L’association médicale canadienne (AMC) continue de recueillir les témoignages de médecins de partout au Canada, qui craignent que l’augmentation proposée du taux d’inclusion de l’impôt sur les gains en capital n’entraîne des répercussions négatives sur les cabinets de médecins, à un moment où l’accès aux soins en milieu communautaire demeure une préoccupation majeure pour la population canadienne.
« La réalité, c’est que le gouvernement fédéral met en péril son propre programme en matière de soins de santé, qui dépend de l’élargissement de l’accès à la médecine familiale, fondement de notre système de santé », affirme la Dre Kathleen Ross, présidente de l’Association médicale canadienne. « Nous entendons des médecins qui se sentent trahis, découragés et désemparés devant ce dernier développement. Il faut éviter de créer d’autres obstacles qui ajouteront davantage de stress au personnel de la santé et pourraient dissuader certains médecins d’exercer au Canada. »
L’AMC craint vivement que le fait d’augmenter le taux d’inclusion des gains en capital pour les sociétés professionnelles crée un nouvel obstacle au maintien en poste et au recrutement des médecins, dans un contexte où notre système de santé est déjà soumis à des pressions constantes. Parmi les médecins en milieu communautaire, beaucoup exercent en société professionnelle afin de mieux servir la population canadienne. La plupart des médecins n’ont pas non plus accès à un régime de retraite ou à un régime d’avantages sociaux offerts par un employeur ou le gouvernement, à des congés de maladie, à des congés parentaux ou à des vacances payées et ne sont pas en mesure d’augmenter les honoraires pour couvrir leurs nouvelles dépenses ou leurs dépenses croissantes. Ils comptent plutôt sur leurs sociétés professionnelles pour épargner pour ces événements importants de la vie.
À la suite de l’annonce des changements apportés aux gains en capital, les médecins ont soulevé plusieurs préoccupations auprès de l’AMC, par exemple :
- Durée de carrière raccourcie : La plupart des médecins commencent leur carrière dans la trentaine, après dix ans ou plus d’études en médecine. En plus d’avoir accumulé une dette d’études de 300 000 $ en moyenne, les médecins verront la durée de leur carrière réduite, ce qui rendra encore plus difficile l’épargne pour la retraite.
- Infrastructure des soins de santé : La plupart des médecins achètent ou louent l’infrastructure nécessaire pour offrir des soins médicaux dans la communauté, comme un espace de bureau, de l’équipement, des technologies et du personnel. Les nouveaux médecins abandonneront la pratique médicale en milieu communautaire, ce qui entraînera un déficit important en matière de soins et d’infrastructure.
- Pénurie de médecins : Étant donné la pénurie de médecins dans le monde entier, il est nécessaire de créer des conditions favorables et durables pour attirer et retenir les médecins si nous voulons vraiment élargir l’accès aux soins.
La population canadienne s’inquiète également des conséquences que pourrait entraîner la proposition concernant les gains en capital sur l’accès aux soins. Un récent sondage d’Abacus Data révèle que parmi les personnes ayant fait part de leur opinion sur la question, 76 % ont déclaré vouloir que le gouvernement revienne de quelque façon sur sa proposition.
L’AMC demeure convaincue qu’une exemption pour les sociétés professionnelles de médecins – qui tienne compte des diverses structures de pratique médicale utilisées par les médecins depuis des décennies – est nécessaire pour stabiliser et pérenniser l’accès aux soins médicaux en milieu communautaire pour la patientèle d’aujourd’hui et de demain.