Besoin d’aide?
Découvrez vos options de soutien.
La COVID-19 fait peser un stress supplémentaire sur la profession médicale, qui subit déjà un taux élevé d’épuisement professionnel (près du tiers des médecins et résidents).
Voici quelques facteurs de stress :
- L’isolement physique
- L’augmentation de la demande de soins
- La pénurie d’équipement de protection individuelle et d’autres ressources cruciales
- Le risque constant d’infection
- Les difficultés financières ou l’inquiétude à ce sujet
Usure de compassion
L'usure de compassion se produit lorsqu'on prend soin des autres ou de leur douleur émotionnelle, en voulant soulager leur souffrance. On l'appelle aussi « stress vicariant » ou « traumatisme indirect », en raison de la façon dont on peut prendre sur soi les traumatismes des autres. Les symptômes de l’usure de compassion peuvent être un obstacle à la prestation de soins aux patients et à l'accomplissement d'autres tâches.
La pandémie de COVID-19 a radicalement modifié les conditions de travail, ce qui entraîne un risque accru d'usure de compassion chez les médecins. Pour connaître les signes de l'usure de compassion et savoir comment la prendre en charge, consultez l'article de l'AMC Usure de compassion : signes, symptômes et prise en charge.
Détresse morale
Nombre d'hôpitaux canadiens se retrouvent face à une sombre éventualité : bientôt, on pourrait manquer de lits pour accueillir les patients atteints de la COVID-19 admis aux soins intensifs. Les médecins pourraient être forcés de prendre des décisions difficiles, par exemple choisir quel patient recevra quel niveau de soins, selon les ressources disponibles.
Avoir à prendre de telles décisions peut entraîner de la détresse morale, un sentiment qui apparaît lorsqu’on est face à une situation qu’on ne peut modifier ou qui entre en contradiction avec nos valeurs personnelles ou professionnelles.
Comment reconnaître la détresse morale
- Avez-vous l’impression de ne rien faire comme il faut?
- Pensez-vous que vos valeurs sont compromises ou minées?
- Sentez-vous que vous n’arrivez pas à accomplir vos obligations professionnelles ou à être au sommet de votre forme au travail?
Comment gérer la détresse morale
Il est certes impossible d’éviter toutes les situations causant une détresse morale, mais nous pouvons utiliser des stratégies pour réduire leur incidence sur notre bien-être.
Médecins :
- Élaborer un plan d’autogestion de la santé.
- Aller chercher du soutien auprès de plusieurs ressources : collègues, mentors, groupe de soutien par les pairs.
- Communiquer avec un éthicien ou une éthicienne pour aider à régler les situations particulièrement susceptibles de causer de la détresse morale.
Gestionnaires ou responsables de service :
- Reconnaître les situations de détresse morale et s’y attaquer.
- Organiser des réunions de service ou des réunions interservices pour favoriser l’esprit d’équipe, améliorer la communication et la prise de décisions partagées.
- Discuter régulièrement avec le personnel après des événements difficiles.
Organisation :
- Reconnaître et valider les situations de détresse morale.
- Faire preuve d’honnêteté et de transparence; fournir des directives claires sur les changements de politiques et de procédures.
- Adopter des critères précis pour le triage; s’il faut le mettre en place, il devrait s’accompagner d’une stratégie pour atténuer la détresse morale que pourraient éprouver les fournisseurs de soins.
Gestion des répercussions mentales et physiques du stress lié à la COVID-19
L’accumulation de stress peut provoquer chez les fournisseurs de soins un sentiment d’accablement et d’extrême fatigue – on parle alors d’épuisement professionnel. Les signes d’épuisement professionnel sont notamment les suivants :
- Sentiments de tristesse, de dépression, d’échec, d’impuissance ou d’apathie
- Tendance à ressentir facilement de la frustration et à blâmer les autres
- Sentiment d’irritabilité généralisée
S’il est impossible pour les médecins et les autres professionnels de la santé de contrôler les facteurs liés au milieu de travail et à l’environnement – particulièrement pendant une pandémie –, il est en revanche possible d’adopter des stratégies personnelles pour gérer la fatigue, le stress et l’incertitude. Voici quelques conseils :
Répondez à vos besoins fondamentaux. Mangez, buvez et dormez à des heures régulières. Évitez les stratégies d’adaptation néfastes comme la consommation excessive de caféine, de sucre, d’alcool ou de médicaments.
Maîtrisez votre rythme de vie. Servez-vous des « moments de transition » dans la journée pour vous pencher sur ce que vous ressentez :
- En allant au travail. Prenez un peu de temps pour calmer vos pensées anxieuses. Demandez-vous : Que veux-je ressentir aujourd’hui? Quelle contribution utile puis-je apporter à mon équipe? Ai-je peur? Si oui, y a-t-il quelque chose que je peux faire en ce moment à propos de ce sentiment?
- Au travail. Lorsque vous changez de tâche pendant votre quart, prenez un moment pour vous demander si vous vous sentez distrait ou anxieux, ou si vous avez besoin d’une pause mentale. En prenant cette pause, vous pouvez réduire votre niveau de stress et ainsi optimiser votre disponibilité mentale en prévision des tâches à accomplir.
- En rentrant chez vous. Profitez du trajet de retour pour réfléchir à votre journée. Si vous vivez avec d’autres personnes, demandez-leur de vous aider à faire la transition sur les plans mental et émotionnel. Précisez si vous voulez parler de votre journée ou si vous préférez avoir une quinzaine de minutes de solitude. Ces conversations peuvent favoriser votre récupération à long terme.
Soutien par les pairs
Le soutien par les pairs est une stratégie intéressante pour traverser les moments difficiles tels que la pandémie de COVID-19. Le soutien par les pairs rapproche des personnes ayant des expériences de vie semblables afin qu’elles puissent s’écouter mutuellement, sans jugement, et s’échanger des conseils sur la vie, le travail et d’autres sujets. Vous n’êtes pas seul dans cette situation – parlez à vos pairs.
Vous vivez de la détresse? Obtenez de l’aide dès maintenant.