Association médicale canadienne

Depuis quelques semaines, les patients ont de plus en plus de difficulté à trouver un médecin de famille, partout au Canada. Les médecins de famille et les personnes qui veulent recevoir des soins sonnent tous l’alarme. L’Association médicale canadienne (AMC) presse les principales parties prenantes de travailler ensemble pour répondre aux problèmes structurels qui déciment les soins primaires, partout au pays.

Les médecins de famille offrent un soutien exhaustif aux patients, s’assurant qu’ils bénéficient d’une continuité des soins et de l’aide requise pour naviguer dans notre système de santé complexe. Le manque d’accès à des médecins de famille engendre une crise croissante. 

Statistique Canada a indiqué en 2019 qu’environ 4,6 millions de Canadiens et Canadiennes n’avaient pas un accès régulier à un fournisseur de soins primaires. De plus, un écart inquiétant se crée entre l’offre et la demande : en décembre 2021, on dénombrait 2 400 postes de médecin de famille annoncés partout au Canada sur les sites de recrutement du gouvernement. Cependant, en 2020, seulement un peu plus de 1 400 médecins de famille ont quitté le système de formation postdoctorale pour effectuer la transition vers la pratique. Cette tendance n’est pas nouvelle : pendant les six années écoulées entre 2015 et 2021, le pourcentage de diplômés en médecine qui ont choisi la médecine familiale est passé de 38,5 % à 31,8 %. Pendant ce temps, l’âge moyen des médecins de famille est aujourd’hui de 49 ans. 

Les médecins de famille subissent une immense pression. Qu’il s’agisse de tâches administratives comme la mise à jour des dossiers médicaux électroniques, le traitement des formulaires médicaux, la coordination des soins entre diverses agences et divers fournisseurs, ou la gestion de plans de soins de plus en plus complexes pour une population vieillissante, les attentes à l’égard des médecins de famille n’ont jamais été aussi élevées. De plus, nombre d’entre eux travaillent dans des hôpitaux, des établissements de soins de longue durée et des domaines de pratique spécialisés, dont l’obstétrique, l’anesthésie et la médecine d’urgence, ce qui prend du temps sur leur pratique en clinique. Sans un accès à un médecin de famille, les patients se rendent aux services des urgences, surchargeant d’autres parties du système de santé.  

La médecine familiale représente les fondements de notre système de santé. Il faut que le gouvernement fédéral fasse preuve de leadership et collabore avec les provinces et les territoires pour repenser la médecine familiale et établir l’offre de soins interdisciplinaires en équipe. Cela permettra d’améliorer l’efficacité, d’augmenter la capacité du système de santé et de mieux répondre, de manière holistique, sensible et opportune, aux besoins des patients et des médecins. 

L’AMC presse les gouvernements de former des partenariats avec les médecins de famille afin de trouver des solutions, notamment la création d’un cadre de données national pour mieux évaluer et prévoir les futurs besoins en matière de médecine familiale, partout au pays, et l’instauration d’un modèle de permis d’exercice national afin de faciliter la mobilité interprovinciale des effectifs existants.

Katharine Smart, M.D. FRCPC
Présidente, Association médicale canadienne
 

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