Association médicale canadienne

« Si l’objectif de la Loi canadienne sur la santé est de protéger le bien-être physique et mental des Canadiens et Canadiennes, et de leur assurer un accès opportun à des services de santé, pouvons-nous dire que nous sommes sur la bonne voie? »

C’est avec cette question que la Dre Gigi Osler, présidente de l’Association médicale canadienne (AMC), a amorcé une discussion de groupe la semaine dernière au Club économique du Canada à Ottawa, donnant le coup d’envoi aux efforts de l’AMC pour remettre la santé à l’ordre du jour à l’approche de l’élection fédérale.

Formé également de Kevin Page, l’ancien directeur parlementaire du budget du Canada maintenant président de l’Institut des finances publiques et de la démocratie de l’Université d’Ottawa, de Colleen M. Flood, titulaire de la Chaire de recherche de l’Université en droit et politiques de la santé à l’Université d’Ottawa, ainsi que d’Antonia Maioni, doyenne de la Faculté des arts de l’Université McGill et professeure au Département des sciences politiques, le panel a soulevé d’importantes questions quant à l’atteinte des objectifs initiaux de la Loi.

Mme Colleen Flood a souligné que même si cette Loi datant de 1984 repose sur cinq critères fondamentaux – soit la transférabilité, l'accessibilité, l'universalité, l'intégralité et la gestion publique −, c’est au gouvernement fédéral de veiller à ce que les provinces et les territoires respectent ces critères.

« Les longs temps d’attente prouvent en quelque sorte que le critère de l’accessibilité n’est pas respecté, mais le gouvernement fédéral n’a jamais privé les provinces d’un montant d’argent pour ne pas avoir respecté les temps d’attente. » - Mme Colleen Flood

Elle a également plaidé pour une modernisation de la Loi, entre autres parce que les critères fondamentaux ne sont pas respectés. Antonia Maioni s’est montrée plus prudente, en soulignant qu’un réexamen de la Loi pourrait soulever des enjeux sur les plans juridique et fédéral.

« La Loi canadienne sur la santé concrétise le rôle du gouvernement fédéral en matière de soins de santé, pour le meilleur et pour le pire. Voulons-nous vraiment lancer cette discussion? Sommes-nous prêts à ouvrir cette boîte de Pandore? », s’est interrogée Mme Maioni. Selon elle, il serait possible de relever bon nombre des défis auxquels le système de soins de santé est confronté sans réexaminer la Loi.

Bien que l’AMC n’ait pas pris officiellement position concernant le réexamen de la Loi, la Dre Osler a précisé à l’auditoire composé de médecins et de décideurs politiques que la tenue de cette discussion dans la capitale nationale n’était que la première étape du plan de l’AMC, qui veut mener une discussion nationale sur la santé.

« Nous sommes d’avis qu’il est temps d’avoir une discussion ouverte, sérieuse et franche sur les défis auxquels notre système de santé est confronté » - Dre  Gigi Osler, présidente de l’AMC

Selon un récent sondage mené par Ipsos Reid, 60 % des Canadiens et Canadiennes ont affirmé qu’ils voteraient pour le parti fédéral proposant le meilleur plan en matière de santé. Mais à quoi devrait ressembler ce plan?

Durant la dernière année, l’AMC a multiplié les sources de rétroaction (Sommet sur la santé, forums régionaux des membres, groupes témoins de médecins, sondage public national) pour mieux comprendre les enjeux de santé que nos membres et leurs patients ont à cœur. Ainsi, l’AMC arrive à mieux cibler les enjeux essentiels à soulever durant l’élection de 2019. Au cours des prochains mois, l’AMC fera connaître sa stratégie ainsi que des moyens de mobiliser les médecins et le public pour qu’à l’automne prochain, la santé soit un enjeu électoral majeur pour tous les partis fédéraux.


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