Association médicale canadienne

Notre façon de définir les soins de santé doit changer fondamentalement. Nous devons passer d’un système hospitalocentriste qui répond aux besoins les plus pressants à un système qui intègre des mesures de soutien social comme le logement, la sécurité alimentaire, l’accès aux services de santé mentale, et plus encore.

C’est là l’un des principaux points soulevés par les médecins, apprenants en médecine, décideurs politiques et patients qui ont participé à l’événement virtuel du 17 juin, intitulé Leçons à tirer de la pandémie de COVID-19 : comment combler les écarts en matière de santé au Canada?

« La santé des gens dépend effectivement de facteurs comme la race, le sexe, le niveau de revenu, le logement et l’invalidité. C’était vrai bien avant la COVID-19, mais c’est d’autant plus frappant aujourd’hui. » – Dre Katharine Smart, présidente désignée de l’AMC

Althia Raj, Dr. Katharine Smart, Dr. Jane Philpott, Dr. Naheed Dosani Nicole Nickerson.

Selon la Dre Jane Philpott, conférencière principale et ancienne ministre fédérale de la Santé, la COVID-19 a exacerbé les obstacles structurels existants dans le domaine des soins de santé. Elle a souligné l’importance d’écouter les dirigeants autochtones puisque leurs communautés doivent continuer de se battre pour faire respecter leurs droits fondamentaux et répondre à leurs besoins essentiels.

« Nous devons adopter une approche fondée sur les droits de la personne en matière de santé », a-t-elle déclaré.

Elle a également souligné que la pandémie avait créé de nouvelles possibilités; on a effectivement constaté que les soins de santé pouvaient être dispensés de manière efficace avec une coordination nationale et des équipes de soins interdisciplinaires.

« Ne faisons pas l’erreur de revenir à une gestion cloisonnée », a-t-elle ajouté. 

Inscrivez-vous dès maintenant à l’AGA de l’AMC du 22 août et à la 3e séance du Sommet sur la santé, intitulée
Prospérer dans une culture médicale repensée : que signifie être « en bonne santé »?

Selon le DNaheed Dosani, médecin spécialiste des soins palliatifs, pour améliorer les soins de santé au Canada, nous devrons réviser complètement notre façon de les définir.

« La santé publique, c’est l’accès au logement et aux services en santé mentale, c’est avoir de l’argent dans son compte en banque, avoir de la nourriture dans son réfrigérateur... Il s’agit d’intégrer les services et les soins de santé dans notre société », a-t-il affirmé.

La panéliste et représentante des patients Nicole Nickerson, qui est atteinte d’une maladie cardiaque, indique que les soins sont difficilement accessibles dans les régions rurales de la Nouvelle-Écosse, en raison de l’emplacement géographique. Elle décrit son hôpital local comme étant à court de personnel, la demande dépassant largement les ressources.

« Les habitants de ma région sont nombreux à ne même pas avoir de médecin de premier recours... Ils comptent sur les services d’urgence pour renouveler leurs ordonnances et pour tout autre besoin médical », a-t-elle expliqué. « Cela ne laisse pratiquement aucune marge de manœuvre pour les soins préventifs ou le suivi. »

Après la table ronde, animée par la journaliste Althia Raj, les participants à la séance ont formé de petits groupes pour discuter de sujets liés à l’équité en santé, notamment les moyens d’améliorer les résultats en santé pour les communautés racisées et les services qui seront nécessaires après la pandémie pour faire en sorte que les soins de santé soient mieux adaptés.

« Nous devons repenser nos ressources afin de disposer d’une capacité de réserve en prévision d’une prochaine crise », a affirmé l’une des personnes participantes. « Nous avons manqué de tout lorsque la pandémie s’est déclarée... Il n’y avait aucune ressource inutilisée dans le système pour protéger nos travailleurs et veiller à ce que nous ayons des réserves pour ce marathon de 14 mois. »

D’autres discussions ont porté sur la coordination des efforts nationaux pour lutter contre les iniquités, élargir l’accès aux soins virtuels, intensifier le travail effectué pour lutter contre le racisme dans les soins de santé et offrir un meilleur soutien aux proches aidants. 

La Dre Smart a conclu la séance avec un regard sur l’avenir, en mentionnant l’ultime séance du Sommet sur la santé qui se tiendra le 22 août. Cette séance portera sur la culture médicale repensée. Les réflexions recueillies dans le cadre du Sommet sur la santé contribuent à orienter la stratégie Retombées 2040 de l’AMC, qui vise à repenser l’avenir des systèmes de santé, des travailleurs de la santé et de la culture médicale.

« Maintenant que nous voyons la lumière au bout du tunnel, c’est le temps de faire le bilan des leçons que la pandémie nous a apprises et de réaffirmer notre volonté d’assurer l’équité en santé », a-t-elle déclaré.


Vous avez des questions ou des commentaires ?

Envoyez-nous un courriel.
Back to top