La Dre Melissa Lem nous parle d’activisme environnemental et du pouvoir du débat
27 janvier 2022
Dans la présente série d’articles, certains des médecins les plus engagés au Canada expliquent pourquoi ils estiment que leur voix est essentielle pour assurer un avenir meilleur et ce qui les motive à participer aux conversations publiques sur la santé et les questions connexes.
La Dre Melissa Lem, médecin de famille et activiste environnementale en Colombie-Britannique, s’entretient sur les raisons qui l’ont poussée à commencer à publier sur Twitter et dans les médias traditionnels pour mettre en évidence le lien entre l’environnement et la santé publique. Elle est présidente élue de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement, ainsi que directrice et fondatrice de Park Prescriptions pour la BC Parks Foundation.
Son parcours vers la médecine
« J’ai grandi dans une famille d’origine est-asiatique, dans laquelle les études supérieures, plus particulièrement en médecine, étaient très importantes. Plus jeune, j’avais une panoplie de différents intérêts. J’étais par exemple très attirée par le métier de biologiste environnemental. Mais mes parents m’ont assez fermement poussé vers la médecine. Avec du recul, je n’ai aucun regret. Cela m’a ouvert tellement de portes. »
Devenir une experte des médias
« Je m’intéresse à l’écriture et au journalisme depuis mon plus jeune âge, et j’ai commencé à travailler dans les médias il y a environ 10 ans. Je suis devenue l’experte médicale attitrée de l’émission Steven and Chris, diffusée sur la chaîne CBC, et j’ai également fini par écrire pour celle-ci. Aujourd’hui, je dirais qu’une grande partie de mon travail est liée aux médias, et je pense avoir l’expérience et les compétences pour parler de diverses questions en lien ou non avec la médecine. »
L’importance de se prononcer
« Les infirmières et les médecins sont régulièrement classés parmi les cinq professions les plus dignes de confiance au Canada et dans le monde. Je pense qu’il est très important d’utiliser notre voix pour parler des angles peu médiatisés ou méconnus. »
Sortir des sentiers battus
« Les médecins et les autres professionnels de la santé envisagent souvent la santé exclusivement au sein du système de soins de santé. Or, si nous voulons véritablement défendre les intérêts des patients, nous devons sortir des sentiers battus. Nous devons tenir compte des facteurs sociaux plus larges qui ont des répercussions sur la santé, y compris l’environnement. »
Apprendre à tout concilier
« Je travaille trois jours par semaine en clinique et je consacre les deux autres jours, les soirs et les fins de semaine à mon travail de représentation et dans les médias, que je considère tout aussi important. Je sais que je suis très chanceuse de pouvoir faire tout ça, mais c’est parfois difficile à conjuguer. Même si je parle énormément de sortir dehors, ce que je m’assure de faire tous les jours, équilibrer ma vie de famille et ma vie professionnelle n’est pas de tout repos. Tout semble si urgent et important, mais je me rends de plus en plus compte que je dois prendre du temps pour moi, car personne ne peut travailler à un rythme effréné éternellement. »
La portée des médias sociaux
« Les médias sociaux peuvent nous donner une vision étroite des choses : les algorithmes sont conçus pour nous proposer du contenu que nous aurons envie de lire. Cela peut fonctionner à votre avantage lorsque les médias d’information suivent d’autres plateformes et tombent sur un article d’opinion ou un gazouillis que vous avez écrits en toute franchise et qui pourraient être relayés dans d’autres médias, offrant une occasion de diffuser votre message à un plus large auditoire. »
Le pouvoir du débat
« Il m’arrive d’être invitée dans des médias ou des émissions pour présenter un point de vue qui ne fait pas l’unanimité et de finir par me disputer avec la personne qui me reçoit. Il s’agit en fait d’occasions de faire entendre ma version des faits et de diffuser mon message auprès de publics qui n’y auraient pas accès autrement. Évidemment, des trolls s’en sont pris à moi et d’autres personnes m’ont dit des choses désagréables à la suite de mes prises de parole, mais je dirais que les réactions positives l’emportent généralement sur les négatives. »