Association médicale canadienne

« Il y a beaucoup de pression pour obtenir de bonnes notes, faire de la recherche, avoir une vie sociale, entretenir ses relations et, en plus, être bien et manger sainement. »

Étudiante de deuxième année en médecine à l’Université de l’Alberta, Gurleen Brar ressent déjà la pression de la perfection. Et elle dit qu’elle n’est pas la seule. Bon nombre des 160 étudiants de sa promotion subissent des pressions semblables. En qualité de représentante en santé et bien-être, Gurleen Brar veut créer des moyens d’aider les futurs médecins à faire face au stress. Mais elle ne sait pas toujours par où commencer.

« J’ai dû relever des défis à l’Université de l’Alberta pour améliorer le bien-être de mes camarades de classe, dit-elle. Je me disais que cette conférence pourrait m’aider à obtenir de nouvelles idées et à trouver des ressources pour apporter des changements. »

Gurleen Brar fait partie de la nouvelle initiative d’ambassadeurs et ambassadrices de l’AMC en matière de bien-être, qui a réuni 25 étudiants en médecine à la Conférence internationale sur la santé des médecins (CISM) à Toronto, en octobre. La Fondation AMC, en partenariat avec l’Association des facultés de médecine du Canada, a contribué à l’initiative en offrant des bourses aux étudiants pour leur permettre d’assister à la conférence. La Fédération des étudiants et des étudiantes en médecine du Canada, la Fédération médicale étudiante du Québec et Médecins résidents du Canada sont également partenaires du programme.

Les participants ont été choisis parmi un nombre impressionnant de candidats, en fonction de leur intérêt pour la promotion de la santé et du bien-être des étudiants. Dans le cadre du Programme d’ambassadeurs de l’AMC, cette nouvelle initiative vise à former une communauté de nouveaux chefs de file en matière de bien-être pour aider à promouvoir la santé, le dynamisme et la solidarité dans la profession.

Facilement identifiés par leur cordon orange, les ambassadeurs et ambassadrices du bien-être ont participé avant la conférence à leur propre atelier, animé par des membres du personnel de l’AMC et des chefs de file en matière de santé des médecins. Ils ont alors examiné les questions suivantes : À quoi devrait ressembler un milieu de formation médicale favorable? Quels sont les obstacles? Quelles ressources sont disponibles pour améliorer la santé et le bien-être des étudiants?

Ensemble, les ambassadeurs et ambassadrices du bien-être ont décrit les pressions personnelles qui affectent leur santé, par exemple, le manque de temps, le perfectionnisme et les finances.

Ils ont également examiné les pressions qu’exerce sur eux le système, notamment la résistance au changement, les demandes conflictuelles, le processus de jumelage du CaRMS et l’accréditation.

« Il est utile de rencontrer des étudiants de partout au Canada qui vivent les mêmes difficultés et de voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas pour eux », déclare Ryan Densmore, représentant en matière de sports et de bien-être à la Société des étudiants en médecine de l’Université Dalhousie. Étudiant de deuxième année en médecine, Ryan Densmore a déjà connu un épisode d’épuisement professionnel. Il dit qu’il est important d’enseigner les mécanismes d’adaptation aux étudiants dès le début de leurs études en médecine.

« Il est préférable, en première et en deuxième année, d’apprendre à gérer son temps et à intégrer l’exercice, la nutrition et la pleine conscience dans ses activités quotidiennes, parce qu’une fois qu’on arrive à la troisième et à la quatrième année, à la résidence et à la pratique, on ne veut pas se retrouver aux prises avec des difficultés. »

À l’Université Dalhousie, Ryan Densmore a organisé une tournée des gyms, un séminaire sur le bien-être financier et une présentation sur la saine alimentation. Le défi consiste souvent à attirer des étudiants à ces événements.

À l’Université de l’Alberta, Gurleen Brar a organisé pour sa part un événement « gâteau et récriminations », où, vous l’avez deviné, les étudiants mangent du gâteau et parlent de leurs problèmes.

« Il s’agit de se plaindre non pas de façon productive, mais cathartique. C’est excellent pour le bien-être et le moral », dit-elle.

Après avoir participé à l’initiative des ambassadeurs et ambassadrices de l’AMC en matière de bien-être et assisté à la CISM, Gurleen Brar déclare qu’elle a de nouvelles idées à proposer pour aider ses pairs. Il s’agit notamment de donner aux étudiants un vendredi de congé pour rentrer chez eux le week-end, de concevoir une campagne pour jumeler les étudiants avec des médecins de famille et de prolonger les heures d’ouverture du bureau des affaires étudiantes.

Au cours de l’atelier précédant la conférence, les ambassadeurs et ambassadrices en matière de bien-être ont également reçu une formation en représentation et acquis des compétences pratiques pour mettre en œuvre le changement dans leurs propres établissements. Le personnel de l’AMC a travaillé avec chaque groupe à l’élaboration d’un plan de représentation portant sur un enjeu particulier et a préparé un « plaidoyer » fictif à présenter au doyen de l’université pour la mise en œuvre d’une initiative sur la santé et le bien-être.

Gurleen Brar affirme que la formation lui a donné la confiance nécessaire pour mieux naviguer dans le système administratif de l’Université de l’Alberta, influencer les décideurs et mettre en œuvre les changements qu’elle souhaite.

« Je veux présenter une nouvelle culture qui dit : “Votre bien-être est important, vous pouvez prendre du temps pour vous-même : ce n’est pas égoïste et vous ne devriez pas vous sentir coupable.” »

Ryan Densmore est d’accord, vu les parallèles avec ses propres efforts à Dalhousie.

« Même si je peux aider une seule personne à modifier la trajectoire qui la dirige vers le surmenage ou l’épuisement professionnel, avec des outils simples pour l’orienter dans une meilleure direction, alors mes efforts auront valu la peine. »


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