les Autochtones eux-mêmes.

L’Association médicale canadienne (AMC) annonce l’adoption d’un nouvel objectif à long terme visant à assurer des soins de santé équitables en alliance avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Cet objectif servira de point de mire de notre cheminement pendant les deux décennies à venir.

En savoir plus sur la priorité accordée à la santé des Autochtones 

Énoncé de l’objectif axé sur la santé des Autochtones énoncé par l’AMC :

Les peuples autochtones bénéficient d’améliorations quantifiables et continues en matière de santé et de bien-être, dans un système de santé transformé qui est exempt de racisme et de discrimination, qui défend le droit des Autochtones à l’autodétermination, qui valorise, respecte et intègre les visions du monde, la médecine et les pratiques de guérison des Autochtones et qui offre aux membres des Premières Nations, aux Inuits et aux Métis un accès équitable à des services de santé qui tiennent compte de leurs réalités culturelles et de leurs traumatismes.

L’objectif rassemble les différentes perspectives, expériences, priorités et histoires transmises par le Cercle d’orientation stratégique de l’AMC, un groupe de 16 dirigeantes et dirigeants et gardiennes et gardiens du savoir provenant de communautés autochtones qui, durant plusieurs mois, s’est réuni pour guider nos travaux visant à amener des changements concrets et profonds dans les soins de santé.

Pour que chaque voix soit entendue, le groupe a adopté une approche inclusive inspirée de la philosophie autochtone, selon laquelle le cercle représente l’égalité et le partage du pouvoir.

« Cet objectif éclaire le chemin à parcourir pour arriver à notre destination. La voix des peuples autochtones – patients, familles et communautés – a été dévalorisée et méprisée en ce qui a trait à leurs propres soins de santé. Le Cercle d’orientation stratégique s’inscrit dans un changement à cet égard. » – DAlika Lafontaine, président de l’AMC et membre du Cercle d’orientation stratégique

Voici les valeurs inscrites dans l’objectif axé sur la santé des Autochtones :

  • Reconnaissance de la place centrale de l’autodétermination et du lien avec la terre dans la santé et le bien-être des Autochtones
  • Volonté d’éradiquer le racisme et la discrimination dans le système de santé, y compris dans le traitement des apprenants et apprenantes en médecine ou professionnels et professionnelles de la santé autochtones
  • Intervention axée sur l’alliance inclusive
  • Valorisation d’une approche axée sur les forces, qui honore l’autonomie et les connaissances des Autochtones
  • Promotion de la sécurité culturelle pour démanteler les effets du privilège blanc et rééquilibrer le pouvoir entre les races
  • Vision commune synthétique de long terme, à portée large et non limitée
  • Approche inclusive et souple afin que les Autochtones puissent tous et toutes s’y reconnaître
  • Valorisation de la « double perspective », qui considère les visions du monde et la médecine autochtones comme des dimensions à part entière de la santé et des soins de santé
  • Promotion de la responsabilisation pour suivre la progression de l’objectif au fil du temps

En savoir plus sur la création de l’objectif axé sur la santé des Autochtones

Les efforts déterminants du Cercle d’orientation stratégique représentent un jalon dans le cheminement de l’AMC vers la vérité et la réconciliation. D’ailleurs, ce printemps, le Dr Alika Lafontaine, président de l’AMC, mène une série de discussions intimistes sur la façon d’avancer ensemble vers la réconciliation, en s’entretenant avec des patients et patientes, des prestataires de soins de santé et des leaders autochtones.

Transcription de la vidéo

TANYA: Bienvenue, bienvenue, à notre 2e séance de notre série de causeries sur la santé des autochtones. 

Je m’appelle Tanya Talaga, je suis auteure, je suis journaliste, ma mère provient de la première nation de Fort William et mon père était un Canadien polonais. 

J’habite à Toronto. 

Normalement, je commencerais la soirée en faisant une reconnaissance du territoire de là où je suis. 

Je suis outre-mer, donc une reconnaissance du territoire ne fonctionnerait tout simplement pas, mais j’aimerais commencer ce soir en vous demandant de penser à là où vous êtes, étant donné que nous avons une réunion virtuelle ce soir, qui imposait des gens un peu partout au Canada. 

J’aimerais reconnaître le fait qu’on se trouve sur les territoires non-cédés un peu partout au pays. 

Nous vivons et nous travaillons ici ensemble, nous devons trouver une façon de vivre ensemble en harmonie à l'avenir et c’est pour ça que nous tenons ces causeries. 

Alors, sans plus tarder, j’aimerais vous dire que l’AMC tient cette série de causeries pour entendre le point de vue des fournisseurs de soins de services, de soins de santé, des autochtones de dirigeants autochtones et des patients autochtones, et on veut savoir comment travailler ensemble dans le cadre de l’engagement de l’AMC à viser la réconciliation dans la santé. 

Lors de notre première séance nous avons parlé de l’importance de la sécurité culturelle en santé tant que pour la passer pour les patients, que pour les prestataires de soins de santé. 

Si vous n’avez pas pu participer, l’enregistrement de la séance est disponible. 

Le lien est fourni dans le fil de discussion. 

Je vous encourage à visionner l’enregistrement de cette importante conversation. 

Aujourd’hui, notre conversation portera sur l’amélioration de la santé des peuples autochtones. 

Comment on peut améliorer la santé des premières nations, des inuits et des métis? 

Nos peuples continuent à vivre, donc, une disparité inacceptable en matière de santé alors nous connaissons tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés, nous devons faire mieux. 

Alors les autochtones doivent mener la voix. 

Alors pendant la prochaine heure, trois panelistes nous ferons part de leur réflexion sur ce sujet et nous discuterons du travail de l’AMC en la matière, mais avant de commencer, voici quelques détails logistiques. 

Nous commencerons par une période de questions de 30 minutes avec nos panélistes, suivie d’une période de questions de 20 minutes avec l’auditoire. 

Les personnes participantes pourront poser des questions par écrit. 

Nous demandons à tout le monde de favoriser une discussion respectueuse, professionnelle et collaborative. 

Des questions de nature discriminatoire, diffamatoire, abusive ou offensante ou qui portent atteinte à la vie privée, finalement, ne trouveront pas une réponse. 

Maintenant je vais vous présenter nos panélistes ce soir. 

Ils sont tous et toutes membres du cercle d’orientation stratégique de l’AMC. 

Nous parlerons en détail dans le contexte de ces discussions, mais c’est un groupe qui a été créé par l’AMC pour promouvoir l’équité en santé en partenariat avec les membres des premières nations, les inuits et les métis. 

La première personne que je vais vous présenter est quelqu’un que vous connaissez bien le docteur, Alika Lafontaine, qui est le président de l’AMC et qui est chef de file du secteur des sciences de santé depuis plus de 20 ans. 

Il a été président de l’Association des médecins autochtones du Canada et membre du Conseil d’administration de soins de santé Canada et entre 2013 et 2017, il a codirigé l’alliance en santé des autochtones, qui réclamait un financement fédéral de 68 000 000 de dollars au nom de plus de 150 premières nations de la Saskatchewan, du Manitoba et de l’Ontario. 

En 2020, le docteur Lafontaine a lancé Safe Space Networks, une plateforme où les prestataires de soins de santé peuvent signaler tout acte de racisme au sein du système de santé. 

Le magazine Maclean’s l’a classé au premier rang des innovateurs en soins de santé au pays en 2023. 

Il est le premier médecin autochtone nommé par le Medical Post, parmi les 50 médecins les plus influents au Canada. 

Le docteur Lafontaine est d’ascendance métisse, audic cuit et insulaire du Pacifique. 

Il exerce toujours l’anesthésiologie à Grande Prairie, en Alberta. 

Ensuite, la docteur Paula Cashin, elle la première autochtone du Canada à se spécialiser en radiologie, en médecine nucléaire elle est membre du Conseil d’administration de l’AMC et les médecins micmacs exerçant en milieu rural à Terre-Neuve. 

Elle fait la promotion de l’équité de la diversité à l’inclusion en médecine, et travaille en collaboration avec des organismes comme Equity in Medicine, pour mettre en lumière des obstacles. 

Elle parle aussi ouvertement de son expérience personnelle en tant que victime de discrimination systémique et de harcèlement, qui l’a empêchée de travailler comme médecin pendant trois ans. 

Elle a récemment terminé une maîtrise en droit à la faculté de droit Osgood Hall. 

Elle a travaillé à la création d’un processus national de règlement de différends avec les médecins, afin de résoudre les problèmes potentiels relatifs au développement professionnel et à la sécurité qui découle le confinement résolu et de situations d’accablement en milieu de travail. 

Nous sommes également accompagnés de la Dre Sarah Williams, la conseillère stratégique en santé des autochtones à l’AMC d’origine Michi Saagiig Anishinabek, de la première nation de Curve Lake dans le sud de l’Ontario. 

Elle habite maintenant en Colombie-Britannique sur les territoires des Lekwungen, des Salishs de la côte. 

Après sa formation en médecine familiale la Dre. Williams a exercé les fonctions de conseillère principale des services de santé au sein de la Régie de la santé des premières nations de la Colombie-Britannique. 

Au cours des 10 dernières années, elle a consacré sa carrière à l’intégration de la perspective autochtone dans le secteur de la médecine et des soins de santé, ainsi qu’à la promotion des droits des peuples autochtones d’accéder à des services exempts de racisme, qui tiennent compte de leur réalité culturelle. 

La Dre Williams a entrepris son parcours professionnel comme jeune actrice dans Spirit Bay, une émission familiale diffusée dans les années quatre-vingt à l’antenne de la CBC et de TV Ontario. 

Merci d’avoir accepté de prendre part à ces deux discussions. 

Ce soir, j’aimerais que nous parlions des mesures concrètes que prend l’AMC pour favoriser la réconciliation. 

Alika, pourriez-vous nous expliquer les démarches de l’AMC en la matière pourriez-vous peut-être étoffer cette question-là ? 

ALIKA: Merci beaucoup Tanya, merci beaucoup de votre présentation. 

Comme tout autre organisme qui existe depuis aussi longtemps que l’AMC, l’AMC est en existence depuis 155 ans. 

Il y a une histoire qui a inclut le colonialisme, le racisme, finalement les éléments qui sont positifs et négatifs de notre histoire. 

Et maintenant l’AMC finalement, s’efforce à se tailler une identité dans le contexte de réconciliation. 

Je vois donc ce parcours de façon différente. 

Comme président j’ai eu, j’ai pu passer une année à me préparer, ensuite passer l’année suivante, finalement, à faire la promotion de l’AMC. 

Pendant l’année qui vient de s’écouler, j’ai vu beaucoup de changements, nous avons accueilli Paula, notre premier membre du Conseil d’administration autochtone, je suis le premier président autochtone. 

Sarah est donc membre, une partie d’un élément qui est relativement nouveau, qui favorise la santé autochtone. 

Moi je participe à cet organisme depuis je participe à la direction de l’AMC, depuis le mois d’août. 

On est sur la bonne voie et c’est un autre pas vers ce que les Canadiens réclament, c’est-à-dire la réconciliation avec notre histoire et la construction d’un nouvel avenir ensemble. 

TANYA: Ce que vous dites est dit avec beaucoup d’éloquence, c’est bien d’entendre finalement que l’AMC va de l’avant avec ces changements et c’est bien. 

Je dois dire que vous avanciez très rapidement, quand on pense que pendant très longtemps, il n’y avait pas beaucoup de personnes hautes donnent au sein de la direction de l’AMC. 

Le nouveau cercle qui a été créé par vous, c’est tout nouveau, c’est tout un changement, n’est-ce pas Paula? 

A vous, j’aimerais vous poser la question : qu’est-ce qui fait de l’approche de l’AMC une entreprise assez unique et importante? 

On va commencer avec vous Paula. 

PAULA: L’approche de l’AMC, c’est pour cela que le cercle d’orientation a vraiment réussi. 

Alors il s’agit donc d’une approche unique dans son genre, c’est unique de plusieurs façons. 

Tout d’abord l’exécutif d’organisation a cédé le pouvoir pour que le travail puisse se faire. 

La seule attente de l’AMC, c’est que ça devrait se finalement s’intégrer dans l’initiative Retombées 2040, et nous avons été appuyés par plusieurs membres de la direction. 

Le cercle d’orientation est donc une priorité pour notre directeur exécutif. 

On a partagé le pouvoir et l’importance des projets finalement est vraiment une priorité pour le Conseil. 

C’est un projet qui a été mené par les autochtones. 

Ça a seulement été possible, finalement, parce que l’AMC a su vraiment être allié des autochtones. 

L’AMC a reconnu finalement qu’il fallait intégrer les points autochtones. 

L’organisme finalement a respecté cet engagement L’AMC a mis à contribution les médecins qui sont membres de l’AMC, ce qui est un pas très important vers la réconciliation. 

Alors les autochtones, les médecins autochtones dirigent le travail et les voisins autochtones sont à la table de décisions pour la véritable réconciliation. 

En parlant donc des autochtones qui dirigent le processus, on a mis à contribution finalement, des non autochtones. 

Quelques membres du personnel non autochtone ont participé, finalement, à des cérémonies, à des repas. 

Alors je pense que c’est par l’entremise de de la participation que les non autochtones peuvent vraiment comprendre pourquoi le travail est si important. 

Et une dernière chose : le travail qui est effectué au sein de l’AMC n’est pas compartimenté et ne peut pas être finalement intégré dans un rapport qui va rester lettre morte. 

L’organisme, finalement, voit tout son travail sur sous l’optique autochtone. 

Chaque présentation au Conseil d’administration tient compte de la perspective autochtone et c’est incroyable de le voir maintenant. 

TANYA: Je suis d’accord et j’aimerais poser la question à Sarah maintenant. 

Pourriez-vous me dire, pourriez-vous me parler de votre rôle pour faire la promotion de la réconciliation et que fait l’AMC, finalement, pour favoriser les réconciliations. 

SARAH: Merci Tanya. 

Je pense que tout a commencé quand j’ai été recrutée au mois de décembre 2021. 

Ce qui m’a vraiment frappée c’était que l’AMC comprenait qu’elle n’était pas experte dans le domaine et c’est très très important, étant donné, finalement, le savoir qui existe au sein de l’AMC. 

Donc dès le départ, j’avais l’impression, finalement, qu’on me qu’on me demandait de les aider et beaucoup d’organismes devraient emboîter le pas, dans le contexte de la réconciliation, parce qu’il n’y a pas beaucoup de personnel autochtone à l’AMC. 

Nous avons mis à contribution les experts conseils autochtones pour nous aider. 

On a reconnu le fait qu’on avait besoin d’entendre la voix autochtone. 

Nos partenaires et finalement l’AMC, ont pu vraiment se rendre compte de l’importance de la participation des autochtones, et finalement que les autochtones doivent participer au processus décisionnel. 

Alors on a mis en place les mesures pour que le travail puisse se faire. 

TANYA: Très bien. Exactement, Alika je voulais vous poser la question suivante, la question que je viens de poser à Sarah. 

Alors qu’est-ce qui fait de l’approche de l’AMC une entreprise si unique et si importante? 

Alika, à vous. 

ALIKA: Quand on vise la réconciliation et j’ai vécu cela avec plusieurs organismes, certains organismes font mieux que d’autres n’est-ce pas? 

L’organisme doit avoir peur, parce que si vous n’avez pas peur, vous n’êtes pas sur la bonne voie et s’il n’y a pas de tension, alors je pense que vous ne comprenez pas vraiment les questions auxquelles il faut s’attaquer. 

C ’est pour cela que c’est si important finalement de mettre à contribution les autochtones qui font partie de la collectivité. 

Je peux vous dire que donc, la réussite du cercle d’orientation, finalement, est attribuable à la confiance, donc créée par Sarah. 

A lors il y a l’Alliance de la santé autochtone. 

Quand j’ai travaillé avec eux il y avait des chefs qui m’ont demandé pourquoi ils participaient finalement à une réunion où il y avait des représentants de santé Canada, par exemple. 

Les gens ne comprennent pas souvent, finalement, l’importance de travailler avec les organismes, parce que ils travaillent si dur, finalement, dans leur propre collectivité et on ne les a pas appuyé par le passé. 

Donc les gens comme Paula, Sarah, qui finalement poussent l’organisme à rétablir la confiance avec les autochtones, c’est très puissant et la réconciliation, finalement, est vue comme étant un processus linéaire. 

On doit faire ceci, cela, pour en arriver à la réconciliation. 

Mais finalement, c’est beaucoup plus compliqué. 

Des fois, on fait un pas vers l’avant et un pas vers l’arrière, mais il faut qu’on ait l’espace pour qu’il y ait de la confiance. 

Nous avons eu tous ces éléments. 

Des fois c’est très très puissant. 

TANYA: Merci, merci de cette excellente réponse. 

Je vais revenir maintenant à Paula, parce que j’ai oublié de vous poser la première question. 

Alors vous avez peut-être maintenant l’occasion de répondre. 

Vous avez un peu répondu, mais bon, et revenons en arrière. 

Je vais vous demander ce que vous pensez des actions tangibles sur la réconciliation. 

De votre point de vue et dans le cadre de votre travail, je ne vous avais pas demandé, mais bon, vous pourrez peut-être répondre. 

PAULA: Pour moi la réconciliation, c’est d’abord accepter la vérité sur le passé. 

Et l’organisation est sérieuse sur la réconciliation. 

Si je peux me présenter en tant que mon moi authentique et si je sors un sentiment d’appartenance et l’appartenance, c’est au-delà de l’équité, de la diversité, et de l’inclusion. 

C’est plus que d’avoir différentes voies et différentes personnes. 

Ça veut dire que votre moi entier est bienvenu à la table. 

J’ai trouvé cette acceptation à l’AMC. 

On a fait beaucoup de travail sur le DUI et je me sens bien avec d’autres, des fois avec d’autres collègues qui sont racialisés ou autochtones, ou de couleur. 

Mais dans l’Association c’est différent. 

Mais c’est vraiment pour moi une vraie question, une question très très importante, parce que ça vient en fait, de la direction et c’est ça la différence que l’on constate ici. 

On s’est identifiés comme étant quelque chose de très très important. 

TANYA: L’appartenance est quelque chose pour lequel nous luttons tous. 

Et je peux m’imaginer que quand on travaille dans un environnement médical, c’est encore plus important, surtout avec l’histoire de la médecine et des soins de santé au Canada relativement à notre peuple, ou nos peuples. 

Bon après ça, une question de plus et après ça on va commencer à poser des questions du public. 

Mais avant de le faire, je voudrais poser une question. 

Qu’est-ce qu’on fait après? 

Qu’est-ce qu’on fait sur ce voyage je vais vous demander Sarah. 

SARAH: C’est une bonne question, parce que nous avons une vision semblable mais différente. 

Pour moi, ce qui ce qui arrive bientôt c’est, bon, c’est que d’abord on a fait beaucoup de travail avec le cercle d’orientation autochtone. 

Ça nous a informé, ça a été significatif des deux côtés. 

L’AMC s’est investi en ce processus et reconnaît que c’est la façon de travailler avec les peuples autochtones. 

Et je crois que c’est important de garder les relations que nous avons développées. 

ET avec ce nouveau cercle, nous espérons avoir certains membres qui étaient déjà la, histoire d’avoir un peu de continuité, mais aussi avoir des gens nouveaux. 

Je crois que notre nouveau cercle d’orientation, parce que ce n’était pas le premier, je crois que ça va être formidable et je crois que ça va être la prochaine étape dans ce cheminement sur lequel nous sommes. 

et redonner le contrôle et le pouvoir aux peuples autochtones qui ont besoin d’influencer les décisions en matière de santé. 

TANYA: Merci de cette réponse, et avant de poser la prochaine question à Alika, qui est la même que j’ai posée à Sarah, je veux rappeler à tout le monde que si vous avez une question pour le panel, vous pouvez appuyer sur le bouton question et vous pouvez poser des questions. 

Est-ce que vous voulez répondre à ces questions qui sont là déjà là? 

Bon. 

Qu’est-ce qu’on fait à partir de maintenant? 

ALIKA: Bien je crois que là, le travail commence là. 

Le vrai travail. 

Il faut que notre organisation soit capable de franchir ce pas dans l’inconnu. 

Qu’est-ce qui vient après? 

Eh bien on passera à la prochaine causerie et on va continuer à parler de la sécurité culturelle et puis après ça une autre causerie et puis… On est en terrain inconnu ici. 

On adopte des recommandations. 

On en fera une sur 10 et puis la réconciliation sera faite c’est ce qu’on s’imagine. 

La réconciliation, c’est que ce n’est pas juste des équipes, des étapes à suivre. 

C’est au contraire de se rencontrer, de se parler, de rendre les gens à l’aise, confortables, d’être acceptés entièrement en tant que personne et de voir ce que l’organisation peut faire pour vous et ce que vous pouvez faire pour elle. 

Il y a une valeur ajoutée que l’AMC peut donner qui est tout à fait unique dans toutes les organisations médicales au Canada, et la véritable réconciliation ce n’est pas de dire ouais on va tout arranger, non. 

On va vous aider à rétablir votre pouvoir et comme ça disait, nous avons tous des points de vue différents sur quoi faire, mais le créateur nous apprend que nous avons tous des endroits différents à être nous amener ici à l’AMC à l’idée de faire quelque chose de significatif et après ça c’est sûr qu’il va falloir vraiment mettre la main à la pâte. 

C’est ça la chose la plus difficile à faire, mais on est tous là, TANYA: Merci, bien j’ai super hâte à notre prochaine causerie pour que vous puissiez nous donner un plus de détails! 

Bon Paula, d’après vous l’avenir, que nous réserve-t-il? 

PAULA: Je voudrais que d’autres organisations s’inspirent de notre travail et d’une façon culturellement sensible comme nous. 

Un de nos membres a dit qu’on était comme l’étoile polaire qu’on doit suivre et je pense que c’est ça que l’on devrait garder à l’esprit. 

Comme Alika a dit, notre voyage ne vient que de commencer, notre cheminement ne vient que de commencer, nous avons un engagement de suivre ce chemin et de permettre aux peuples autochtones de mener la barque. 

On n’arrivera pas à la fin de ce voyage jusqu’à ce que tous les objectifs des peuples autochtones soient atteints : plus de racisme, le respect des points de vue et de l’autodétermination autochtone et plus encore. 

Les patients autochtones, en ce moment, ne font que sont survivre. 

J’imagine moi, un cheminement où on est confiance dans un système où ils sont capables de s’épanouir. 

TANYA: Merci. Oui, c’est tellement vrai. 

Nous essayons de survivre et nous essayons de trouver les soins de santé qu’il faut dans le système, mais ce n’est vraiment pas facile. 

Mais des initiatives telles que celles-ci avec l’AMC vont créer quelque chose de plus équilibré pour nos peuples. 

Vers la première question de notre public parce que maintenant nous allons changer de cap et nous allons maintenant répondre aux questions de notre public. 

Alors la première question, qui est posée, je vais commencer à avec Sarah pour voir si elle veut bien répondre. 

Quelles sont vos recommandations aux organismes de santé pour qu’ils puissent créer des situations sécuritaires pour les leaders autochtones et les patients? 

SARAH: Oui c’est assez c’est compliqué à répondre, parce que les leaders autochtones en santé existent à différents niveaux. 

Nous en avons dans nos propres communautés, nous en avons aussi dans des gouvernements régionaux, provinciaux et fédéraux. 

Alors, si je songe à répondre, il faut que je reconnaisse que tout le monde de soi, c’est à dire que c’est personnel. 

On doit se dire comment est-ce qu’on peut créer un environnement qui soutient et qui est sécuritaire? 

Une partie ici, c’est de bâtir des relations qui sont nécessaires et de créer une confiance entre les autochtones et les non autochtones. 

Et une confiance comme quoi le système de santé se préoccupe de nous et a nos meilleurs intérêts à cœur. 

TANYA: Alika, je vais vous poser la même question. 

Quelles sont vos recommandations sur la façon dont les organismes de santé peuvent créer des environnements sécuritaires et de soutien? 

ALIKA: Nous avons tous fait partie du changement de système depuis très longtemps, comme vous Tanya. 

Souvent nous sommes les seuls autochtones et c’est vraiment fatiguant c’est crevant de devoir expliquer encore et encore et encore des petites choses qui devraient déjà être connues et comprises. 

Peut-être pas dans un contexte autochtone mais d’un point de vue humain. 

On ne devrait pas devoir se justifier constamment à pourquoi on veut un essayer de régler des problèmes et de de discuter de pourquoi des ressources doivent être allouées à des personnes qui ont une vie complètement différente et qui ont des résultats de santé totalement différents et qui ont beaucoup plus de mal à faire confiance au système de santé pour des raisons évidentes. 

Souvent, on est dans une culture du blâme et dans la médecine, on blâme le patient, on blâme les choses, bon mais il faut vraiment accepter l’humanité de la situation. 

Si des leaders autochtones doivent s’épanouir, c’est parce que ça doit être fait en en acceptant l’humanité, en étant vrai. 

Il faut avoir plus qu’une seule personne autochtone dans une organisation. 

Il faut que les gens se sentent acceptés, il faut aussi qu’ils se sentent soutenus, qu’ils soient présents. 

Et l’administration supérieure, les cadres supérieurs, doivent mener. 

L’AMC a encore beaucoup de travail à faire. 

Nous avons besoin de plus d’employés autochtones, par exemple. 

Nous devons nous assurer qu’ils fassent partie de l’organisation à l’avenir. 

Si moi, Paula et Santana, qui sommes autochtones, on était les derniers autochtones pour les prochaines années ce serait lamentable. 

Ça prend beaucoup de travail pour assurer notre présence et c’est pour ça que ce n’est pas un court voyage ici c’est un long voyage. 

On arrive au point où on peut célébrer les choses qui ont changé, certes, mais après ça il faut s’attaquer, se mettre au travail. 

PAULA: Oui, très bien dit. 

Paula? 

PAULA: Je veux juste terminer sur ce que Alika disait. 

La clé pour nous garder dans un environnement accueillant et sécuritaire, c’est de ne pas être les seuls qui sont là, d’avoir une communauté pour nous appuyer, particulièrement quand on est en train de d’aider des plus jeunes, par exemple être des mentors pour des plus jeunes. 

Par exemple, on en a une en ce moment, une jeune médecin. 

Et de voir quelqu’un comme Sarah avoir un rôle important c’est encourageant et on doit vraiment mettre l’accent là-dessus si on veut avoir un aspect sécuritaire. 

Il faut avoir des leaders comme elle et les patients aussi parce que ça c’est la chose la plus importante. 

TANYA: Alors une autre question vraiment intéressante qui en dit long, c’est une question d’Alexandrine, et cette question a été traduite. 

Moi je suis donc étudiante en médecine. 

Je me demandais si vous aviez donc une démarche à nous proposer quand on entend finalement des propose racistes. 

Étant donné que les étudiants sont évalués en permanence, ça empêche souvent les étudiants d’intervenir. 

Que doit-on faire quand on entend les propos dérogatoires ou racistes? 

Je vois que le docteur Alika Lafontaine peut intervenir en premier. 

ALIKA: Je lisais cela dans les commentaires. 

La raison pour laquelle on a créé ces Space Networks, c’était pour finalement contrer le risque de représailles, et c’est un risque réel. 

J’imagine, Sarah, que tu as dû vivre ce genre de situation. 

Donc à l’étudiante en question, je dirais que c’est très difficile, finalement, de signaler ces situations. 

C’est le point de départ. 

Il faut le reconnaître, même si les dirigeants vous appuient, ce n’est pas tout à fait sûr. 

On ne se sent pas, finalement, en sécurité quand on signale les propos ou les situations racistes. 

Très souvent, les systèmes sanitaires ne sont pas prêts, finalement, à entendre ces signalements, donc ce qu’on doit faire des gens comme moi, comme Paula et Sarah, nous devons créer ces contextes, parce que nous avons plus de pouvoir que vous. 

Alors si vous vous pouvez faire confiance qui va vous protéger, donc vous devez finalement leur parler. 

Je vous encouragerais également à contacter les dirigeants alors. 

Et l’AMC travaille sur, finalement, créer ces espaces sûrs, mais comme point de départ, je vous dirais ce qui suit : il ne faut pas garder ce fardeau pour vous. 

Moi, j’ai été étudiant en médecine, entre 2002 et 2006, moi j’ai signalé de l’abus en 2016 et j’avais peur, finalement, de perdre mon emploi. 

Et moi, j’avais un profil national à l’époque. 

C ’est la réalité du contexte. 

Protégez-vous, partagez, signalez, finalement, ces propos, ces situations, auprès des gens en qui enfin vous avez confiance. 

TANYA: Merci beaucoup Alika. 

Je peux imaginer que Paula et Sarah pourraient très bien répondre à la question d’Alexandine. 

Alors Paula, à vous. 

PAULA: Très rapidement. 

Alors la question qu’on pose ici, c’est de savoir le pouvoir qu’on a dans ce genre de situation. 

Donc alors quand on est étudiant, ou étudiante en médecine, c’est très difficile. 

Une chose qu’on peut faire, c’est de de demander à la personne de se répéter. 

Qu’est-ce que vous venez de dire? 

Des fois, ça encourage la personne à réfléchir, et la personne va comprendre finalement que cela a contrarié les autres. 

Comme Alika vient de dire, c’est bien de contacter quelqu’un dans un poste puissant. 

Donc nous avons créé un programme, donc d’encadrement. 

On va vous apparier, jumeler avec une avec une personne qui pourrait vous aider. 

Mais en fin de compte, comme Alika vient de dire, ça passe par le changement systémique. 

On a besoin d’un système, finalement, qui vous permet de signaler ces situations. 

Je suis impuissant également. 

C’est un problème dans le système, c’est un problème qu’on reconnaît, et j’espère qu’on va pouvoir régler ce problème à l’avenir. 

TANYA: Sarah, maintenant, j’aimerais obtenir de vous votre perspective. 

J’imagine que vous avez déjà entendu des propos dérogatoires, désobligeants. 

Qu’est-ce que vous faites quand ça provient, finalement, de vos pairs? 

SARAH: C’est très difficile. 

Comment est-ce qu’on peut réagir selon vous, aux réponses? 

Alors dans le contexte de cette conversation, ce dont on parle finalement, est très très important, alors nous devons être honnêtes au sujet des relations de pouvoir qui existent. 

On ne peut pas s’attaquer à un problème si on n’examine pas, finalement, la réalité, et ce qui existe. 

Moi, j’ai porté le fardeau, finalement, de l’impuissance de ne pas savoir comment signaler ces situations. 

Alors c’est très difficile, finalement, de dénoncer ces comportements, et comme étudiant en médecine, vous n’avez pas de pouvoir, tout simplement. 

Je pense qu’il faut un changement au niveau du système et le rapport In Plain Sight, qui a été rédigé ici en Colombie-Britannique au sujet du racisme dans le système de santé provincial, identifie le problème. 

Et on dit qu’on doit permettre le signalement de ce genre de comportement. 

Un collègue qui peut signaler, finalement, le comportement inapproprié d’un autre collègue. 

Et dans ce contexte, il faut décider quoi faire, finalement, quand on dénonce un comportement, un propos, on ne peut pas tout simplement, finalement, dire à la personne, vous êtes viré, allez-vous-en. 

Non, ce n’est pas ça qu’il faut faire. 

C’est vraiment une possibilité pour nous tous d’apprendre. 

C’est une possibilité, finalement pour nous, de bonifier, d’améliorer la sécurité de tout le monde. 

TANYA: C’est dit avec beaucoup d’éloquence. 

C’est difficile, n’est-ce pas? 

À la prochaine question est la suivante, ça provient de Marion Crowe. 

Merci beaucoup finalement, de votre travail collectif. 

Elle dit également que c’est épuisant pour les autochtones qui font ce travail. 

Avant de de passer à la prochaine question, j’aimerais savoir de vous comment est-ce que vous composez avec ce travail? 

Ça doit être difficile, c’est comme si vous aviez deux emplois différents. 

Vous avez l’emploi que vous faites, c’est-à-dire vous êtes médecins, et ensuite il faut sensibiliser, éduquer les gens. 

C’est un peu comme un fardeau, si vous voulez, alors comment est-ce que vous composez avec ce double rôle? 

ALIKA: J’aimerais reconnaître que pour les gens qui travaillent dans ce contexte, je sais que c’est dur, c’est difficile et je reconnais que c’est très difficile pour vous. 

Alors pour ma part, dans la culture pacifique, on porte le nom de ses ancêtres. 

Mon nom, c’est Thomas Matawassé et ça c’est le nom, finalement, d’un ancêtre. 

Je n’entrerai pas dans les détails, mais cette personne a beaucoup de mauvais karma et mon grand-père, quand il était en vie, m’a dit à un moment donné, et vous portez son nom pour pouvoir finalement changer le monde, assainir cette partie de notre histoire. 

Et j’ai beaucoup pensé à ces propos, et donc quand je me sens dépassé, quand je me sens petit, quand je suis dans un contexte où je ne suis pas le bienvenu, ou quand je pense au traumatisme que j’ai vécu ou que d’autres ont vécu, je me dis alors, si moi je n’agis pas, qui va le faire à ma place? 

Et des gens comme Paula et Sarah et des personnes comme Marion et les autres, finalement, qui travaillent dur. 

Pourquoi est-ce qu’on continue à faire ce qu’on fait parce que si on ne le fait pas qui va le faire à notre place? 

Tanya, vous avez écrit beaucoup de livres sur les questions dans le domaine de la santé autochtone et dans d’autres domaines également. 

Et je pense que la question qu’on se pose souvent, quand on a envie de baisser les bras, c’est que si je cède, alors qui va faire le travail à ma place? 

Donc, pour tous ceux, finalement, qui en arrachent, qui ont du mal à continuer, alors si vous ne le faites pas, qui va le faire à votre place? 

C’est la question que je vous pose. 

TANYA: Il ne faut pas oublier cela. 

C’est très très beau et c’est tout à fait vrai. 

Quelqu’un a décrit ce travail une fois. 

C’est comme des chaises musicales : quand la lumière est allumée vous êtes sur la chaise, on ne vous a pas demandé de le faire, mais vous êtes là. 

Donc il y a vos ancêtres qui vous poussent, finalement, à avancer, à progresser et à travailler. 

Paula, je voulais vous poser la même question. 

Comment est-ce que vous composez avec cette situation? 

PAULA: Comme Alika a dit, c’est bien d’être appuyé par ses collègues. 

Le cercle d’orientation est un système d’appui, Sarah et Alika, finalement, en font partie. 

Alors moi, j’ai également une famille. 

Mon mari est un médecin. 

Il comprend, finalement, les défis présentés par le système médical. 

Ma sœur est radiologiste, donc moi je peux leur parler, c’est un lieu sûr où je peux parler du travail. 

Ce n’est pas seulement moi qui ai fait le travail, c’est nos familles qui le font également. 

Si j’ai un mauvais jour, ma famille m’appuie, alors ça c’est très très positif. 

Des collègues formidables. 

Alors j’ai toujours eu le plein appui de mes collègues. 

Invariablement, les médecins de Terre-Neuve, quand je passais un moment très difficile, la docteur Kim Kelly de l’Alberta, m’a contacté et m’a appuyé. 

C’était l’appui dont j’avais besoin, et ça m’a changé la vie. 

Donc quand on voit d’autres gens qui en arrachent ou des gens qui font tout le travail, alors parlez-leur de temps à autre. 

Posez-leur la question, à savoir comment allez-vous à l’égard, finalement, de ce travail? 

Tous les jours depuis un an, je ne sais pas si vous vous rendez compte comme c’est difficile. 

Et le système d’appui, et finalement la maison, est également au sein de la communauté, au sein de l’AMC. 

C’est comme ça qu’on peut arriver à survivre. 

Prenez du recul, prenez du repos si vous en avez besoin. 

TANYA: Prenez soin de vous-même, finalement. 

C’est tout à fait vrai. 

Sarah j’aimerais vous poser la même question : Comment est-ce que vous prenez soin de vous-même? 

Parce que c’est beaucoup hein? 

C’est un fardeau assez important n’est-ce pas? 

SARAH: C’est une bonne question que vous me posez. 

Moi finalement, je m’en remets, finalement, à ma famille. 

Donc je peux me ressourcer dans le contexte familial. 

Donc là, je parle de ma famille, ma famille élargie, mes amis, tout le monde. 

Et ça montre finalement que le fardeau finalement est beaucoup plus léger quand on sait partager et être entouré de membres du Conseil qui sont autochtones et ça, c’est très important. 

Ça m’allège le fardeau, le poids finalement, que je porte. 

Alors pour vous qui faites partie de la relation mais qui n’êtes pas autochtones, vous pouvez nous aider, finalement, à porter ce fardeau. 

Écoutez-nous quand on parle, alors ce qu’on dit est très important. 

Vous devez reconnaître l’importance de nos propos. 

Quand on dit que ça va changer la donne, c’est vrai, et de cette façon, vous pouvez nous appuyer, finalement, nous permettre d’arriver à bon port. 

Merci. 

TANYA: Très bien dit. Dit avec beaucoup d’éloquence. 

Merci beaucoup. 

Vous avez parlé de Kim Kelly et Kim Kelly aimerait poser une question. 

Donc je vais poser cette question à Paula. 

Vous allez répondre en premier : Quel a été le point de bascule pour que l’AMC, finalement, fasse des questions autochtones une priorité? 

On va commencer avec vous Alika. 

ALIKA: Nous avons tous un point de vue un peu différent, mais comme porte-parole, Sarah s’est jointe à l’AMC, moi je suis devenu le premier président Sarah, est devenue membre également. 

On pense que c’est ces moments-là qui changent la donne, mais finalement, c’est étape par étape. 

Alors on a l’impression qu’il y a un seul moment, mais en réalité, finalement, c’est quelque chose, finalement, qui arrive étape par étape. 

L’AMC attendait d’avoir les gens en place finalement, pour faire avancer le travail. 

La question qu’on devrait poser c’est de savoir ce qui a, ce qui a accéléré le travail, et c’est vraiment grâce au courage de Sarah et de Paula, qui ont dit la vérité, et avoir également les dirigeants qui ont voulu écouter les membres du cercle d’orientation, finalement, qui ont fait confiance à Sarah et qui ont voulu, finalement, se donner cœur et âme. 

Finalement dans ce processus, on a mis à contribution, finalement, une entreprise autochtone pour rédiger la conversation sur la mobilisation. 

C’était toute une série de mesures, finalement, ça a été, ça a été vraiment un processus étape par étape, et maintenir cet élan finalement, dépendra finalement, du travail qu’on continuera à faire et également de la relève. 

Et ça, c’est quelque chose sur lequel il va falloir travailler. 

Je ne vais pas être président à vie. 

Moi j’ai fini mon mandat à la fin de l’été, et alors il faut qu’on assure la relève. 

TANYA: J’aimerais vous poser la question, Paula, parce que vous avez parlé de Kim Kelly. 

Alors pensez-vous qu’il y a eu un point de bascule, finalement pour l’AMC? 

SARAH: Comme Alika vient de dire, ça commençait avant qu’on arrive aux conseils d’administration, c’est pour ça qu’on a été recruté d’ailleurs. 

Alors il y avait donc une équipe un leadership très très ferme de la part du Conseil d’administration. 

On avait donc les dirigeantes comme Anne Collins, finalement, qui ont su nous appuyer. 

Moi j’ai énormément de soutien, finalement, de ces gens-là et du Conseil d’administration, et on a déployé de grands efforts pour que ça puisse se concrétiser. 

Maintenant c’est intégré dans l’initiative Retombée 2040. 

On a l’impression que ça a toujours été ainsi. 

Il n’y a pas vraiment eu un seul point de bascule. 

On avait vraiment besoin d’un changement et les gens ont travaillé dur, finalement, pour apporter ce changement. 

TANYA: Alors maintenant, passons donc une dernière question, parce qu’il nous reste quelques instants, et c’est une bonne question que j’aimerais donc vous poser. 

On va commencer avec vous Sarah. 

Alors j’aimerais savoir ce que vous vous pensez de la de la création d’un poste de ombudsman. 

La Saskatchewan a créé ce poste pour le racisme anti autochtone. 

Est-ce qu’on a besoin d’un ombudsman au niveau fédéral? 

SARAH: Oui, je pense j’adore cette question, parce que je pense que ça serait un poste très très important. 

Ça pourrait monter que le pays s’engage à faire ce travail et je pense que ce poste peut apporter du changement. 

C’est un autre élément, finalement, du processus, de tout ce dont on parle ce soir. 

C ’est important, parce que j’imagine un poste national et je pense que ça montrerait, finalement, que le Canada s’engage à arriver à bon port et que le Canada s’associe à la santé des autochtones. 

TANYA: Alika, qu’est-ce que vous en pensez, vous? 

J’ai déjà vécu le processus, finalement, de dépôt de plaintes, j’ai aidé d’autres finalement, à naviguer les mêmes processus et moi j’ai même été la personne qui évaluait les plantes. 

Alors je pense que le poste d’ombudsman, finalement, dépendrait de leurs capacités, finalement, de dire la vérité. 

Les hommes ombudsman sont symboliques. 

Il s’agit, finalement, de montrer qu’une question est importante. 

Mais les ombudsmans sans pouvoir ne peuvent pas changer la donne. 

ALIKA: S’il y a une chose que j’ai apprise dans tout dans tous les domaines dans lesquels on œuvre, ça dépend de ce qu’on, finalement, dans nos vies quotidiennes. 

Les ombudsmans sont très très importants, mais il ne faudrait pas oublier le pouvoir qu’on a pour apporter le changement. 

C’est ça qui nous permet, finalement, de changer le système. 

On doit agir de la même façon et avancer ensemble pour changer la donne, pour apporter les changements qui sont nécessaires. Merci. 

TANYA: Alors est-ce qu’on a besoin d’un ombudsman dans chaque province? 

Chaque province a-t-elle besoin d’un poste de ombudsman ou est-ce qu’il devrait avoir un ombdusman national seulement, ou est-ce qu’on devrait avoir les deux : national et provincial? 

PAULA: Moi j’ai un point de vue un peu différent. 

Ça ne va rien changer, que ça soit au niveau national ou provincial. 

Quand j’ai vécu, finalement, la situation que j’ai vécue, finalement, moi je me suis rapportée à l’ombudsman. 

Il y a eu un rapport qui a été rédigé, mais le rapport n’est finalement n’est pas contraignant, alors l’organisme ne croyait pas tout simplement que leur comportement n’était pas approprié. 

Alors quand on reçoit le rapport, les organismes finalement, n’en tiennent pas compte. 

Finalement, ça n’a fait qu’aggraver ma situation. 

On a besoin d’un processus de règlement de différends, qui inclut finalement la médiation. 

Par exemple, si la médiation ne fonctionne pas, il faut quelqu’un qui peut imposer des recommandations pour protéger la personne qui est victime de discrimination et de harcèlement. 

Ce n’est pas quelque chose on a à l’heure actuelle. 

Et le rapport d’un ombudsman ne va rien changer. 

Je l’ai vécu moi-même, j’ai étudié la question, alors que je ne pense pas que le poste d’ombudsman va servir à changer la donne. 

On a besoin d’un programme national, mais surtout axé sur le règlement de différends, jamais revenir aux questions abordées dans cette conversation. 

On ne se sent pas en sécurité quand on signale une situation, c’est ça la vérité. 

ALIKA: Dans votre cas, finalement, il y a eu donc des représailles. 

Comme vous avez dit, quand on signale, finalement, une situation inacceptable, il y a des représailles. 

C’est ça la situation qui existe, alors il va falloir qu’on s’attaque à ces problèmes-là. 

TANYA: Merci beaucoup d’avoir répondu franchement à ces questions et de nous avoir fait part, finalement de votre vécu. 

Il reste deux minutes pour remercier tout le monde d’avoir participé à cette conversation ce soir, et j’aimerais remercier le grand public d’avoir posé toutes leurs questions. 

Mais je voulais tout simplement vous permettre de faire des remarques de clôture en 30 secondes. 

On va commencer avec vous Alika. 

ALIKA: Merci d’avoir été des nôtres ce soir ces causeries, finalement, sont très importantes. 

J’espère que vous allez, finalement participer à la troisième causerie et je suis très fier finalement de participer à cette initiative. 

SARAH: Je n’étais pas prête, désolée. 

Ça a été grand plaisir pour moi de, finalement, pouvoir parler avec mes collègues de cette question très importante. 

C ’est bien de savoir que que les autochtones et les non autochtones finalement nous écoutent et prêtent attention. 

Alors c’est comme ça qu’on peut avancer, donc, et faire des progrès. 

Merci beaucoup. Merci beaucoup. 

TANYA: Paula, alors et vous? 

PAULA: Merci beaucoup d’avoir été des nôtres ce soir. 

Alors j’espère que vous allez donc prendre les idées proposées par l’AMC pour changer la donne là où vous êtes. 

C’est très important pour l’avenir. 

TANYA: Merci beaucoup de vous être jointe à nous ce soir. 

Le 12 juin, on aura notre dernière causerie pour parler de la signification et de l’importance des excuses officielles aux peuples autochtones. 

Il y a un lien pour vous inscrire, si ce n’est pas déjà fait déjà. 

J’ai hâte de poursuivre la conversation avec vous en juin et j’aimerais dire merci. 

On va se voir très bientôt, merci, passez une très belle soirée. 

Au revoir. 

Découvrez la stratégie Retombées 2040, qui décrit la vision à long terme de l’AMC en matière d’amélioration des soins – pour les peuples autochtones et toute la population canadienne.


Vous avez des questions ou des commentaires ?

Envoyez-nous un courriel.
Back to top