Association médicale canadienne

La Fédération des étudiants et des étudiantes en médecine du Canada (FEMC) a profité de sa journée annuelle de lobbying sur la colline du Parlement, la semaine dernière, pour exhorter le gouvernement fédéral à intensifier ses efforts relativement à la crise des opioïdes au Canada, allant jusqu'à déclarer une urgence de santé publique, à l'instar de la Colombie-Britannique l'an dernier.

« Au fil de discussions avec des chefs de file en santé mondiale dans les facultés de médecine canadiennes au sujet des enjeux de santé dans leur communauté, un thème commun s'est imposé, soit le besoin de s'attaquer à la crise des opioïdes et les difficultés associées, a expliqué Jessica Bryce, vice-présidente à la santé mondiale à la FEMC. Il est vrai que certaines communautés sont démesurément plus touchées que d'autres, mais aucune n'est à l'abri de ce problème. »

Dans leurs rencontres avec des députés, des sénateurs et d'autres parlementaires, Mme Bryce et ses collègues de la FEMC ont souligné la nécessité d'adopter une approche pluridisciplinaire pour s'attaquer avec succès à la crise des opioïdes et de conjuguer cette démarche à des interventions de tous les ordres de gouvernement. Les étudiants en médecine sont vivement désireux d'apporter leur aide à la concrétisation de ce plan.

« La crise actuelle [des opioïdes] est un enjeu de santé publique important pour les patients, les professionnels de la santé et la population, a ajouté Franco Rizzuti, président de la FEMC. Il importe certes que les professionnels de la médecine acquièrent une formation clinique et que des progrès soient réalisés sur le plan des traitements, mais nous devons aussi intervenir auprès des responsables des politiques publiques afin d'exercer notre influence et de traduire ce que nous apprenons de nos patients et de nos voisins en discussions visant à améliorer les modes de vie, les communautés et les populations au moyen de politiques robustes. » 

Par habitant, les Canadiens sont les deuxièmes plus grands consommateurs d'opioïdes d'ordonnance au monde. La facilité avec laquelle on peut se procurer ces substances a poussé à la hausse les taux de dépendance aux opioïdes et accru la demande d'opioïdes illicites partout au pays. C'est l'ampleur et la profondeur du problème qui a amené la FEMC à demander au gouvernement fédéral de déclarer une urgence de santé publique pour stimuler la recherche de solutions fonctionnelles.

La FEMC a appuyé sans réserve le projet de loi C-37 au moment de sa présentation : celui-ci propose une mise à jour de la Stratégie nationale antidrogue qui permettra l'adoption d'une approche plus globale intégrant la réduction des préjudices comme pilier fondamental des politiques sur les drogues au Canada, parallèlement aux mesures de prévention, de traitement et d'application de la loi. Le projet de loi a franchi l'étape de la troisième lecture à la Chambre des communes le 15 février.

« Cette intervention sur la scène nationale est positive et mérite notre appui, mais la FEMC est d'avis que le gouvernement fédéral doit aller plus loin pour s'attaquer à la cause en amont de la crise des opioïdes, a déclaré la FEMC dans un communiqué. L'accès insuffisant à un traitement efficace de la douleur chronique, y compris à des solutions non pharmacologiques, et les lacunes dans la compréhension des interactions complexes entre la maladie mentale et l'abus de substances psychotropes sont deux domaines où des interventions supplémentaires s'imposent. »

Dans le cadre de sa participation à l'Alliance pancanadienne pour la sécurité des ordonnances, l'AMC demande aux médecins de commenter les nouvelles lignes directrices canadiennes sur l'utilisation des opioïdes, que prépare actuellement une équipe du Michael G. DeGroote National Pain Centre, à l'Université McMaster, avec la contribution financière de Santé Canada.

La version définitive de l'édition 2017 des Lignes directrices canadiennes sur l'utilisation d'opioïdes pour le traitement de la douleur chronique non cancéreuse sera éclairée par les commentaires reçus : la contribution des médecins de première ligne est donc cruciale. Cliquez ici pour passer en revue la version préliminaire des lignes directrices et pour formuler vos commentaires avant l'échéance du 28 février.


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