Association médicale canadienne

André Picard

Pour beaucoup de Canadiens et de Canadiennes, le nom d'André Picard est synonyme de référence crédible en matière de soins de santé.

Celui qu'on peut lire dans les pages du Globe and Mail depuis 1987 n'est pas seulement le journaliste spécialisé en santé le plus en vue au Canada : par ses articles, ses chroniques et ses livres, il sensibilise l'opinion publique à des enjeux pressants, diffuse d'importantes découvertes issues de la recherche médicale et renseigne la population en matière de financement et de fonctionnement de notre système de santé. Sa voix s'élève parmi celles qui forment le débat national sur des questions d'actualité et des sujets de nature sensible, parfois controversée, touchant notre santé.

Aux yeux d'André Picard, il est important que la population canadienne revoie sa conception du bien-être, en adoptant une approche différente de la santé, où la perspective médicale personnelle se double des prismes de la société et de la politique.

« La santé est un enjeu de société, explique M. Picard. La politique est indissociable des crises comme celle du sida et, maintenant, celle de la COVID-19, alors les répercussions sociales sont nombreuses. Et coincé entre médecine et politique, un domaine demeure très mal compris par la majorité de la population : celui des politiques sanitaires. Même si beaucoup de gens trouvent ce sujet ennuyant, j'aime penser que j'arrive à lui donner vie et à le rendre plus concret pour mes lecteurs et lectrices. »

Promouvoir de meilleures politiques

André Picard se voit non seulement comme un journaliste, mais aussi comme un vulgarisateur qui combine des thèmes politiques et médicaux de manière à les rendre pertinents et intéressants pour le lectorat canadien. Il a assumé ce rôle dès les années 1980, par sa couverture du scandale du sang contaminé.

Son travail sur cette histoire jusque-là inconnue a mené à une enquête publique et à des changements radicaux dans la réglementation des médicaments desquels ont découlé des indemnisations de plusieurs milliards de dollars. Mais surtout, il a su documenter les conséquences des transfusions de sang contaminé au VIH sur la vie des gens touchés, et il croit que ses articles ont pu les aider à obtenir un certain sentiment de justice.

« Lorsqu'un enjeu duquel j'ai traité attire l'attention et entraîne un changement concret, aussi minime soit-il, c'est une victoire, raconte-t-il. Je me vois comme un militant, oui, mais je milite pour de meilleures politiques en matière de santé, pas pour un groupe ou une personne en particulier. J'essaie de présenter le sujet de façon équitable et, au bout du compte, de prendre le parti de ce qui est juste. »

Les médecins canadiens montrent la voie

Dans les derniers temps, M. Picard se consacre de plus en plus aux déterminants sociaux de la santé. Il s'agit d'expliquer comment des facteurs tels que la stabilité des revenus, le logement, l'éducation et le sentiment d'appartenance jouent un rôle tout aussi grand que la médecine. C'est une approche préconisée par un nombre croissant de médecins et d'organisations de santé au pays, y compris l'Association médicale canadienne.

« Le débat a énormément évolué, note-t-il. On ne peut plus attendre que les gens tombent malades pour ensuite les soigner. La façon la plus intelligente d'investir en santé est plutôt de miser sur la prévention. »

André Picard reçoit le prix d'honneur Owen-Adams – le prix le plus prestigieux décerné par l'AMC à une personne qui n'est pas médecin – en reconnaissance de ses contributions à l'avancement de l'éducation en matière de médecine et de santé au sein de la population canadienne.

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