DynaMed – Point de pratique
Les issues cliniques du virus respiratoire syncytial (VRS) sont semblables à celles de l’influenza chez les personnes âgées.
DynaMed – Renseignement fondé sur la médecine factuelle
Pour déterminer si une revue systématique est fiable ou non, cherchez des sigles comme PRISMA et NOS (même si vous ne savez pas ce qu’ils signifient); ce sont des indicateurs que des méthodes systématiques ont été utilisées et que les résultats sont probablement fiables.
Lorsque vous mettez le pied dans un avion, vous ne pensez probablement pas à la riveteuse qui a été utilisée pour l’assembler; pourtant, nous sommes probablement tous d’accord pour dire qu’il est important que cet outil soit employé correctement. De même, à moins que vous ayez déjà rédigé une revue systématique, vous n’avez probablement jamais réfléchi à la bonne manière de sélectionner les études à inclure et d’interpréter leurs résultats pour formuler des conclusions. Cela dit, comme c’est le cas quand on construit un avion, la réussite du processus dépend de la sélection de l’outil approprié.
Voici un exemple concret : en décembre dernier, la revue Vaccines a publié une revue systématique (RS) rassemblant 16 études observationnelles sur les risques relatifs d’hospitalisation et/ou de décès associés au virus respiratoire syncytial (VRS) et à l’influenzavirus chez les adultes de 60 ans et plus. Il nous arrive parfois, en tant que spécialistes de la médecine factuelle, de considérer ces études comme moins fiables parce que leurs résultats sont associés à un degré de certitude inférieur à ceux des essais contrôlés randomisés. Par contre, dans le cas qui nous intéresse, l’inclusion de plus de 750 000 patients rend les observations particulièrement parlantes. Les résultats sont plutôt simples à interpréter : d’un point de vue statistique, les risques associés au VRS chez les personnes âgées sont semblables aux risques associés à l’influenzavirus. (En d’autres mots, chez les personnes âgées, la mortalité associée au VRS est inférieure à la mortalité associée à la souche originale de la COVID-19.) Cette information pourrait être utile dans l’éventualité où on mettrait au point un vaccin ou un traitement efficace contre le VRS chez l’adulte.
Mais pour l’instant, ce qui nous intéresse du point de vue de la médecine factuelle, ce sont les méthodes utilisées pour sélectionner les études incluses et en regrouper les résultats. Lorsque nous évaluons la section des méthodes d’un essai contrôlé randomisé, nous nous demandons souvent pourquoi les chercheurs ont choisi une technique plutôt qu’une autre. Dans le cas des rédacteurs de revues systématiques, l’élimination des essais non pertinents et la combinaison appropriée des données sont des éléments cruciaux de la section des méthodes. Pour ce faire, des outils de vérification, passés dans l’usage il y a 10 ou 20 ans, peuvent être employés pour normaliser la communication de données issues de sources disparates et trouver des réponses extrapolables aux grandes questions sur le diagnostic et la prise en charge. Ici, les auteurs ont eu recours à un tel outil, PRISMA (pour Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta Analysis) dans leur revue systématique afin de décrire leur protocole de recherche et de tri d’articles, ce qui leur a permis de passer de 2 295 articles aux 16 qui ont finalement été analysés. Les articles ne répondant pas aux critères d’inclusion de la RS – sujets trop jeunes, preuve d’infection par le VRS insuffisante ou autres critères prédéfinis – ont été exclus. Après la sélection, les auteurs ont utilisé une autre liste de vérification, l’échelle NOS (pour Newcastle-Ottawa Scale) pour évaluer les sources de biais dans les études observationnelles sélectionnées. Cet outil permet de quantifier des facteurs qui pourraient avoir eu un effet sur la publication et d’autres sources de biais dans les articles. Les auteurs ont précisé que tous les articles retenus avaient obtenu une note de 8 ou 9 sur l’échelle, ce qui correspond à un faible risque de biais. Bref, si cette RS est considérée comme un article de grande qualité, cela signifie qu’on pourrait l’inclure dans une analyse des données probantes sur l’incidence du VRS chez les personnes âgées utilisant l’approche GRADE (pour Grading of Recommendations, Assessment, Development and Evaluation) – une autre liste de vérification – pour déterminer si elle pourrait orienter une recommandation de spécialistes, probablement ici une société des maladies infectieuses ou des spécialistes de la gériatrie, visant le dépistage ou le traitement du VRS.
Vous n’avez pas besoin de mémoriser ces sigles ou les listes associées, pas plus que vous avez besoin de savoir comment les rivets solidifient le fuselage d’un avion. Vous devez simplement savoir si vous pouvez avoir confiance en la capacité des auteurs de choisir un rivet de qualité, en quelque sorte. Bref, le message ici est que cette revue systématique a été conçue au moyen de méthodes fiables, et qu’on peut conclure avec un bon degré de confiance que le VRS est essentiellement aussi dangereux pour les personnes âgées que l’influenzavirus.
Pour en savoir plus, consultez la page thématique Respiratory Syncytial Virus (RSV) Infection in Adults (en anglais seulement) dans DynaMed.
Les membres de l’AMC ont accès à DynaMed, un outil clinique de référence d’une valeur annuelle de 399 $ US compris dans leurs frais d’adhésion.
Avez-vous une question sur ces sujets ou sur d’autres sujets cliniques? Communiquez avec l’équipe du service Interrogez nos bibliothécaires et demandez une recherche documentaire.
À propos de l’auteur
Dan Randall, M.D., rédacteur en chef adjoint chez DynaMed
Révisé par : Alan Ehrlich, M.D., directeur de la rédaction chez DynaMed et professeur agrégé de médecine familiale à la Faculté de médecine de l’Université du Massachusetts; Katharine DeGeorge, M.D., M.S., rédactrice en chef adjointe chez DynaMed et professeure agrégée de médecine familiale à l’Université de la Virginie; Nicole Jensen, M.D., médecin de famille chez WholeHealth Medical; Vincent Lemaitre, Ph. D., rédacteur médical principal chez DynaMed; et Sarah Hill, M. Sc., corédactrice chez DynaMed.
DynaMed est un outil conçu à l’intention des cliniciens et cliniciennes pour faciliter la prestation de soins efficaces fondés sur des données probantes. Des médecins et des spécialistes effectuent de rigoureuses revues quotidiennes de publications médicales pour vous proposer des analyses, des synthèses et des conseils objectifs en temps opportun. DynaMed fournit des renseignements sur les médicaments de Micromedex, des lignes directrices canadiennes et internationales et des illustrations médicales. Les membres de l’AMC ont accès à DynaMed, un outil clinique d’une valeur de 399 $ US par an compris dans leurs frais d’adhésion.