Association médicale canadienne

C’était le temps d’attente moyen en novembre, selon les dernières statistiques de Santé Ontario. Seulement 23 % des personnes avaient été admises en moins de huit heures, ce qui représente l’objectif provincial. Partout au Canada, les médecins sonnent l’alarme : « Je me sens impuissant à quatre heures du matin, a écrit un médecin de l’Alberta sur les médias sociaux en décembre. Tous les lits sont occupés par des malades qui attendent de monter aux étages déjà pleins de l’hôpital. » Un médecin de Nouvelle-Écosse a quant à lui signalé que son service des urgences fonctionnait à 360 % de sa capacité.

Quelles sont les causes de la crise actuelle des temps d’attente dans les services des urgences?

Les patientes et patients n’ont nulle part où aller.

Environ 6,5 millions de Canadiens et Canadiennes n’ont pas de médecin de famille. De plus, un tiers des personnes qui en ont un trouvent qu’il est difficile d’obtenir un rendez-vous avec lui. Sans accès aux soins primaires, les patients et patientes retardent le moment de se faire soigner, deviennent plus malades et engorgent les services des urgences.

Il n’y a pas assez de lits.

En raison de l’engorgement des hôpitaux, les travailleurs et travailleuses de la santé doivent de plus en plus se rabattre sur les « soins de couloir » pendant que les patientes et patients attendent d’être admis. Autre facteur aggravant : le nombre de lits d’hôpitaux pour soins de courte durée occupés par des personnes âgées qui attendent d’être admises dans des établissements de soins de longue durée. Les médecins ont du mal à trouver les ressources et les services qui permettraient à ces personnes de rester à domicile, ou ne peuvent leur donner leur congé une fois qu’elles ont reçu les soins hospitaliers dont elles avaient besoin.

Le taux d’épuisement professionnel des médecins atteint un sommet.

La fermeture intermittente des services des urgences est devenue un phénomène de plus en plus fréquent en raison du manque de personnel, surtout en région rurale ou éloignée. Les travailleurs et travailleuses de la santé se démènent dans des conditions intenables, ce qui les pousse à l’épuisement professionnel. Il en résulte un roulement élevé du personnel, ainsi que des problèmes de maintien en poste et de recrutement. C’est pourquoi certains médecins en viennent à réduire leurs heures de travail, à prendre une retraite anticipée ou à abandonner la médecine – ce qui accroît davantage la demande de services, tout en diminuant la capacité à y répondre.

La paperasse administrative qui s’accumule est une crise invisible.

Soixante-quinze pour cent des médecins ont affirmé que leur charge administrative entravait leur travail auprès de leur patientèle, ce qui abaissait leur niveau de satisfaction au travail. Ce fardeau administratif est aussi lié à l’augmentation des taux d’épuisement professionnel chez les médecins, surtout chez les médecins de famille (voir la crise des soins primaires ci-dessus), qui en font largement les frais.

Découvrez comment l’Association médicale canadienne (AMC) incite à l’action pour résoudre
la crise dans le système des soins de santé

 


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