Association médicale canadienne

Alors que le système de santé a été rudement éprouvé depuis le début de la pandémie, l’heure est venue de repenser le réseau afin qu’il puisse résister aux futures secousses et offrir une expérience agréable à tous ceux qui en font partie, du personnel soignant aux patients.

Il s’agit bien sûr d’une tâche colossale, mais il est impératif de s’y attarder. Force est d’admettre qu’il est impossible de continuer de fonctionner selon les façons de faire actuelles. Nous devons voir l’épreuve que nous venons de traverser comme une occasion d’enfin offrir aux Québécois ce qu’ils méritent : un système de santé réellement universel, qui offre des soins de qualité à l’endroit et au moment voulu.

Comprendre la frustration

Le principe d’un système de santé universel est source de fierté pour les citoyens de partout au pays, et les contribuables sont bien conscients que c’est grâce à une participation collective que chacun peut sortir de l’hôpital sans payer un sou. Que se passe-t-il, dans ce cas, lorsque les gens ne peuvent tout simplement plus avoir accès à des soins? Ils ont l’impression de payer pour un service qui ne leur est jamais rendu, ou qui ne l’est pas dans un délai acceptable.

Ce n’est pas aux citoyens de protéger le système de santé, c’est au système de santé de les protéger et de les soigner. Il est inconcevable qu’un pays développé comme le nôtre n’arrive pas à traiter ses patients en temps opportun, au risque d’hypothéquer leur santé. Il faut s’attendre à ce que le public soit de plus en plus exigeant envers les décideurs en ce qui concerne le domaine de la santé, car tous auront un souvenir frais des deux dernières années et voudront éviter qu’une telle hécatombe ne se reproduise.

Exiger le meilleur

Déjà en septembre 2020, mes collègues de l’Association médicale canadienne et moi revendiquions certaines mesures qui nous semblaient essentielles pour remettre le système sur pied et le rendre plus résilient.

Évidemment, le nerf de la guerre dans le domaine de la santé demeure le financement. Mais même avec tout l’argent du monde, ce n’est qu’en planifiant adéquatement et en faisant preuve d’avant-gardisme que nous arriverons réellement à optimiser les soins de santé, et ainsi, soigner les Québécois et Québécoises comme il se doit. D’ailleurs, il serait peut-être temps de considérer le financement du réseau de la santé comme un investissement et non une dépense. N’oublions jamais que la santé de l’économie est impossible sans la santé de la population. 

En mai prochain, l’Association médicale canadienne se penchera, avec des experts en la matière, sur les meilleures solutions pour parvenir à créer un système de santé qui génère de la valeur pour tous les acteurs du milieu. Cette discussion mettra en lumière des solutions qui, si adoptées, auraient un effet positif sur les soins au Québec, et, conséquemment, sur sa population. Espérons que le gouvernement sera à l’affût de ces propositions et qu’il s’en inspirera pour sa refonte.

Dr Abdo Shabah
Membre du Conseil d’administration de l’Association médicale canadienne

Ce texte a initialement été publié dans la version papier de Profession Santé


Vous avez des questions ou des commentaires ?

Envoyez-nous un courriel.
Back to top