Association médicale canadienne

Lorsqu’ils ont besoin de soins de santé, les patients et patientes autochtones doivent se frayer un chemin dans un système qui a trahi leur confiance à maintes reprises. Mais chaque prestataire de soins de santé peut changer la donne.

« En tant que professionnels de la santé, nous devons réfléchir au rôle que nous pouvons jouer pour créer un système de santé axé sur la sécurité culturelle, puis passer à l’action », a déclaré le Dr Alika Lafontaine, président de l’Association médicale canadienne.

Dans le cadre d’une discussion virtuelle d’une heure sur l’importance de la sécurité culturelle dans les soins de santé, des panélistes autochtones ont discuté des façons de regagner la confiance des patients et patientes autochtones, dans un système où ils ont subi beaucoup de négligence et de préjudices.

 

L’auteure et journaliste Tanya Talaga a donné le ton de la conversation : « Comme nous le savons, la santé est un droit fondamental de la personne, mais partout au Canada, à cause des séquelles du colonialisme et du racisme systémique, les membres des Premières Nations, les Inuits et les Métis font face à des disparités inacceptables sur le plan de la santé. »

« Pour améliorer les résultats en matière de santé pour les peuples autochtones, il faut d’abord que les Autochtones eux-mêmes jouent un rôle de premier plan. »

Il s’agissait de la première séance de la série de causeries de l’AMC sur la santé des Autochtones, qui vise à rassembler des patients et patientes, des prestataires de soins de santé et des leaders autochtones dans le cadre de discussions sur la façon d’avancer ensemble vers la réconciliation.

La panéliste Denise McCuaig, directrice générale de la transformation des soins de santé et du développement des capacités auprès d’Excellence en santé Canada, a expliqué que la sécurité culturelle est définie par la personne qui reçoit le service, et non par la personne qui le prodigue.

« Une expérience culturellement sûre est une question de choix », a-t-elle dit. « [En tant que personnes autochtones], nous avons été privés de tant de choix, et d’une si grande part de nos vies… Prenons par exemple les survivants et survivantes des pensionnats autochtones : ils ne pouvaient pas choisir les vêtements qu’ils portaient, ce qu’ils mangeaient et quand ils mangeaient, la façon dont ils pouvaient exprimer leur foi ou la langue qu’ils pouvaient utiliser... Et ce n’est qu’un exemple. »

Les médecins et autres professionnels de la santé peuvent créer des environnements culturellement sûrs en confrontant leurs préjugés personnels et en écoutant les expériences des patients et patientes.

Même si le chemin vers la réconciliation dure toute une vie, le Dr Lafontaine a expliqué que la sécurité culturelle peut être mise en œuvre immédiatement pour ce qui est de « l’absence de préjudices et d’hostilité ».

« Les prestataires de soins de santé détiennent beaucoup de pouvoir, mais c’est quelque chose qui leur a été donné, sans qu’ils l’aient nécessairement gagné. La sécurité culturelle, c’est utiliser ce pouvoir pour aider les autres à obtenir ce dont ils ont besoin. C’est l’acte qui consiste à traiter la personne qui se trouve en face de vous comme un être humain, en respectant ses expériences vécues et en adoptant un comportement bienveillant, exempt d’hostilité. »

L’AMC s’est engagée à prendre des mesures concrètes pour favoriser la réconciliation dans le secteur des soins de santé et travailler sur une réforme de la santé dirigée par les Autochtones, en partenariat avec les peuples autochtones. Cette série de discussions s’inscrit dans cet engagement. Joignez-vous à nous pour les prochaines séances, le 24 mai et le 12 juin.


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