Association médicale canadienne

Les communautés d’intérêts sont une façon pour les médecins, les apprenants en médecine, les patients et les professionnels de la santé de partout au Canada de créer des liens et d’échanger des ressources, des expériences et des pratiques exemplaires.

En 2018, l’AMC a mis sur pied un programme de subventions pour soutenir les communautés nouvelles et existantes. En juillet, cinq subventions ont été remises à des membres de l’AMC qui travaillaient à constituer des communautés d’intérêts visant les thèmes suivants : santé des Autochtones, équité en médecine, usage de substances, aide médicale à mourir et soins médicaux aux populations vulnérables.

Voici le premier d’une série de profils sur chacune des communautés d’intérêts subventionnées par l’AMC.

Renee Fernandez, Dennis Kendel, Kim Kelly, Lesley Barron et Kimberly Williams sont quelques-uns des médecins copromoteurs de la communauté d’intérêts médicale inclusive et équitable

Mars 2018 a été un point tournant pour la Dre Kim Kelly.

Inspirée par le mouvement #MoiAussi, qui prenait de l’ampleur, elle s’apprêtait à faire une présentation au forum des représentants de l’Association médicale de l’Alberta (AMA) sur le harcèlement dans le milieu médical.

Membre du conseil de l’AMA depuis 2015, la Dre Kelly était nerveuse, ne sachant pas l’accueil que lui réserveraient ses collègues.

« Ça a été la présentation la plus difficile que j’ai eue à faire parce que j’avais beaucoup de difficulté à jauger la position de mes collègues sur le sujet », explique-t-elle.

La Dre Kelly a finalement décidé de partager les expériences de harcèlement qu’elle avait vécues pendant ses études, lançant par la même occasion un appel au changement.

« Mon message était le suivant : “Ça continue de se produire”, se remémore la Dre Kelly. En tant que leaders, nous devons faire quelque chose et améliorer la culture médicale. »

Sa présentation était brève, une dizaine de minutes, mais lorsqu’elle s’est tue, la Dre Kelly a eu droit à une ovation debout, et, peu après, l’AMA créait un groupe de travail sur la diversité et l’inclusion.

C’est cette réponse et les commentaires que lui ont adressés ses collègues de partout au pays qui ont poussé la Dre Kelly à demander une subvention de l’AMC pour créer une communauté d’intérêts sur le thème de l’équité en médecine.

« Le but est de révéler la culture cachée de la médecine, explique la Dre Kelly. Une culture, c’est très difficile à changer. Une fois qu’elle est installée, on n’y pense plus vraiment. C’est comme ça. Et c’est très difficile pour une personne seule d’y changer quoi que ce soit. C’est donc le but de notre communauté : exposer cette culture cachée et travailler à l’améliorer pour qu’elle favorise l’inclusion, la diversité et le sentiment d’appartenance. »

La Dre Kelly estime que le soutien de l’AMC pour la tenue de ce dialogue à l’échelle nationale est extrêmement important si on veut arriver à changer les mentalités, parce qu’il existe actuellement plusieurs petits groupes, mais qui travaillent en vase clos.

Avant sa présentation devant l’AMA, la Dre Kelly a discuté de manière informelle avec des gens de partout au pays au sujet de l’équité en médecine et des progrès qui avaient été réalisés. Elle a l’intention d’utiliser la subvention de l’AMC pour continuer de recueillir des données par le biais de la communauté d’intérêts.

La Dre Kelly et ses copromoteurs veulent aussi que la communauté soit inclusive, et qu’elle comprenne des membres de tous horizons – des étudiants autant que des spécialistes chevronnés. La Dre Kelly prévoit se concentrer d’abord sur les membres de l’AMC, mais son but serait plus tard d’élargir la communauté d’intérêts afin d’inclure d’autres professionnels de la santé et des patients.

Pour ce qui est de l’orientation de cette communauté, la Dre Kelly affirme que ce sont ses membres qui guideront ces décisions. Mais selon son expérience, la première étape consiste d’abord à faire de la sensibilisation.

« Même lorsque vous en parlez avec des collègues, leur première réaction est de nier que ces situations se produisent. Mais quand vous faites part de votre expérience, les gens vous répondent “oh, mais ça m’est arrivé aussi”. Donc, je crois que la première étape serait de sensibiliser les gens à l’équité entre les sexes. C’est à ce moment que les changements pourront se produire. »

Pour en savoir plus ou pour vous joindre à la communauté d’intérêts sur l’équité entre les sexes en médecine, écrivez à [email protected].


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