Doit-on s’en tenir à un seul problème par rendez-vous médical?
Plus de 6,5 millions de Canadiennes et Canadiens n’ont pas de médecin de famille, et même les personnes qui ont la chance d’être prises en charge peuvent avoir à attendre plusieurs semaines avant d’obtenir un rendez-vous. Voilà qui explique pourquoi les personnes qui réussissent finalement à consulter peuvent ressentir le besoin de connaître les réponses à toutes leurs questions à la fois. Toutefois, il y a des médecins qui demandent à leur patientèle de se concentrer sur un seul problème par visite.
Existe-t-il une politique officielle?
- Des médecins voudront se concentrer sur un seul problème pour s’assurer qu’il a été traité en entier, alors que d’autres seront à l’aise de traiter plusieurs problèmes à la fois. De plus, les modalités de prise de rendez-vous et le temps que dure l’entretien varient.
- Il n’existe également aucune définition officielle de ce qu’est « un seul problème», ce qui peut compliquer la recherche de solutions appropriées à la fois pour la patientèle et pour les médecins.
Qu’est-ce que cela signifie finalement pour la patientèle?
Etant donné la forte demande en médecins, les patientes et les patients doivent déterminer eux-mêmes l’ordre de priorité de leurs problèmes de santé quand vient le temps de prendre rendez-vous. Le hic : la personne ne sait pas nécessairement lequel de ses problèmes est le plus important sur le plan clinique et pourrait omettre un symptôme sérieux si celui-ci lui semble constituer un problème distinct.
Alors, pourquoi certains médecins utilisent-ils cette approche?
Certains médecins perçoivent l’approche « un problème par consultation » comme une stratégie nécessaire de gestion du temps.
- Longs temps d’attente. Plus d’un tiers des Canadiennes et Canadiens ne peuvent obtenir un rendez-vous rapide lorsqu’elles et ils ne vont pas bien. Sept personnes sur dix (en anglais) au Canada affirment avoir déjà omis un rendez-vous médical en raison des temps d’attente trop longs. Le fait de limiter les personnes à un seul problème par rendez-vous peut être une façon de pallier la situation.
- Difficultés de planification. Selon où l’on se trouve, les médecins de famille peuvent voir entre 70 et 125(en anglais) patientes et patients par semaine. Tout cela s’ajoute aux tâches administratives, qui, en Ontario, prennent en moyenne 19 heures (en anglais) de leur semaine de travail. Combinez cela à la nécessité de trouver un meilleur équilibre travail-vie personnelle (en anglais), et il n’y a simplement pas assez d’heures dans une journée.
De quelle façon le système de facturation influence-t-il la situation?
- Montants forfaitaires fixes. Bon nombre de médecins au Canada sont rémunérés « à l’acte » (70 %). Il s’agit d’un taux fixe, généralement situé autour de 70 $, peu importe la durée du rendez-vous ou le nombre de problèmes abordés.
- Le problème? Le Collège des médecins de famille du Canada a critiqué le modèle de rémunération à l’acte, « qui récompense un volume élevé de soins, mais décourage leur globalité et la prise en charge de cas complexes ».
Parlons solutions
- Collaboration avec le médecin. Prenez en note vos principales inquiétudes. Posez des questions. À ce sujet, Protégez-vous et HealthLinkBC (en anglais) vous donnent quelques trucs utiles pour bien vous préparer à un rendez-vous.
- Soins en équipe. Les médecins qui travaillent en équipe avec d’autres professionnelles et professionnels de la santé comme des infirmières et infirmiers autorisés et des travailleuses et travailleurs sociaux peuvent partager la charge de travail tout en prodiguant des soins complets.
- Autres programmes de rémunération. Certaines provinces, comme la Colombie-Britannique (en anglais) et la Nouvelle-Écosse (en anglais), ont instauré un modèle de rémunération des médecins fondé sur les interactions avec la patientèle ainsi que sur le nombre et le type de patientes et patients dans leur pratique, au lieu d’un taux fixe par rendez-vous.
Où avons-nous obtenu ces informations?
- Les soins primaires ont besoin de NosSoins
- À la recherche de l’équité en santé: L’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS)
- Limiter la discussion à un problème médical: L'Association canadienne de protection médicale (ACPM)