Association médicale canadienne

Dans une salle de congrès remplie de centaines de médecins, Jeannie Gurr se rend au microphone no 4. Lorsqu’arrive son tour, cette enseignante à la retraite demande au panel de leaders des soins de santé ce qui pourrait être fait pour améliorer la littératie en santé, surtout dans les écoles. Elle fait aussi état du manque de services de santé numériques dans sa communauté métisse rurale et réclame un accès équitable aux technologies.

Pour Mme Gurr, c’est l’occasion de faire entendre sa voix.

« J’avais peur de parler au micro, mais il fallait que j’aille représenter ma communauté », raconte-t-elle.

« Des médecins sont venus me voir après pour me parler, ce qui m’a vraiment surprise. Certains m’ont remerciée de mes commentaires. »

Mme Gurr était une des 25 patients parrainés par l’AMC qui ont participé au tout premier Sommet sur la santé en août à Winnipeg. Ces personnes ont été choisies parmi des centaines de candidats de tout le pays. Ils ont une grande expérience dans le système de santé : ils ont eux-mêmes eu des problèmes de santé, ont pris soin de proches malades ou ont représenté des groupes de patients. Leur participation s’inscrit dans l’engagement continu de l’AMC à tenir compte du point de vue des patients.

« La participation de patients au Sommet sur la santé de cette année fait partie de la nouvelle vision globale des soins de santé de l’AMC, explique la Dre Gigi Osler, présidente de l’AMC. En rassemblant des personnes de divers milieux pour parler de solutions, nous pouvons mieux nous préparer pour les défis qui nous attendent. »

Avec plus de 700 médecins et intervenants du secteur de la santé, le groupe de patients a pris part à deux journées de présentations et de tables rondes sur le thème de cette année : l’innovation dans les soins de santé. Qu’il s’agisse d’intégration de l’intelligence amplifiée dans les soins cliniques ou du pouvoir accru des patients grâce à l’accès aux données et aux dossiers médicaux électroniques, le message était clair : un changement s’impose.

« Une chose que je retiens et qui m’a vraiment fascinée était la possibilité d’entendre le point de vue des fournisseurs de soins » - Julie Drury, patiente parrainée et première présidente du Conseil consultatif ministériel des patients et des familles mis sur pied par le ministère de la Santé l’Ontario.

Mme Drury raconte que beaucoup de médecins qui ont pris la parole au Sommet sur la santé étaient emballés par les technologies comme l’intelligence artificielle et la cybersanté, et la façon dont celles-ci pourraient améliorer l’expérience des patients. Mais elle avait aussi l’impression qu’ils se sentaient dépassés. Ils ont exprimé de la frustration face à un système lent et enlisé dans des structures de réglementation, de politiques et de gouvernance désuètes.

« J’en ai donc tiré une meilleure idée de ce que je peux faire comme dirigeante dans le domaine de la représentation des patients pour essayer de relayer tout cela aux autorités et leur montrer qu’il existe des façons de travailler plus efficientes et plus efficaces », indique Mme Drury.

« Nous pouvons aider nos fournisseurs. C’est important pour les patients que les fournisseurs soient bien soutenus, qu’ils aient non seulement les technologies et les innovations, mais aussi le soutien nécessaire pour les utiliser. »

Selon Mme Drury, les partenariats formés dans des événements comme le Sommet sur la santé peuvent être aussi précieux pour l’avenir des soins de santé que tous les robots, appareils et capteurs.

« Pour moi, c’est là l’innovation : mobiliser les fournisseurs et les patients pour qu’ils travaillent ensemble », conclut-elle.

 


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