Association médicale canadienne

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L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a récemment annoncé qu’elle changerait le nom d’une infection virale qui existe depuis des décennies : la variole simienne (monkeypox en anglais) doit maintenant être nommée « mpox », y compris en français. Ce changement survient après que d’importantes éclosions à l’échelle mondiale ont suscité des débats sur l’effet stigmatisant du terme monkeypox (de même que des termes variole du singe et variole simienne en français).

Bien que le virus responsable de la mpox ait été isolé pour la première fois dans une colonie de singes cynomolgus dans les années 1950, les termes monkeypox, variole du singe et variole simienne sont mal choisis. Si les singes peuvent être des hôtes intermédiaires du virus, ils n’en sont pas le réservoir naturel et ne semblent ni jouer un rôle dans le cycle de vie du virus ni constituer un vecteur commun de transmission à l’humain.

Le premier cas humain d’infection par le virus responsable de la mpox a été signalé en 1970 chez un enfant de neuf mois vivant en République démocratique du Congo. Jusqu’en 2022, la mpox était presque exclusivement confinée au continent africain, les cas sporadiques et les petites éclosions se produisant généralement en Afrique centrale et occidentale.

Hors Afrique, une éclosion importante, liée à l’importation de cricétomes (rats de Gambie) en provenance du Ghana, est survenue aux États-Unis en 2003. Les rongeurs ont transmis le virus responsable de la mpox à des chiens de prairie dans la même animalerie. Les chiens de prairie ont ensuite été vendus aux États-Unis comme animaux de compagnie. Soixante-dix-neuf cas humains d’infection au virus responsable de la mpox ont été officiellement recensés, mais aucune transmission de personne à personne n’a été signalée.

La plus grande éclosion de mpox jamais recensée – plus de 83 000 cas survenus dans plus de 100 pays, dont le Canada – a commencé en mai 2022. Cette éclosion différait sur les plans épidémiologique et clinique de celles provenant d’Afrique. Avec un tel nombre de cas touchant l’Occident, des inquiétudes ont été soulevées quant au potentiel raciste et stigmatisant du terme monkeypox (ainsi que des termes équivalents dans d’autres langues), ce qui a motivé la décision de l’OMS.

Toutefois, la nouvelle nomenclature comporte sa part de difficultés. Le principal problème lié au remplacement du terme monkeypox par mpox est que le Comité international de taxonomie des virus (ICTV) n’a pas changé en même temps le nom du virus. En d’autres termes, le virus responsable de la mpox est toujours nommé monkeypox en anglais.

Il n’est pas rare que le nom d’une maladie infectieuse diffère de celui de son agent pathogène causal. Voici des exemples :

  • La COVID-19 est causée par une infection au SRAS-CoV-2.
  • Le sida est causé par une infection au VIH non traitée.
  • La peste est causée par une infection à Yersinia pestis.

Selon la même logique, la mpox (la maladie) est causée par une infection au virus de la variole simienne (monkeypox virus infection).

Dorénavant, les manifestations cliniques de l’infection au virus responsable de la mpox (y compris son éruption cutanée caractéristique) seront désignées par le terme mpox. Par exemple, au lieu de dire « éruption cutanée due à la variole simienne », on dira « éruption cutanée due à la mpox ». De même, au lieu de « le técovirimat est une option thérapeutique pour la variole simienne », on dira « le técovirimat est une option thérapeutique pour la mpox ».

Toutefois, étant donné qu’il sera tout aussi valable de dire, par exemple, « personne atteinte de la mpox » que « personne atteinte d’une infection au virus de la variole simienne », il est difficile de concevoir que les termes monkeypox, variole simienne ou variole du singe disparaissent complètement, à moins que l’ICTV ne renomme également le virus.

Voir le résumé Monkeypox de DynaMed (accès libre).

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Article original de Heather D. Marshall, Ph. D.

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