Association médicale canadienne

En 2006, le Dr Vivian McAlister menait une carrière confortable en tant que chirurgien transplantologue reconnu au Centre des sciences de la santé de London et professeur de chirurgie à l’Université Western Ontario.

C’est alors qu’un exposé présenté par un de ses anciens étudiants en médecine, qui revenait d’une tournée en Afghanistan, l’a poussé à tout remettre en question.

« Ce type de travail en traumatologie est particulièrement ardu, et je trouvais que, d’une certaine façon, il était injuste que le Canada déploie de jeunes diplômés en médecine alors que beaucoup de vieux comme moi ont à la fois l’expérience et la résilience nécessaires. »

Conscient de la valeur de ses compétences en zone de guerre, le Dr McAlister s’est senti appelé à intervenir; à la surprise de nombreux collègues, il s’est porté volontaire comme chirurgien civil pour la mission afghane à Kandahar. Ému par les soldats qu’il traitait et inspiré par son équipe chirurgicale, il a décidé que ce n’était pas suffisant.

À l’âge de 52 ans, il a donc suivi l’instruction de base des forces armées, puis il s’est joint aux Services de santé des Forces canadiennes (SSFC) à titre de chirurgien militaire.

Durant la décennie suivante, le Dr McAlister a effectué cinq missions en Afghanistan, une en Irak et une autre en Haïti après le tremblement de terre de 2010 tout en conservant ses fonctions de chirurgien et de professeur au Canada.

En Afghanistan, en plus de gérer les exigences physiques et mentales de la chirurgie, il a joué un rôle déterminant dans l’élaboration de protocoles de traumatologie visant à maximiser la précision et la rapidité des soins aux patients, ce qui est essentiel pour soigner efficacement les blessures catastrophiques causées par des engins explosifs improvisés (EEI) antipersonnel. Il a entre autres mis sur pied des stratégies pour réduire les hémorragies et préserver les membres et les tissus.

« Lorsque j’ai commencé, les civils canadiens subissant ce type de blessures ne survivaient pas. Aujourd’hui, nous sommes souvent en mesure de ramener chez eux les patients d’Afghanistan, mais leur rétablissement prend toute une vie. »

Auteur d’un total impressionnant de 160 publications, le Dr McAlister a rédigé des articles sur la réanimation traumatologique et les types de blessures causées par les EEI pour des revues médicales internationales. Afin de mettre son expérience à profit et d’améliorer la prise en charge des traumas dans la population civile, il a organisé une formation d’une journée destinée aux chirurgiens généralistes canadiens sur les incidents causant un très grand nombre de victimes.

Maintenant qu’il termine sa dernière année au sein des SSFC, le Dr McAlister est profondément convaincu que tous les chirurgiens devraient envisager la possibilité du service militaire.

« Savoir que nous sommes là et que nous pouvons les ramener chez eux dans le meilleur état possible remonte le moral des hommes et des femmes qui se battent pour nous. »


Le lieutenant-colonel Vivian McAlister, MD reçoit la Médaille commémorative John-McCrae, décernée à des personnes qui font ou ont fait partie du personnel clinique des Services de santé des Forces canadiennes, en reconnaissance d’un service exemplaire.

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