Association médicale canadienne

Dans le cadre de la rencontre des ministres de la Santé du Canada à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard, des organisations nationales de soins de santé réclament des plans d’action clairs pour débloquer des fonds fédéraux et améliorer de toute urgence l’accès aux soins pour la population canadienne. Nous avons besoin de changements transformationnels, et le moment est venu d’agir.

Au Canada, la patientèle orpheline augmente de jour en jour, et environ le tiers des personnes qui sont suivies par un médecin de famille, une infirmière praticienne ou un infirmier praticien, ou tout autre prestataire de soins primaires a de la difficulté à obtenir un rendez-vous au moment voulu. Les services d’urgence – qui manquent cruellement de personnel et de ressources – sont toujours bondés, et les retards en chirurgie ne font que s’aggraver. Pendant ce temps, le Canada connaît la croissance démographique la plus rapide jamais enregistrée depuis des décennies, et les prestataires de soins de santé ont du mal à composer avec le volume et la complexité des soins requis.

Cela fait plusieurs mois que la plupart des gouvernements provinciaux et territoriaux ont établi avec le gouvernement fédéral un accord de principe sur des ententes bilatérales en matière de soins de santé, selon lesquelles les provinces et territoires devaient notamment créer des plans d’action pour accéder à une partie du financement. Les plans d’action sont plus nécessaires que jamais alors que l’accès aux soins est toujours aussi difficile.

L’Association médicale canadienne (AMC), le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC), l’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) et la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers (FCSII) demandent aux ministres fédéraux de la Santé de s’engager, dans le cadre de leur rencontre à Charlottetown cette semaine, à agir de toute urgence. 

Nos organisations ont préconisé un certain nombre de solutions – comme la création d’un permis d’exercice pancanadien pour les médecins, l’optimisation des champs d’exercice des prestataires de soins de santé, la formation d’un plus grand nombre de travailleurs et de travailleuses de la santé, la réalisation d’investissements dans les soins en équipe et l’allègement du fardeau administratif systémique.

Les résultats d’un récent sondage indiquent clairement que les gens croient de moins en moins en leur système de santé. Cette semaine, les ministres de la Santé du Canada ont l’occasion d’insuffler une dose d’espoir et d’optimisme en nous laissant entrevoir une réelle possibilité d’amélioration. Nos organisations sont prêtes à travailler avec tous les ordres de gouvernement sur des solutions concrètes pour réformer notre système de soins de santé et améliorer les conditions de travail pour les prestataires, de même que l’accès aux soins pour la patientèle. 

Le temps est venu d’apporter de réels changements transformationnels. La population canadienne ne peut plus attendre. 

Citations : 

« Les gouvernements doivent s’efforcer de rétablir la confiance des Canadiens et Canadiennes en leur laissant savoir qu’ils pourront compter sur leur système de santé lorsqu’ils en auront besoin. Il faudra pour cela effectuer des investissements stratégiques et mettre en œuvre des solutions éprouvées telles que les équipes de soins primaires. En travaillant ensemble en cette période de crise, nous pouvons bâtir un système de santé qui répond aux besoins de la population canadienne tout en offrant aux travailleurs et travailleuses de la santé un milieu de travail sain et positif. »
– Dre Kathleen Ross, présidente de l’AMC

« Les médecins de famille subissent directement la pression extrême exercée sur le système de santé. Si nous n’agissons pas rapidement, la population canadienne continuera d’en subir les conséquences. Le temps est venu pour tous les ordres de gouvernement de mettre en œuvre des solutions pour veiller à ce que les Canadiens et Canadiennes aient accès à des soins en équipe de grande qualité, au moment où ils en ont besoin. » 
– Dre Christie Newton, présidente du CMFC  

« Le ratio d’infirmières praticiennes et d’infirmiers praticiens étant nettement inférieur à celui de nos voisins du Sud, je crois que les plans d’action provinciaux et territoriaux en matière d’accès aux soins primaires doivent miser sur le recrutement et le maintien en poste d’un plus grand nombre d’infirmières et d’infirmiers – quel que soit leur titre –, partout au pays. Le personnel infirmier souhaite ardemment jouer un rôle plus important dans le secteur des soins primaires – que ce soit dans un centre de santé communautaire ou une clinique dirigée par du personnel infirmier praticien – au sein d’une équipe multidisciplinaire de prestataires de soins de santé. »
– Linda Silas, présidente de la FCSII

« La population canadienne n’accepte plus le statu quo, caractérisé par un accès limité aux soins primaires, aux tests diagnostiques et aux interventions chirurgicales. Le système de santé du Canada accuse un retard par rapport aux autres pays dans son utilisation de la profession infirmière. Nous devons maximiser la contribution de l’ensemble des prestataires de soins de santé en élargissant leur champ d’exercice. Il est temps de procéder à des réformes draconiennes en libérant le véritable potentiel des effectifs de la santé les plus nombreux au Canada. »
– Dr Sylvain Brousseau, président de l’AIIC
 

 

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