Les médecins et les apprenants et apprenantes en médecine de partout au Canada appuient massivement la mise en place d’un permis d’exercice pancanadien pour réduire les obstacles à la mobilité des médecins et améliorer l’accès aux soins. Dans le cadre d’un récent sondage mené à l’échelle du pays par l’Association médicale canadienne (AMC), 95 % des personnes répondantes se sont dites très favorables (87 %) ou assez favorables (8 %) à la création d’un permis d’exercice pancanadien.
« Nous sommes aux prises avec la plus importante crise des ressources humaines de la santé que notre pays n’ait jamais connue », signale le Dr Alika Lafontaine, président de l’AMC. « Pour résoudre cette crise, il faut trouver des solutions qui permettront aux gens de recevoir les soins dont ils ont besoin au moment où ils en ont besoin, tout en offrant aux travailleurs et travailleuses de la santé un milieu de travail où ils peuvent s’épanouir. Les médecins savent que le permis d’exercice pancanadien pourrait contribuer à réduire les disparités régionales dans la prestation des soins en favorisant les soins virtuels transfrontaliers et en leur permettant de soutenir leurs collègues dans l’ensemble des provinces et territoires. »
Dans leurs réponses au sondage, les médecins et les apprenants et apprenantes en médecine ont reconnu plusieurs avantages potentiels du permis d’exercice pancanadien, notamment :
- L’amélioration de l’accès aux soins de santé dans les communautés rurales, éloignées et nordiques (75 %) ainsi qu’aux soins primaires et aux soins spécialisés (71 %);
- L’optimisation de la suppléance et des remplacements temporaires entre collègues (87 %);
- L’attrait accru du Canada comme endroit où s’établir pour les titulaires de diplômes internationaux en médecine (73 %)
En ce moment, les médecins doivent avoir un permis d’exercice distinct dans chaque province ou territoire d’exercice. Autrement dit, il est difficile pour les médecins de se rendre dans une autre province pour aider des collègues ou pour offrir des soins aux gens qui en ont besoin sans d’abord obtenir un permis d’exercice dans cette province. Or, le processus peut s’avérer compliqué, long et coûteux : les répondants et répondantes au sondage de l’AMC ont, en effet, indiqué que la complexité (77 %), la durée (68 %) et le coût (64 %) du processus constituaient les principaux obstacles d’obtention d’un permis d’exercice à l’extérieur de leur province ou territoire d’origine.
Récemment, le gouvernement de l’Ontario a annoncé son intention de faciliter la mobilité des travailleurs et travailleuses de la santé. Cette déclaration fait suite aux annonces récentes des provinces de l’Atlantique, qui comptent améliorer la mobilité interprovinciale des effectifs de la santé, et du gouvernement fédéral, qui entend trouver des moyens d’encourager la mobilisation des professionnels et professionnelles de la santé formés à l’étranger.
« Ce sont des pas dans la bonne direction », poursuit le Dr Lafontaine. « Nous exhortons les gouvernements provinciaux et territoriaux, avec l’appui du gouvernement fédéral, à instaurer un permis d’exercice pancanadien, qui constitue l’une des nombreuses solutions à la crise des soins de santé au Canada. L’AMC est prête et disposée à collaborer avec les gouvernements et avec d’autres parties prenantes pour améliorer le système de santé. »
L’AMC définit le permis d’exercice pancanadien comme étant « le droit d’un médecin titulaire d’une autorisation sans restriction d’exercer la médecine de façon indépendante ou d’un médecin résident ou stagiaire inscrit dans une province ou un territoire au Canada d’exercer sa profession ou de suivre une formation dans toute autre province ou tout autre territoire au Canada sans avoir à acquérir plus d’un permis d’exercice ou à payer pour l’acquisition de permis supplémentaires ».
Le sondage de l’AMC sur le permis d’exercice pancanadien a été mené du 18 au 30 novembre 2022. En tout, 5 022 membres de l’AMC y ont répondu, dont 4 117 médecins en exercice, 521 médecins à la retraite et 384 apprenants et apprenantes en médecine. Dans un sondage semblable mené en 2019, 91 % des médecins se disaient favorables à l’instauration d’un permis d’exercice pancanadien.