Association médicale canadienne

En 2019, Santé Canada célèbre le centenaire de son existence de ministère fédéral. Nous avons jeté un coup d’œil dans nos archives pour en savoir davantage sur le rôle que l’Association médicale canadienne (AMC) et ses membres ont joué dans sa création.


Dès la réunion inaugurale de l’AMC en 1867, les membres de l’Association se sont exprimés en faveur de la création d’un ministère national de la Santé. Plusieurs décennies devaient s’écouler avant que le projet de loi créant le ministère ne soit déposé au Parlement, mais les dossiers historiques révèlent que de nombreux membres de l’AMC ont été les premiers à préconiser une coordination de la santé publique à l’échelle nationale.

« L’annonce (des plans de création du ministère) est comme une bouffée d’air frais en provenance des Laurentides et on espère qu’après cinquante ans, les prières de la profession médicale et de tous les hygiénistes seront exaucées. » − Éditorial du JAMC au sujet de la création d’un ministère fédéral de la Santé, décembre 1918

Un éditorial du JAMC expliquait comment « pendant plusieurs années après 1868 (des comités de l’AMC) adoptaient chaque année des résolutions exhortant la création d’un ministère de la Santé ».

On lisait aussi ceci dans cet éditorial : « À presque toutes les assemblées annuelles de l’AMC depuis 1901, on a adopté des rapports décrivant clairement les points de vue de la profession au sujet de ce que les besoins scientifiques, sociaux et économiques du pays exigeaient de la part du gouvernement du Dominion. »

L’un de ces rapports, rédigé en 1907 par un éminent médecin et politicien de la Nouvelle-Écosse, le Dr J. B. Black, affirmait : « Lorsque les gouvernements national et provinciaux, ainsi que les administrations municipales entreprendront la prévention des maladies évitables, alors ces maladies disparaîtront du monde connu. »

Plus tard, au cours de l’assemblée annuelle de l’AMC en 1917, le même Dr Black présentait la résolution suivante, qui fut adoptée : « Appréhendant la nécessité pressante d’un Bureau fédéral de la Santé et de l’Éducation physique [l’AMC] exhorte respectueusement le gouvernement fédéral à créer un tel Bureau le plus tôt possible. »

D’autres médecins ont justifié la création d’un ministère de la Santé par le besoin urgent de contrôler les maladies vénériennes et la tuberculose.

Dans le numéro de novembre 1918 du JAMC, le Dr Peter Bryce, administrateur en chef de la santé publique au fédéral, écrivait ceci : « Compte tenu de la diversité des lois provinciales en matière de santé et de la supervision des hôpitaux et établissements semblables au Canada, certaines lois fédérales générales pour l’ensemble du Canada sont essentielles au succès du traitement et du contrôle des maladies vénériennes. »  

En fait, le lobbyisme intense effectué par l’AMC a duré si longtemps que beaucoup doutaient qu’un tel ministère ne soit jamais créé. Un article du JAMC d’avril 1918 rapportait ce qui suit :

« Les membres plus âgés de l’Association craignent que peu de choses ne soient faites. Ils portent cette question à l’attention de l’Assemblée législative depuis si longtemps, avec si peu de résultats, voire aucun, qu’ils doutent qu’elle ne reçoive jamais l’attention qu’elle mérite. »

Au bout du compte, cependant, lorsque le ministère fédéral de la Santé a ouvert officiellement ses portes en juillet 1919, sous la direction de Newton Rowell, premier ministre de la Santé, l’AMC a offert son appui sans réserve, offrant même d’aider au processus de sélection d’un sous-ministre.

Au cours des décennies suivantes, l’apport du point de vue des médecins au travail de Santé Canada est demeuré une pierre angulaire des activités de l’AMC en matière de représentation et de politique. L’AMC a offert une orientation stratégique sur des enjeux comme la consommation d’opioïdes, la légalisation du cannabis, la réglementation sur le tabac et le vapotage et le Guide alimentaire canadien.

« Santé Canada a joué un rôle important en appuyant le travail des médecins et la santé de la population canadienne, et nous nous réjouissons à la perspective de travailler ensemble pendant encore 100 ans. » – Dre Gigi Osler, présidente de l’AMC


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