Association médicale canadienne

Il y a beaucoup de paperasse en santé. D’ailleurs, dans un sondage national des médecins réalisé par l’Association médicale canadienne (AMC), les deux tiers affirment que leurs tâches administratives ont augmenté dans les cinq dernières années. Plus de la moitié (60 %) disent qu’il s’agit d’un facteur qui nuit directement à leur santé mentale et les trois quarts (75 %), que ces tâches entravent leur travail auprès de leur patientèle. 

Dans leur recherche de solutions novatrices, des prestataires de soins se tournent vers la transcription numérique assistée par l’intelligence artificielle (IA). Cette technologie transcrit les interactions avec la patientèle, synthétise l’information et ajoute des notes détaillées, ce qui permet aux médecins de se consacrer à leurs patients et patientes, sans alourdir la paperasse à gérer en fin de journée.

« La pénurie de médecins frappe tout le Canada », rappelle le Dr Siddhartha Srivastava, médecin responsable du système régional d’information sur la santé Lumeo au Centre des sciences de la santé de Kingston. « Nous devons travailler plus intelligemment, pas nécessairement plus dur, pour réduire le fardeau administratif des médecins et éviter de les voir quitter la profession. »

Le Dr Srivastava fait partie d’une équipe multidisciplinaire qui, avec l’aide du programme Subventions pour l’allègement administratif, mettra à l’essai des applications d’IA générative dans six hôpitaux de l’Ontario, dont des établissements offrant des soins spécialisés et postactifs, ainsi que d’autres servant des collectivités rurales. 

Cette subvention fait partie de l’engagement conjoint de longue date de l’Association médicale canadienne, de Gestion financière MD Inc. et de la Banque Scotia visant à soutenir les médecins et les collectivités qu’ils servent partout au Canada. Elle permettra également à l’Université de l’Alberta de collaborer avec les services d’urgence de la province pour déployer Jenkins, un logiciel libre de transcription numérique assistée par l’IA.

« Dans un système de santé surchargé, on nous en demande toujours davantage », déplore le créateur de Jenkins, le Dr Michael Weldon. « La transcription soutenue par l’IA annonce un avenir où notre fardeau sera enfin allégé. »

Si l’ensemble des médecins peinent sous le fardeau des tâches administratives, le besoin de répit est particulièrement criant chez les médecins de famille. D’après le sondage de l’AMC, les omnipraticiens et omnipraticiennes sont considérablement plus susceptibles (61 %) d’affirmer que le temps passé sur les dossiers médicaux électroniques (DME) à la maison est « excessif » ou « modérément élevé », par rapport à leurs collègues spécialistes (39 %). 

Afin de réduire le stress des médecins en soins primaires, l’Université de Toronto a reçu une subvention pour implanter et évaluer le logiciel Autoscribe dans neuf cabinets de médecine familiale sur deux ans. 

« Sans le stress de la documentation ou de la tenue de dossier après les heures de travail, je peux me concentrer pleinement sur la personne devant moi et sur ce qu’elle me dit », fait valoir le Dr Marco Lo, médecin de famille et membre du réseau de médecine familiale de l’est de Toronto prenant part au déploiement de l’outil d’IA.

Comme toute nouvelle technologie, l’IA comporte aussi des risques. L’IA générative repose fortement sur les ensembles de données employés pour entraîner ses algorithmes – ce qui signifie que des biais, des données inexactes ou d’autres erreurs peuvent être intégrés à ces systèmes s’ils ne sont pas bien encadrés. L’utilisation accrue de l’IA soulève par ailleurs des questions quant à la confidentialité et à la sécurité, surtout pour les renseignements de santé sensibles. 

Cependant, si l’IA n’est pas une panacée, ces programmes aideront tout de même les professionnelles et professionnels de la santé ainsi que les administratrices et administrateurs à évaluer les avantages et les inconvénients de l’IA selon les différents contextes avant d’étendre son application. 

« L’objectif principal est de s’assurer que les médecins terminent à l’heure prévue à la fin de la journée, afin qu’ils passent moins de temps dans le système en dehors de leurs heures de travail », souligne le Dr Srivastrava. 
 


Le programme Subventions pour l’allègement administratif fait partie de l’engagement conjoint de longue date de l’Association médicale canadienne, de Gestion financière MD inc. et de la Banque Scotia visant à soutenir les médecins et les collectivités qu’ils servent partout au Canada. L’AMC travaille en collaboration avec Excellence en santé Canada (ESC) afin d’offrir encadrement, activités de formation ciblées, réseautage et partage de connaissances aux équipes retenues.


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