Le référentiel de compétences CanMEDS du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada indique que la « promotion de la santé » est l’un des sept principaux rôles des médecins pour « répondre de façon efficace aux besoins de ceux et celles à qui ils prodiguent des soins ».
Ce rôle est en partie défini par le fait que les médecins « collaborent avec ceux qu’ils servent afin d’établir et de comprendre leurs besoins, d’être si nécessaire leur porte-parole, et de soutenir l’allocation des ressources permettant de procéder à un changement ».
Les médecins sont bien conscients de la responsabilité liée à leur rôle de promoteurs de la santé, et il existe une foule d’exemples montrant comment ce rôle aide les patients et la société dans son ensemble.
L’Association médicale canadienne (AMC) soutient fermement la représentation par et pour les médecins, et exige des politiques et d’autres mesures pour protéger ces derniers contre la crainte de représailles lorsqu’ils parlent au nom de leurs patients et de leurs communautés.
La pandémie de COVID-19 a considérablement intensifié l’importance de ces protections, compte tenu du rôle de promoteurs des médecins en une période de risques sanitaires sans précédent.
À titre de présidente de l’AMC, j’ai passé ces derniers mois d’innombrables heures à parler aux représentants gouvernementaux et aux médias, demandant des ressources et un changement du système de santé pour le bien des médecins, des autres travailleurs de la santé et, en définitive, de nos patients.
Cela m’a permis de défendre, au nom de mes pairs, des changements qui permettront d’accroître l’accès aux soins et de réduire les temps d’attente pour les patients, tout en améliorant l’expérience professionnelle des médecins et des autres travailleurs de la santé. En tant que pédiatre, je suis très fière de défendre la santé des enfants, pressant les provinces et les territoires d’intensifier les efforts déployés pour vacciner les enfants contre la COVID-19 et protéger les jeunes dans les écoles et d’autres endroits.
C’est une responsabilité dont nombre d’entre nous sont fiers, mais elle est accompagnée d’immenses défis. Pendant la pandémie, nous avons vu comment les médecins et les autres travailleurs de la santé ont été la cible d’une minorité de citoyens opposés à la vaccination, ou à tout effort pour atténuer la pandémie; de trolls et de robots sur Internet; et même de décideurs politiques voulant réprimer les opinions et les propos informés contraires à leur propre discours.
L’année dernière, l’AMC a demandé au gouvernement fédéral d’adopter une mesure législative pour interdire le harcèlement et l’intimidation des travailleurs de la santé et des patients. Heureusement, cette mesure législative a été adoptée en décembre, offrant une certaine protection aux travailleurs de la santé contre les agressions en ligne et en personne.
De plus, des médecins ont fait l’objet de représailles professionnelles parce qu’ils ont critiqué les politiques de santé publique, même s’ils ne voulaient qu’assurer la sécurité de leurs patients et de leurs communautés.
La politisation des soins de santé n’a rien de nouveau, mais si nous voulons vraiment défendre nos patients et nos collègues, nous devons encourager le dialogue et le débat, tout en assurant que le travail des professionnels médicaux est respecté et n’est pas sujet à des représailles.
La Dre Katharine Smart est présidente de l’Association médicale canadienne et pédiatre à Whitehorse, au Yukon.
Cet article a été initialement publié dans The Medical Post.