Association médicale canadienne

Le Wellness Initiative Network (WIN) est le carrefour central des initiatives et des clubs liés au bien-être à la faculté de médecine de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC). Il milite en faveur de changements systémiques et de politiques visant à améliorer le bien-être, la résilience et le sentiment d’appartenance des étudiants en médecine.

Ce qui rend le WIN unique, c’est que son contenu sur le bien-être est proposé aux étudiants de première et deuxième année par ses membres étudiants (principalement des étudiants de troisième et quatrième année). Il s’agit d’un exemple solide de pratiques exemplaires de transmission du contenu sur le bien-être par les pairs.

Si le WIN s’est d’abord concentré sur l’organisation d’événements liés au bien-être, son premier directeur général, Jack Yuan, a rapidement saisi l’occasion d’étendre ses activités à la défense d’intérêts.

« Les gens étaient intéressés par la sensibilisation et vraiment engagés, et les choses se sont passées comme par magie, explique M. Yuan. La collaboration avec le corps professoral a été essentielle. Notre programme est unique en raison des liens étroits que nous entretenons avec celui-ci. »

Susciter des changements de politiques

La principale priorité du WIN est de mener des changements organisationnels et systémiques afin d’influencer les politiques qui peuvent contribuer à une culture plus saine dans les facultés de médecine. L’organisme a rédigé des documents pour les bureaux des études médicales de premier cycle, les doyens et les organes directeurs, recommandant des changements de politiques visant à améliorer le bien-être des étudiants.

L’une des plus grandes victoires de l’organisme a été la négociation de deux journées de congé personnel flexibles chaque année pour les étudiants en médecine de troisième et quatrième année (ces journées de congé n’étaient auparavant offertes qu’aux étudiants de première et deuxième années). Le corps professoral a fortement appuyé la recommandation du WIN et, avec l’aide de la direction du corps professoral au sein du Comité de l’enseignement médical prédoctoral, la nouvelle politique a été adoptée. Les étudiants remercient régulièrement les membres du WIN de leur avoir donné la possibilité d’être présents à des moments importants de leur vie personnelle, ou de simplement prendre une journée pour prendre soin d’eux-mêmes et se remettre sur pied.

De nouveaux outils pour favoriser le bien-être des étudiants

Le WIN a également créé un outil d’autocontrôle du bien-être. Les étudiants peuvent télécharger et utiliser ce tableau pour devenir plus conscients de leur propre bien-être en évaluant leur bien-être physique et mental, leur santé nutritionnelle, leur épuisement et leur humeur.

« Nous voulions combler une lacune parmi les ressources en santé mentale actuellement disponibles pour les étudiants en médecine, explique Renée Reimer, la directrice générale actuelle du WIN. Nous disposons d’excellentes ressources pour aider les étudiants en cas de crise aiguë, comme les lignes téléphoniques de soutien, mais pas beaucoup qui aident les étudiants à être proactifs en ce qui concerne leur propre bien-être. »

Grâce à cet outil, les étudiants peuvent prendre leur propre « température de bien-être » et se sentir capables d’effectuer des changements en amont pour prévenir les crises de santé mentale.

Pour créer cet outil, le WIN a commencé par effectuer une analyse documentaire afin de trouver des échelles de bien-être validées pour les apprenants en médecine, puis a composé un questionnaire mixte en adaptant les composantes et les thèmes de diverses sources. Le corps professoral a été largement impliqué tout au long du processus, par de multiples consultations avec les responsables des portefeuilles, le département des affaires étudiantes, le département d’évaluation des étudiants, le doyen des études de premier cycle et le Comité de l’enseignement médical prédoctoral.

Bien que l’organisme souhaite que l’outil soit adopté dans le curriculum officiel, il a rencontré des obstacles.

« Il n’existe pas beaucoup de données nous permettant de déterminer quelles interventions contribuent au bien-être des étudiants en médecine; c’est pourquoi la mise en œuvre d’un nouveau programme comme celui-ci constitue un projet plus ou moins expérimental, explique M. Yuan. Nous pensons toutefois que ce serait un outil très utile et nous travaillons sur la manière de l’intégrer officiellement. »

Le WIN planche également sur des recommandations de politiques concernant la charge de travail des étudiants en médecine. Pendant les années de stages d’externat, le nombre maximal d’heures hebdomadaires autorisées pour les tâches cliniques est souvent dépassé, mais les étudiants ne se sentent pas à l’aise d’en parler. Le WIN recueille des données sur le sujet, qu’il présentera au corps professoral afin qu’il collabore à la recherche d’une solution permettant d’atteindre un juste équilibre entre le temps d’apprentissage et l’expérience clinique et le temps pour prendre soin de soi ainsi que les autres exigences de la vie.

Curriculum sur le bien-être proposé par les pairs

Le corps professoral a été un allié clé pour promouvoir le changement dans toutes les activités du WIN.

« Le WIN a commencé par des demandes spontanées. N’ayez pas peur de communiquer avec les membres du corps professoral, rappelle M. Yuan. Ils sont très occupés, mais approchez-les quand même. Ils sont réceptifs et trouveront du temps pour vous. »

L’une des premières demandes de l’organisme concernait l’idée d’intégrer davantage le point de vue des étudiants dans les conférences sur le bien-être, et le corps professoral a été réceptif. Avec le soutien de ce dernier, le WIN a été invité à collaborer à des conférences sur le bien-être animées par le département des affaires étudiantes de la faculté de médecine. Ces conférences ont été si bien accueillies que le département des affaires étudiantes a fini par les confier au WIN, offrant ainsi à l’organisme la plateforme dont il avait besoin pour commencer à élaborer son curriculum sur le bien-être proposé par les pairs.

M. Yuan et Mme Reimer ont passé un an à élaborer le premier programme d’études longitudinal axé sur le bien-être de la faculté de médecine de l’Université de la Colombie-Britannique pour donner des conférences sur des sujets qui ne sont pas habituellement couverts : comment aborder une période de garde, la définition actualisée du bien-être, comment trouver un équilibre dans une carrière médicale, les attentes à l’égard de son propre apprentissage, le maintien des relations en médecine, l’épuisement professionnel, et plus encore.

« Nous constatons des taux élevés d’épuisement professionnel et de suicide [environ 37 % des étudiants canadiens en médecine répondent aux critères de l’épuisement professionnel]; pourtant, le sujet n’est généralement pas abordé à la faculté de médecine », se désole M. Yuan.

Le contenu sur le bien-être proposé par les pairs du WIN est adapté à chaque étape des études médicales de 1er cycle :

  • Première année
    • L’ABC du bien-être à la faculté de médecine, y compris les stratégies pour réduire l’épuisement et rester équilibré, la création d’un état d’esprit propice au bien-être et la gestion du temps
  • Deuxième année
    • Problèmes liés aux stages et détresse connexe
  • Troisième année
    • Maintien du bien-être et établissement d’attentes réalistes dans l’enseignement clinique
    • Prévention de l’épuisement professionnel
    • Maintien de l’équilibre et de la perspective
  • Quatrième année
    • Bien-être pendant la résidence

Le WIN organise souvent des tables rondes d’étudiants au cours de ces conférences afin de faire entendre des commentaires et des conseils honnêtes de la part de pairs qui ont vécu ces situations récemment.

M. Yuan note que les discours traditionnels sur le bien-être sont souvent vagues et soulignent sans cesse l’importance de rester actif, de manger des aliments nutritifs et de rester en contact avec ses amis et sa famille.

« J’ai constaté que les étudiants se sentaient souvent traités avec condescendance, qu’ils ont l’impression qu’on leur dit des choses qu’ils savent déjà, mais qu’on ne leur explique pas comment mettre en œuvre ces pratiques dans le cadre de la faculté de médecine », explique-t-il.

L’approche longitudinale du WIN offre une série de conférences approfondies et revisite les sujets, confirmant les réalités des étudiants en médecine, normalisant leurs difficultés et reconnaissant les problèmes réels.

« Le bien-être ne se résume pas à faire du yoga tous les jours et à dormir, il s’agit de s’épanouir dans son contexte, déclare M. Yuan. Puisque ce sont nos étudiants qui proposent le curriculum, nous avons gagné du terrain auprès du corps étudiant, et notre nom et notre site Web sont désormais connus. »

Le WIN organise également des périodes de questions sur le CaRMS et mène des sondages sur les sujets qui préoccupent le plus les étudiants. Des conférenciers sont également invités à participer, comme le Dr Peter Choi, éducateur du secteur médical à l’Université de la Colombie-Britannique.

Événements et clubs sur le bien-être

Un groupe du WIN organise des événements liés au bien-être, notamment un atelier annuel sur la résilience, des séminaires virtuels, des visites des représentants bien-être, des séances de thérapie avec des chiots et des soirées de jeu-questionnaire. Le WIN fait également la promotion de plusieurs clubs pour aider les étudiants à rechercher le bien-être sans stigmatisation par des activités telles que les arts martiaux, le yoga, le golf, l’écriture, l’exercice, le jazz et l’escalade, entre autres.

« Nous faisons directement la promotion de ces activités afin d’avoir un seul carrefour pour le bien-être, précise M. Yuan. Les clubs, le soutien en matière de bien-être et les ressources en santé mentale sont accessibles et transparents, et tout est accessible sur le site Web du WIN. »

De club étudiant à porte-parole national

Lorsque M. Yuan s’est joint au WIN, ce dernier n’était qu’un petit club qui comptait une poignée de membres, dont la plupart se dirigeaient vers l’enseignement clinique. Jack Yuan est devenu directeur général au cours de sa deuxième année, a restructuré le groupe et a recruté une vingtaine d’étudiants pour occuper les postes vacants. Sous sa direction, le WIN est devenu l’un des organismes d’étudiants en médecine voués à la défense du bien-être les plus importants et les plus structurés du Canada.

« Je voulais soutenir mes collègues dans un système qui n’était pas fait pour promouvoir le bien-être des médecins ou des apprenants en médecine. »

Même dans son approche de la restructuration, il a visé la pérennité de l’organisme et l’allègement de la charge des étudiants, déjà très occupés. Avec des réunions plénières seulement tous les deux mois, les membres pouvaient consacrer le reste du temps à leurs propres projets, à d’autres travaux et à leurs besoins personnels.

En 2018, la Société médicale des étudiants en médecine de 1er cycle a invité Jack Yuan à assister à la conférence sur l’éducation médicale du doyen de l’Université Western. Alors qu’il discutait des politiques d’absence et de présence avec les doyens des facultés de médecine de tout le pays, il s’est rendu compte que le WIN avait le potentiel d’aller au-delà de la simple organisation d’événements sur le bien-être pour apporter des changements organisationnels importants.

Au fur et à mesure que les enseignants et les étudiants ont fait confiance au groupe, l’objectif de défense du bien-être du WIN a vu le jour. Cette vocation est devenue le moteur de l’organisme pour mettre en évidence les problèmes politiques et structurels, trouver des solutions avec les enseignants et mener à bien les grands projets.

Mener le changement dans d’autres facultés de médecine

Alors que de nombreuses initiatives de bien-être se concentrent sur les mesures personnelles que les étudiants en médecine peuvent prendre pour être plus résilients, comme dormir et manger sainement, le WIN vise à redéfinir le bien-être, en soulignant que l’organisme et les étudiants en médecine, les médecins résidents ou en exercice partagent la responsabilité de réduire l’épuisement professionnel et les troubles de santé mentale. Les membres du WIN sont également convaincus que c’est en travaillant avec les organismes pour instaurer un changement systémique que l’on observera les retombées les plus significatives.

En tant qu’officier national du bien-être pour la Fédération des étudiants et des étudiantes en médecine du Canada, Jack Yuan a créé une équipe qui l’aide à rédiger des recommandations de politiques visant à améliorer le bien-être des étudiants en médecine et à les mettre en place dans toutes les facultés de médecine du Canada.

L’AMC veut en savoir plus sur les initiatives en matière de bien-être dans les facultés de médecine et les programmes de résidence du Canada. Vous avez une histoire à partager? Écrivez-nous.

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