Association médicale canadienne

Après avoir participé à la création du Programme de santé et du mieux-être des médecins à l’Hôpital d’Ottawa et au Programme de promotion de la santé à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa, la Dre Caroline Gérin-Lajoie déclare que se joindre à l’AMC en qualité de vice-présidente, Santé et bien-être des médecins, lui permet de boucler la boucle.

La Dre Gérin-Lajoie, psychiatre clinicienne, était à mi-carrière lorsqu’elle a participé à un projet pilote de l’AMC sous la forme d’une retraite de deux jours sur la question du bien-être des médecins. À l’époque, elle travaillait principalement en psychiatrie auprès des patients atteints de cancer, contribuant notamment à la mise en place du Programme d’oncologie psychosociale au sein du Programme de cancérologie de l’Hôpital d’Ottawa, dont elle a été la première responsable médicale. Mais ce qu’elle a entendu sur le bien-être à l’occasion de cette retraite l’a intriguée, et elle a voulu en savoir plus.

Peu après, la Dre Gérin-Lajoie a approché les cadres supérieurs de l’Hôpital d’Ottawa pour leur demander d’en faire davantage en matière de bien-être des médecins. Son intervention a porté ses fruits et, quelques années plus tard, l’Hôpital d’Ottawa l’invitait à mettre sur pied un comité de mieux-être des médecins. Elle devint plus tard la première directrice médicale, Santé et bien-être des médecins, à l’Hôpital.

La Dre Gérin-Lajoie dit que c’est un domaine qui a beaucoup changé, même depuis ses débuts dans la profession en 2013.

« Le bien-être des médecins est maintenant un enjeu dont on parle et, par conséquent, je pense qu’on s’intéresse davantage à la résilience et à l’apprentissage des techniques de résilience », déclare-t-elle. Il s’agit également d’un domaine de recherche de plus en plus important, où il est prouvé que l’amélioration du bien-être des médecins peut avoir une incidence sur les résultats pour les patients.

« Je pense que le défi consiste maintenant à faire des changements dans nos milieux de travail, y compris au niveau des systèmes. L’autre défi est de transformer notre culture. »

La culture médicale est profondément ancrée chez la Dre Gérin-Lajoie. Sa mère et sa grand-mère étaient toutes deux infirmières, et son père et son grand-père étaient médecins. À l’âge de six ans, elle accompagnait son père dans ses tournées des patients à l’hôpital, un souvenir qui, dit-elle, a éveillé son intérêt pour la médecine.

« C’était probablement mon premier aperçu de ce que pouvait être la médecine », explique-t-elle.

Aujourd’hui, les travaux de la Dre Gérin-Lajoie en santé des médecins lui ont permis de prendre pleinement conscience de l’envergure des changements survenus depuis l’époque où son père pratiquait la médecine.

« Nos milieux de soins de santé d’aujourd’hui comptent parmi les plus complexes; ils ne changent pas de façon linéaire ou prévisible : ils sont influencés par la politique, l’économie, les valeurs sociales », dit-elle.

« Je pense que les médecins sont vivement conscients au quotidien du degré de stress qui existe dans nos milieux de soins de santé. Il y a des compressions budgétaires, des volumes plus élevés de patients et une plus grande complexité des soins. La technologie est également un élément important, car elle change la nature de notre travail. Les médecins ont toujours vécu du stress, mais ces changements nous ont amenés à un point où nous devons nous attaquer de front aux questions de bien-être et d’épuisement professionnel. »

Tout en dirigeant les initiatives du programme de santé et du mieux-être des médecins à l’Hôpital d’Ottawa, la Dre Gérin-Lajoie a travaillé en étroite collaboration avec la Dre Kerri Ritchie, clinicienne et psychologue de la santé, pour créer du matériel didactique sur la résilience. Grâce à une subvention de la Fondation Mach-Gaensslen, elles ont pu faire la mise à l’essai d’un cours sur la résilience à l’intention des médecins en exercice et résidents, et des stagiaires postdoctoraux. La Dre Gérin-Lajoie déclare que ce travail lui a permis d’apprendre qu’il n’existe pas de « recette à l’emporte-pièce » pour réussir lorsqu’il s’agit de s’occuper du bien-être des médecins; c’est la philosophie qu’elle compte apporter à son nouveau rôle à l’AMC. 

« Je ne pense pas qu’une seule personne puisse connaître toutes les réponses, et c’est pourquoi nous devons mobiliser tous les membres afin qu’ils se joignent à la conversation et entreprennent de trouver des solutions à ces problèmes. »

La Dre Caroline Gérin-Lajoie arrivera à l’AMC en janvier 2019 en qualité de nouvelle vice-présidente, Santé et bien-être des médecins.


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