Définition de la communication empathique
La communication efficace et empathique est non seulement essentielle pour être un bon médecin, mais aussi pour améliorer la culture médicale. Il arrive toutefois que l’empathie s’érode au cours d’une carrière, car il n’est pas simple de maintenir un certain détachement tout en préservant la relation avec le patient. Certains médecins en viennent à consacrer plus de temps et d’énergie à expliquer des concepts médicaux et moins à renforcer le lien de confiance.
La communication empathique consiste à pratiquer l’écoute active dans une perspective positive, sans jugement ou tentative d’influence sur la pensée d’autrui.
Autrement dit, faire preuve d’empathie, c’est se mettre à la place d’une personne sans nécessairement être d’accord avec ses idées ni intervenir. Le concept se distingue de la sympathie, qui suppose un partage de sentiments et s’accompagne d’un risque de fatigue émotionnelle et de manque d’objectivité.
Le communicateur empathique reconnaît l’émotion de son interlocuteur, mais plus encore il l’accueille et la fait évoluer en vue d’améliorer le bien-être de l’autre.
Importance de l’empathie en médecine
Les patients ont besoin que leur médecin les comprenne pour se sentir en confiance et à l’aise.
L’empathie importe parce qu’elle est bénéfique pour…
- … les patients. Quand ils se sentent écoutés et compris, leur satisfaction, leur observance du traitement et leur santé s’améliorent.
- … les médecins. Selon des études, l’empathie dans la prestation de soins aiderait les médecins à donner un sens à leur travail, réduirait leur risque d’épuisement professionnel et favoriserait leur bien-être.
- … les organisations. L’empathie renforce les relations entre collègues, favorise la collaboration et permet d’améliorer sles compétences cliniques.
Elle devrait être activement encouragée, favorisée et cultivée au sein de la profession médicale.
Conseils pratiques
La communication empathique repose sur les émotions, et peut donc évoluer au fil du dialogue. Voici quelques conseils pour favoriser des échanges efficaces :
- Percevoir et identifier les émotions. Évaluez l’état de la personne à qui vous vous adressez, puis identifiez et classifiez ses émotions (p. ex., peur, colère, déception).
- Les étudier et les comprendre. Cherchez à comprendre pourquoi la personne est dans cet état. Posez-lui des questions ouvertes et laissez-la s’expliquer et découvrir ses motivations. Assurez-vous d’intervenir sans jugement : votre opinion pourrait influencer le cours de la conversation. Choisissez vos mots avec soin et évitez de rejeter ou d’écarter le point de vue de la personne.
- Collaborer pour faire évoluer les émotions de l’autre. Par exemple, vous pouvez aider une personne en colère à se calmer et à trouver des solutions ingénieuses à ses problèmes. Pour ce faire, demandez-lui ce qui a déjà fonctionné ou proposez-lui des stratégies qui vous ont été utiles dans une situation semblable.
- Portez attention aux signes non verbaux : regardez-la dans les yeux, acquiescez de la tête et penchez-vous vers elle pour démontrer votre attention et votre intérêt.
Mise en application
Voici trois exemples de discours que vous pourriez tenir à un patient pour lui témoigner votre empathie :
Douleur chronique
« La douleur chronique est un terrible fardeau. Moi aussi, je serais frustré. Je ne peux pas l’éliminer, mais je vais prendre soin de vous. »
Peur des aiguilles
« Je sais que vous détestez les aiguilles. Si je pouvais faire quoi que ce soit pour vous éviter la douleur, je le ferais. Je vais mettre un peu d’alcool sur votre peau, vous demander de compter jusqu’à 10 à voix haute et faire aussi vite que possible. »
Manque de temps
« Si vous avez une autre question rapide, je peux y répondre maintenant. Si vous voulez parler plus amplement de votre état, je vous propose de nous revoir. »
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