Association médicale canadienne

Colonel (retraité) Ian Anderson, M.D.

Lorsque les militaires canadiens sont déployés partout dans le monde, ils savent que du personnel militaire qualifié pour pratiquer des interventions chirurgicales sera là pour leur prodiguer des soins médicaux en cas de besoin. Ce seul fait contribue à leur donner une certaine tranquillité d'esprit.

Le Dr Ian Anderson avait cette conviction lorsque, étudiant en médecine à l'Université McGill, il s'est enrôlé dans les Forces armées canadiennes. Après avoir terminé son service obligatoire comme omnipraticien, il a poursuivi sa formation de chirurgien généraliste au sein de l'armée, à Ottawa et à Toronto.

Cependant, les quatre années qu'il a passées à traiter des militaires, leur famille et des membres de la population civile à Cold Lake, en Alberta, ont ébranlé sa confiance.

Les temps avaient changé. La Guerre froide était terminée. Le Canada réduisait son effectif militaire, donnant congé à des militaires comme à du personnel médical, y compris les médecins spécialistes.

Les prévisions selon lesquelles la paix retrouvée durerait, cependant, se sont toutefois révélées inexactes. De nombreux pays implosaient. La demande était forte partout dans le monde pour des unités militaires soutenues par de petites équipes de médecins et de chirurgiens. Pour des spécialistes comme le Dr Anderson, le travail clinique se faisait rare à la maison, et les déploiements à l'étranger étaient fréquents, mais peu exigeants. Ce type de demandes contradictoires forçait les médecins à travailler fort pour maintenir et développer leurs compétences chirurgicales.

Le Dr Anderson a donc participé à un laborieux processus de consultation auprès des membres de la haute direction, qui ont finalement reconnu que la situation était intenable. Les Forces armées canadiennes ne pouvaient tout simplement pas recruter ou maintenir en poste des médecins pour soutenir leurs troupes si elles ne leur donnaient pas l'occasion de mettre en pratique leur formation médicale.

À partir de 1997, les médecins spécialistes militaires se sont donc donné comme objectif d'élargir leurs compétences. L'une des premières occasions a été une formation en soins intensifs et en traumatologie à l'Université de Calgary, à laquelle s'est inscrit le Dr Anderson en 1999.

« Sans cette solide formation d'une grande intensité, nous n'aurions jamais pu réussir à traiter autant de blessures graves avec nos équipes militaires alliées en Afghanistan », explique-t-il.

Recueillir des données pour protéger les troupes

Durant cette même période, le Dr Anderson a été nommé pour siéger à différents groupes d'études de l'OTAN en vue d'améliorer les vestes pare-balles et la protection contre les mines terrestres. Étant l'un des rares professionnels de la santé de ces groupes – composés essentiellement d'ingénieurs et de mathématiciens –, il a su parler de ses expériences et de celles d'autres chirurgiens de Bosnie, de Somalie et d'Afghanistan. Cette information, combinée à de la recherche sur des cadavres, des simulateurs et des jambes synthétiques novatrices, a permis l'élaboration et la mise à l'essai de nouvelles idées et de nouveaux équipements de protection. Grâce à sa contribution, il a été possible d'améliorer l'intégrité et l'applicabilité de ces projets.

« Il n'y a rien de plus important que de réduire ces types de blessures, précise le Dr Anderson. Il n'y a pas grand-chose qu'on puisse faire après-coup, d'où l'importance de la prévention. »

Enseigner à la prochaine génération

Le Dr Anderson a quitté l'armée en 2012 et a cessé d'exercer activement la chirurgie en 2019. Il continue à enseigner les soins de traumatologie à l'Université de Calgary et il soutient bénévolement la recherche sur le cancer ainsi que d'autres causes.

Le colonel (retraité) Ian Anderson, M.D., reçoit la médaille commémorative John-McCrae en reconnaissance de son service exemplaire comme membre du personnel clinique des Services de santé des Forces canadiennes.

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