Association médicale canadienne

Les modèles sont des personnes que nous admirons et que nous voulons imiter, et qui occupent des postes auxquels nous aspirons.

Dans le secteur médical, les modèles aident les étudiants à établir leur identité professionnelle, en leur inculquant des valeurs professionnelles ainsi que des attitudes saines et des comportements de bien-être.

Selon le AMA Journal of Ethics, l’apprentissage qui compte le plus dans l’enseignement médical se fait dans le contexte des relations. On dit également que l’identité professionnelle d’un médecin est façonnée autant par ces relations (que ce soit le mentorat, les modèles ou le curriculum caché) que par les expériences d’enseignement formel, sinon plus.

Que les médecins soient conscients ou non de ce qu’ils communiquent, le AMA Journal of Ethics fait remarquer qu’ils doivent faire preuve de compassion et être conscients de leur influence pour que les étudiants et les médecins résidents se sentent à l’aise de poser des questions.

Les qualités d’un bon modèle

Les qualités les plus appréciées des modèles sont une attitude positive envers les jeunes collègues, la compassion envers les patients et l’intégrité. Les autres qualités importantes sont les compétences cliniques, l’enthousiasme et la capacité d’enseignement.

Lorsqu’on leur a demandé de décrire les principales caractéristiques recherchées chez un modèle, les étudiants interrogés dans un article du British Medical Journal * ont répondu ce qui suit :

  • En tant que médecins, les modèles doivent faire preuve d’enthousiasme pour leur spécialité, avoir un bon raisonnement clinique, maintenir de solides relations médecin-patient et être en mesure de considérer le patient dans son intégralité.
  • En tant qu’enseignants, les modèles doivent faire preuve d’enthousiasme pour l’enseignement, faire participer les étudiants et communiquer efficacement avec eux.
  • En tant que personnes, les modèles doivent être enthousiastes, compétents et faire preuve de compassion.

Pourtant, certains chercheurs ont constaté un décalage entre ce que les étudiants en médecine disent rechercher chez les modèles et les traits de caractère qu’ils imitent en réalité (comme la capacité à acquérir du pouvoir, des responsabilités et un statut).

Cela indique que les personnes occupant des postes de leaders ne transmettent pas toujours des valeurs, des attitudes et des comportements professionnels, ce qui amène certains à penser que le comportement et l’éthique professionnels devraient être enseignés par des groupes de pairs, des mentors formés et des personnes extérieures à la communauté médicale.

*Remarque : Cet article doit être acheté ou loué.

Comment être un modèle de bien-être : comportements professionnels

Vous pouvez promouvoir le bien-être dans le contexte de l’enseignement médical en faisant systématiquement ce qui suit :

  • Prendre soin de soi et de sa santé physique, mentale, émotionnelle ainsi que spirituelle.
  • Parler souvent et ouvertement de la santé et du bien-être, et poursuivre la formation sur le bien-être tout au long de sa carrière.
  • Réduire la stigmatisation en normalisant la recherche d’aide et en prenant soin de soi d’abord et avant tout.

Un article paru dans le AMA Journal of Ethics souligne l’importance :

  • de démontrer que l’anxiété et la vulnérabilité sont normales et attendues dans les situations difficiles;
  • d’admettre que l’on ne sait pas quelque chose et que l’incertitude et la complexité sont normales en médecine;
  • de faire preuve d’empathie envers les étudiants pour leur apprendre à faire preuve d’empathie envers les patients.

Un article paru dans le Journal of Clinical Rheumatology recommande de créer une culture d’apprentissage psychologiquement sécuritaire en :

  • encourageant les étudiants à exprimer leurs pensées, leurs questions et leurs préoccupations, et à se sentir à l’aise d’admettre leurs erreurs sans craindre l’embarras ou les représailles;
  • invitant les apprenants à participer et en leur répondant de manière positive;
  • parlant ouvertement des erreurs et en aidant les étudiants à en tirer des leçons;
  • posant des questions proactives (comme « Pouvez-vous m’aider parce que j’ai peut-être manqué quelque chose? », « Qu’avez-vous vu? » ou « Vous avez passé la nuit ici, qu’avez-vous remarqué? », plutôt que de simples questions où il faut répondre par oui ou par non);
  • remerciant les étudiants et en reconnaissant le mérite de ceux qui posent des questions et communiquent leurs idées;
  • faisant un compte rendu au groupe en analysant ce qui s’est bien passé et ce qui aurait pu être amélioré;
  • instaurant une approche empathique et empreinte de compassion pour favoriser des soins de qualité axés sur le patient.

Comment être un modèle de bien-être : santé mentale

Il est tout aussi important pour les éducateurs de prêter attention à la santé mentale de leurs étudiants. La Dre Martha Peaslee Levine explique de quelles façons les médecins peuvent favoriser le développement des étudiants en médecine :

  • en étant conscients de leur influence dans l’enseignement et de leur curriculum caché (ton et culture démontrés);
  • en veillant à ce que les étudiants soient à l’aise de poser des questions et de demander des précisions quand c’est nécessaire.

Votre établissement devrait également investir dans les idées des gagnants du concours AMA Medical Education Innovation Challenge :

  • Promouvoir la thérapie cognitivo-comportementale pour renforcer les capacités d’adaptation et d’autogestion de la santé.
  • Réaménager les bâtiments des facultés de médecine, par exemple, en plaçant la bibliothèque à côté d’une salle de sport, ou en fournissant des vélos stationnaires, des bureaux à tapis roulant et des aires de méditation pour rendre les activités favorisant le bien-être plus faciles d’accès.
  • Élaborer un programme d’études qui préserve l’idéalisme et l’humanisme, et qui prévoit du temps pour la gratitude, la pleine conscience et la réflexion afin de prévenir l’épuisement des étudiants.
  • Encourager les séances de contemplation qui permettent aux étudiants en médecine de revenir sur le chaos et les traumatismes vécus en privé.
  • Apprendre aux étudiants à comprendre l’aspect commercial de la médecine et à se préparer aux défis modernes de la pratique des soins de santé.

Pour établir de bonnes relations entre étudiants et enseignants, vous ne devriez jamais :

  • exprimer des sentiments négatifs de colère et d’anxiété, ou adopter une attitude négative ou un comportement contraire à l’éthique, car cela peut interférer avec l’apprentissage et provoquer de la confusion, de la détresse et de la colère chez les étudiants;
  • montrer qu’il est acceptable d’être impoli simplement parce que vous faites quelque chose d’important;
  • donner l’impression que les subalternes ne doivent jamais remettre en question leurs supérieurs;
  • faire honte aux étudiants en public (même si vous avez vécu une telle situation, ne la perpétuez pas);
  • ignorer la détresse des étudiants.

Le rôle du mentor diffère de celui du modèle

Le mentorat se définit comme le fait de s’engager activement dans une relation de confiance mutuelle avec un apprenant, qui évolue avec le temps et à laquelle l’une ou l’autre personne peut mettre fin.

Un bon mentor dans le secteur de la médecine est une personne qui fournit un encadrement, pose des questions plutôt que de donner des réponses et joue un rôle actif pour orienter les étudiants en médecine dans l’établissement de leur identité propre. Ce type de mentorat sain peut fournir l’encadrement mental et moral essentiel à la formation médicale, tout en encourageant les étudiants à prendre soin d’eux-mêmes et à s’améliorer afin de maximiser leur santé et leur performance.

Encourager les apprenants ayant un potentiel de leadership à devenir des ambassadeurs

Contribuez à renforcer la prochaine génération de leaders du secteur médical en encourageant les apprenants à promouvoir le bien-être grâce au Programme d’ambassadeurs de l’AMC. Ce programme initie les étudiants en médecine, les médecins résidents et les médecins dans leurs cinq premières années de pratique aux politiques de la santé et au travail de représentation, et les fait participer à des discussions sur les questions de santé émergentes, les technologies médicales et les modèles de service.

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