Les soins sont-ils différents selon l’endroit où l’on vit?
Le Canada étant un pays immense, la situation géographique peut grandement influer sur la disponibilité des soins.
En quoi l’emplacement géographique a de l’importance?
Plusieurs facteurs n’ayant aucun lien avec la médecine peuvent avoir un effet sur les soins. On les appelle les « déterminants sociaux de la santé ».
- Selon l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), l’âge, le sexe, le genre, le revenu, le niveau d’éducation et l’emplacement géographique peuvent avoir une grande influence sur l’accessibilité, la qualité et l’issue des soins de santé – bref, sur ce qu’on appelle « l’équité en santé ».
- L’endroit où vous vivez peut se définir en fonction de plusieurs choses, par exemple de la province ou du territoire où vous vous trouvez, du contexte urbain ou rural de votre milieu, et même de votre quartier.
En quoi la province ou le territoire où je vis change quoi que ce soit?
Le Canada dispose d’un système de soins de santé universel, mais cela ne signifie pas que tout le monde au pays a la même facilité à accéder aux soins.
- Notions de base. La Loi canadienne sur la santé prescrit la couverture de soins de santé que doivent offrir les 13 provinces et territoires.
- Pour aller plus loin : Pourquoi les soins de santé au Canada diffèrent-ils selon la province?
- Différentes interprétations. Les provinces et territoires couvrent les soins de santé considérés comme étant « médicalement nécessaires», mais il n’y a pas qu’une seule définition répandue à travers le pays. Par conséquent, la couverture varie. Par exemple, il y a des provinces ou territoires qui couvrent les frais des traitements de fertilité alors que d’autres non.
- Public ou privé. Dans certaines provinces comme la Saskatchewan et la Colombie-Britannique, il est possible de payer pour des services, par exemple les examens d’imagerie par résonance magnétique (IRM), offerts par le secteur privé.
- Services spécialisés. Bien que les services de santé de base soient offerts dans la plupart des collectivités pour gérer les problèmes mineurs, les services plus spécialisés, comme les chirurgies et les traitements contre le cancer, sont généralement seulement offerts dans les grands centres.
Où travaillent les médecins?
La répartition des médecins n’est pas égale à travers le pays.
- Obtention de soins primaires. En moyenne, 21 % de la population canadienne n’avait pas de médecin de premier recours (prestataire de soins primaires) en 2022. En Ontario, ce taux est beaucoup plus bas (12 %), tandis qu’au Québec et dans les provinces de l’Atlantique, il est beaucoup plus élevé (30 %).
- Communautés autochtones. Le nombre d’Autochtones vivant en dehors d’une réserve qui n’ont pas de prestataire de soins de santé attitré est beaucoup plus élevé qu’il ne l’est pour les allochtones. De nombreuses personnes affirment que l’accès limité est un problème.
Comment le fait de vivre en région urbaine ou en région rurale influence-t-il l’accès?
Environ 20 % de la population canadienne vit en région rurale, éloignée, autochtone, côtière ou nordique, alors qu’on y trouve seulement 8 % des médecins.
- Temps d’attente. Selon une étude récente, les personnes qui vivent en zone rurale sont plus susceptibles de devoir attendre plus de deux semaines pour consulter leur prestataire de soins de santé attitré que les personnes qui vivent en zone urbaine.
- Distance. En moyenne (en anglais), les Canadiennes et Canadiens en zone rurale doivent se déplacer à plus de 35 km pour voir leur médecin et à plus de 30 km pour se rendre à l’hôpital le plus près. C’est plus du double du temps de transport des patientes et patients en zone urbaine.
- Différence des ressources. Certaines collectivités rurales n’ont que des centres de santé communautaire où des médecins et du personnel infirmier travaillent de façon temporaire. Beaucoup de ces installations sont mises à rude épreuve (en anglais) et ne peuvent donc pas toujours fournir les soins nécessaires.
Parlons solutions
L’accès équitable aux soins de santé est un problème complexe, mais il existe des solutions.
- Meilleures données. Les données localisées (en anglais) peuvent aider les intervenantes et intervenants de la santé publique à comprendre comment mieux distribuer les ressources de la santé. Elles ont joué un rôle important durant la pandémie, par exemple lorsque des études à l’échelle des quartiers à Toronto (en anglais) ont servi à déterminer où il fallait des cliniques mobiles de vaccination.
- Soins virtuels. Depuis la pandémie, davantage de services de santé sont offerts en ligne. Cela peut aider les personnes vivant en région éloignée à avoir accès à des soins – mais seulement si leur communauté dispose d’un accès à Internet, de connaissances technologiques et d’un soutien adéquats.
- Cliniques de santé mobiles et installations satellites (en anglais). Ces cliniques réduisent les temps de déplacement et permettent de faire venir les soins directement à la patientèle.
- Nouvelles politiques (en anglais). Pensons notamment à des politiques d’immigration visant à attirer des travailleuses et travailleurs de la santé étrangers dans les zones rurales et assorties de mesures de soutien pour que ces professionnelles et professionnels puissent s’épanouir dans ces collectivités.
Où avons-nous obtenu ces informations?
- Capacité à suivre les besoins changeants de la population: Institut canadien d’information sur la santé (ICIS)
- Les soins primaires ont besoin de NosSoins
- À la recherche de l’équité en santé : Institut canadien d’information sur la santé (ICIS)
- Improving the Attraction and Retention of Internationally Educated Healthcare Professionals in Small and Rural Communities (en anglais) : Toronto Metropolitan University (TMU)