Association médicale canadienne

Pour qu’une réconciliation soit possible, il faut rétablir la confiance.

Voilà le message clair qui est ressorti de la série de causeries de l’Association médicale canadienne (AMC) sur la santé des Autochtones, où des patients et patientes, des prestataires de soins de santé et des leaders autochtones ont participé à des discussions sur la façon d’avancer ensemble vers la réconciliation.

L’histoire des soins de santé au Canada est notamment marquée par les effets dévastateurs des hôpitaux pour « Indiens », des expérimentations médicales forcées sur des Autochtones et des disparités liées aux investissements dans les infrastructures, mais aussi par le racisme systémique, la négligence et les mauvais traitements.

« C’est un “passé” qui demeure bien présent dans les expériences quotidiennes des peuples autochtones partout sur notre territoire commun », a déclaré le Dr Alika Lafontaine, président de l’AMC.

À l’occasion de la troisième et dernière séance des Causeries sur la santé des Autochtones, le Dr Lafontaine a annoncé l’engagement de l’AMC, en tant que porte-parole nationale des médecins, à présenter des excuses officielles pour les torts causés aux peuples autochtones dans le secteur des soins de santé.

« L’AMC reconnaît qu’une étape essentielle reste à franchir sur la voie de la réconciliation : des excuses officielles aux peuples autochtones, élaborées en fonction de notre passé commun et véridique, et axées sur les enjeux d’importance aux yeux des Autochtones », a-t-il indiqué.

Selon le DLafontaine, la marche à suivre pour présenter ces excuses doit être étayée par un examen honnête des 150 ans d’histoire de l’AMC et exigera de nombreuses conversations aussi douloureuses que pénibles.

Transcription de la vidéo

Tanya Talaga: Bonjour à vous tous, je m'appelle Tanya Taliga, je suis des Premières Nations , je suis membre de la Première Nation de Fort William et c'est vraiment un plaisir d'être ici avec vous ce soir. 

Je commencerai la soirée avec la reconnaissance des territoires. 

Je suis ici dans ma Maison de Toronto. 

Ces territoires traditionnels des Mississauga, du Crédit, des Wendake. 

J'aimerais aussi demander à vous de prendre quelques instants et de réfléchir au territoire où vous vous trouvez à l' heure actuelle. 

Procéder à une affirmation des territoires dans votre région. 

Merci d'être avec nous aujourd'hui. 

Alors c'est notre troisième et dernier événement de notre série de causeries sur la santé autochtones. 

L'AMC organise cette série de discussions afin d'entendre les patients, les prestataires de services et les dirigeants autochtones sur la façon d'aller de l'avant ensemble dans le cadre de notre engagement, apprendre des mesures tangibles pour la réciculation dans les soins de santé. 

Lors de notre première séance, nous avons discuté de l'importance de la sécurité culturelle dans les soins de santé, tant pour les patients que pour les prestataires. 

Notre deuxième séance apportée sur le travail de l'AMC pour améliorer la santé des peuples autochtones, reconnaissant que les Premières Nations, les Inuits, et les Métis continuent d'être victimes de disparité inacceptable en matière de santé, en raison de l'églage de la colonisation et du racisme systémique qui perdure. 

Si vous n'avez pas pu assister aux deux premières séances, les enregistrements sont disponibles. 

Nous mettrons un lien dans la fenêtre de clavardage. 

Aujourd'hui, il s'agit de notre dernière discussion de cette série. 

Nous allons mettre l'accent sur la signification et l'importance de présenter des excuses aux peuples autochtones pour lancer la discussion. 

J'ai quelques généralités tout d' abord. 

Nous avons demandé à vous tous d'avoir une discussion respectueuse, professionnelle et collaborative. 

Toute question discriminatoire, diffamatoire, abusive, offensante ou qui violent la vie privée ou la confidentialité ne seront pas abordées. 

Nous allons commencer avec une séance de questions et réponses avec nos différents panélistes. 

Par la suite, nous passerons aux questions du public. 

Nous allons utiliser par texte et vous pouvez les télécharger. 

Nous allons les lire et nous allons être juste à vous tous. 

Alors tout d'abord, j'aimerais vous présenter nos différents panélistes pour la conversation de ce soir. 

Tout d'abord, j'aimerais vous présenter Dr Alika Lafontaine. 

Dr Lafontaine est un leader dans les soins de santé depuis plus de 20 ans. 

Il a été président de l'Association des médecins autochtones du Canada. 

Il a été président de l'Association des médecins autochtones du Canada et entre 2013 et 2017, il a co-dirigé l'Alliance de santé autochtones et appelé d'en faveur le financement fédéral de 68 millions de dollars au nom de plus de 150 Premières nations de la Saskatchewan du Manitoba et de l'Ontario. 

En 2020, Docteur Lafontaine a lancé un réseau Safe Space Network, une plateforme permettant aux patients prestataires de signaler le racisme, dans le système de santé et de contribuer au changement. 

Maclean's l'a désigné comme l'un des grands innovateurs en matière de santé du pays. 

dans sa liste de 2023. 

Il a été le premier médecin autochtones à figurer dans la liste des 50 médecins les plus puissants du Medical Post. 

Dr Lafontaine a des ancêtres métis, ojikris et insulaires du Pacifique. 

Il continue de pratiquer en tant qu'anesthesiologiste à grande prairie en Alberta. 

Je vais aussi vous présenter le président Natan Obed. 

Il est le président de l'Inuit Tapirii-Katanami. 

Il est le porte-parole national de plus de 70 000 Inuits du Canada. 

Il a été élu pour la première fois en 2015. 

Il a été élu par acclamation pour un 3ème mandat consécutif en 2021. 

En tant que président, il met en oeuvre les orientations définies par les dirigeants Inuits des quatre régions de l'Inuit Nunangat. 

La région de peuplement des Inuits-Valuites des territoires du Nord-Ouest, le Nunavut, le Nunavik et le Nunet-Siavut. 

Il est également vice-président du Conseil Circumpolaire Inuit du Canada. 

Président Obed a grandi à Nain, la communauté la plus septentrionale de la région de Nunet-Siavut au Labrador. 

Il est diplômé de l'Université de Stoffes depuis 2001. Merci. 

Natan Obed: Merci beaucoup, Tanya. 

Nous avons également la présidente Cassidy Caron. 

Elle est la première femme élu à la présidence du Ralliement national des Métis. 

Originaires des communautés métisses historiques de Bathurst et de Saint-Louis, en Saskatchewan, elle a grandi en étant étroitement liée à ses traditions, à son patrimoine et à sa culture. 

De 2016 à 2020, elle a été élue à la nation métis du British Columbia où elle a occupé les fonctions de présidente à des jeunes et des ministres responsable de la jeunesse. 

Mme Karen a également été consultante dans le cadre de programmes provinciaux et nationaux de soutien aux peuples autochtones. 

Son travail est avec des approches novatrices du développement communautaire et de la construction de la Nation qui favorise une collaboration efficace et une meilleure compréhension entre les peuples autochtones et l 'ensemble des Canadiens. 

Bonjour à vous, Mme Cassidy. 

Cassidy Caron: Bonjour à vous tous. 

Tanya Talaga: J'aimerais également vous présenter Marion Crowee. 

Elle est PDG de l'Association des gestionnaires de santé. 

Elle est une femme écrite du territoire issu du traité numéro 4 en Saskatchewan. 

En 2010, elle a lancé Natan M. Hatcher. 

C'est un programme pour soutenir les connaissances tout en mettant de l'avant les priorités afin d'apporter l'excellence aux communautés autochtones. 

Elle a été nommée PDG de l'organisation en 2018 en raison de son leadership exceptionnel et en raison de son dévouement pour des services de qualité partout sur l'île de la Tortue. 

Marion est vraiment une pionnière renommée pour sa vision, sa passion, pour ouvrir la voie aux prochaines générations. 

Marion, merci d'avoir été avec nous aujourd'hui. 

Bon, nous avons nos différents panélistes aujourd'hui. 

Et je suis vraiment désolée si j'ai mal prononcé un nom. 

C'est mon erreur. 

Vous pourrez me le dire par la suite. 

Mais j'aimerais vous remercier pour être avec nous ce soir. 

C'est vraiment une soirée toute spéciale pour tout le monde. 

C'est une soirée de première. 

Et j'espère bien qu'on nous continueront nos discussions avec les peuples autochtones partout au Canada. 

Alika, en tant que premier président de l'AMC, J'aimerais commencer avec vous. 

Pourriez-vous me décrire comment est-ce que l'AMC s'est engagé sur la voie de la réconciliation sous votre direction et celle de vos collègues. 

Dr Alika Lafontaine: Merci beaucoup, Tanya. 

J'aimerais prendre quelques instants. 

L'AMC n'a jamais vraiment eu de dirigeants politiques autochtones pour amorcer à de nouvelles minaires. 

Alors, président Cassidy, président Obed, ainsi que Mme Marion. 

de cet organisme d'appui. 

Je suis vraiment très fier de l'AMC pour avoir cet espace réservé pour nous. 

Et j'ai bien hâte à la discussion qui se poursuivra dans quelques instants. 

Pour ceux qui se font partie de l'AMC depuis quelques années, rappelez-vous de 2015. 

Une personne est venue nous voir. 

C'était un chef d'une première nation. 

Mais avant son intervention, on n'avait jamais parlé de survivants. 

Il s'est adressé à un regroupement de médecins. 

Il a parlé des 150 ans d'histoire. 

Je t'ai assez à côté de Ted lors de son discours. 

Alors tout le monde avait l'arme à l'œil, même moi. 

Il a dit, nous sommes ici en tant que première nation. 

Et on espère que vous allez tendre la main. 

Depuis lors, à l'AMC, nous avons fait beaucoup de choses pour aller sur cette voie de la réconciliation. 

Si plusieurs petits pas Aujourd'hui, c'est un moment important. 

Nous reconnaissons que la confiance et les relations sont vraiment au coeur de la réconciliation. 

C'est vraiment la véritable voie vers la réconciliation. 

Ceci étant dit, J'aimerais reconnaître que l'AMC prendra des mesures dans ce parcours en présentant des excuses. 

Nous avons tous une histoire. 

Nous savons ce qui s'est passé et nous voulons voir ce qui était important pour les peuples autochtones. 

La voie pour les excuses est fondée sur l'histoire. 

Je sais que cela mènera des discussions pénibles et difficiles. 

Cependant, par l'entremise de ce processus, l'AMC peut faire partie de la réconciliation et de la transformation des relations que nous avons avec les premiers autochtones, et de nous rapprocher de la réconciliation. 

L'histoire de notre profession, c'est l'histoire du Canada. 

Cela comprend les hôpitaux autochtones où il y a eu des expériences sur les peuples autochtones. 

Il y a des retranchements dans les financements. 

Il y a aussi du racisme systémique, de la négligence et des abus. 

Alors, l'expérience des peuples des Premières Nations est différente un peu partout au Canada, mais il faut présenter des excuses. 

Lorsque nous sommes réunis ensemble, alors que nous refaisons tous nos liens et qu'on comprend mieux notre histoire, on peut reserrer les liens entre notre famille et les Premières Nations. 

En tant que premier ministre de descendance autochtone, je suis vraiment déterminé d'aller plus loin. 

Nous allons présenter des excuses comme étant une étape nécessaire à la réconciliation. 

Et nous allons aller de l'avant pour atteindre nos objectifs notamment de transformer le système de santé afin qu 'il soit exemple de racisme. 

Nous voulons aussi que les peuples autochtones soient autonomes. 

Nous voulons aussi respecter les pratiques et les points de vue des soins autochtones. 

Et nous voulons aussi offrir des soins en tenant compte des traumatismes. 

Je vous cède la parole, madame Talaga. 

Tanya Talaga: Merci beaucoup, Dr Alika. 

Je sais que ce sont des mots qui viennent du fond du coeur, car vous êtes vraiment le premier président autochtones de l'AMC. 

Alors ce sont des mots qui ont beaucoup de poids. 

C'est difficile pour nous tous de l'entendre, mais je suis très reconnaissante que vous les ayez prononcés. 

Comme vous le savez, en grande partie en tant que peuples autochtones, nous avons été mis de côté au sein des soins de santé. 

Et le système n'est pas préparé pour nous. 

Alors on parle bien du système de santé du Canada, mais ce n'est pas approprié pour les peuples autochtones, pas du tout. 

Nous l'avons bien vu à mainte reprise. 

Il est très important. 

Alors je le sais car je suis une personne des Premières Nations. 

Et d'écouter les excuses que vous me présentez, je sais que ce n'était pas une tâche facile. 

Et ce n'est qu'une des premières étapes. 

Une première étape car il y a encore beaucoup de choses à discuter, plusieurs solutions à apporter. 

Ceci étant dit, je demanderais à tous mes panélistes qu'on va faire un tour de table, et de réfléchir ce que veut dire pour vous une excuse. 

Et je vais présenter avec la première personne que je vois, Monsieur Natan Obed. Allez-y. 

Natan Obed: Eh bien, merci beaucoup. 

Alika, Dr Lafontaine, j'apprécie la possibilité de pouvoir parler franchement avec vous. 

Maintenant dans votre rôle, et également lors des conversations précédentes avec vous. 

Je pense finalement à ce qui s'est produit, qui nous a amené à des excuses du racisme systémique des politiques gouvernementales, le manque d'humanité, peut-être. 

Finalement à l'égard de la profession médicale depuis 175 ans, qui nous a amenés à là où nous en sommes maintenant. 

Je pense également à la façon dont les excuses peuvent avoir une signification, et certaines excuses peuvent paraître insincères. 

Ce n'est jamais trop tard de s'excuser là où on a fait du tort à un groupe quelconque, et quand il y a des abus en violation des droits de la personne, alors il y a toujours place à des excuses pour qu'on puisse entamer une nouvelle loi ensemble. 

Il va toujours avoir des gens qui ne croient pas que ce soit la bonne chose, la chose indiquée du point de vue du risque ou du point de vue de l'histoire. 

La nature humaine finalement, est basée sur un sentiment qu'on n'a jamais fait du mal au faire du tort à nos groupes de gens. 

La profession médicale et les serments les serments qui ont été prétés par les médecins avant l'encontre de ces violations. 

C'est inconfortable de parler de ce que c'est produit par le passé, et finalement nos vies sont transformées ou touchées par les inégalités dans le système de santé. 

Aux années 50, par exemple, l'épidémie de tuberculose, n'était pas un moment de soin de notre peuple, c'était un moment d'expulsion de nos terres. 

On nous a placés dans les hôpitaux des fois pour des séjours allant jusqu'à plusieurs années. 

Des fois, les patients mouraient, les familles étaient séparées. 

Si une personne, si un patient mourrait de cette façon, leur famille n'était pas, non, n'était pas visée. 

C'est un exemple, finalement, de comment les soins médicaux ont été une expérience traumatisante pour les inuites, et qui n'est pas conforme, finalement, à un comportement indiqué ou adéquat. 

Je ne veux pas blâmer qui que ce soit, mais c'est très important qu'on en parle, quand on comprends ce qui se passe aujourd'hui, qu'on comprend les inéquités, qu'on continue à exister aujourd'hui, L'idée que, au Nunavut par exemple, qui est un territoire où 85 % de la population est des gens inuits, il n'y a pas d'obligation pour que les soins soient dispensés en inoptitude. 

Et ça, c'est dans une administration où la plupart de la population parle une langue qui n'est ni l'anglais, ni le français. 

Oui, certainement, on peut se cacher derrière la politique fédérale, mais... 

pour ce qui est des attentes, pour ce qui est des obligations de soigner une personne, et il est évident que l'utilisation de la langue maternelle est la seule façon de dispenser des soins de façon respectueuse. 

Alors, qu'est-ce qu'on va faire en toute connaissance de cause? 

Qu'est-ce qu'on va faire ensemble pour combler l'écart, pas seulement au niveau de la prestation de soins, mais également au niveau de l'écart socio-économique entre les Inuits et le reste du Canada. 

Il reste beaucoup de travail à faire mais j'apprécie l'ouverture de l'AMC. 

Et... 

J'apprécie, finalement, le fait que l'AMC s'apprête à faire des excuses. 

Tanya Talaga: Megwetch, Natan, merci beaucoup. 

Maintenant, je vais céder la parole à Marion Crowe. 

Marion Crowe: Merci beaucoup. 

C'était un honneur de vous écouter parler Alika, et bien alors je suis émotive. 

Alors, je vois que l'AMC fait de grands pas vers l'avance. 

Ce n'est jamais trop tard pour des excuses. 

Et ça me donne de l'espoir à nouveau. 

De l'espoir et l'appartenance, sont à la base de notre histoire. 

J'espère que les hôpitaux de part l'Ile Tortue vont vous entendre et vont demander aux patients autochtones de travailler avec eux pour créer une approche de tolerance zéro envers le racisme ou la discrimination. 

Quand on pense donc à l'expérience des patients, Quand on participe au racisme, moi je suis la première personne à siéger sur le conseil d'administration de l'hôpital d'Ottawa. 

Occuper ces postes veux dire que les gens nous entendent et nous écoutent. 

Alors, vous pouvez avoir voix au chapitre. 

Vous pouvez améliorer l'expérience pour les 7 prochaines générations. 

Maintenant, je vous cède la parole, Tanya, parce que je sais que vous avez beaucoup d'informations à communiquer à notre public ce soir. 

Tanya Talaga: Merci Megwetch Marion de vos paroles si sincères. 

Cassidy, à vous la parole maintenant. 

Qu'est-ce que vous pensez des excuses ? 

Cassidy Caron: Merci beaucoup. Merci Alika de nous accueillir. 

Et merci pour tout le travail que vous avez effectué pendant votre mandat. 

Alors, depuis un an, 18 mois maintenant on parle beaucoup de la réconsiliation des excuses également. 

Vous avez dit dans votre discours liminaire qu'il faut continuer à écouter. 

C'est Clair que vous et d'autres à l'AMC, ont écouté et veulent maintenant entamer cette nouvelle voix. 

Et avoir ces conversations avec les autochtones, c'est la première chose à faire. 

Bon départ, les métis, les inuits et les Premières Nations ont dû travailler d'arrache-pieds depuis des décennies pour réparer les torts causés par le colonialism et par les attaques systémiques contre nos peuples dans les systèmes occidentaux, y compris dans le système de soins de santé. 

Nous avons dû faire ce travail en cavalier seul. 

Ça exigeait beaucoup de patience et beaucoup dévouement de la part des dirigeants. 

Mais il y a un rôle pour tout le monde pour assurer la réconsiliation dans tous ces secteurs, dans tous ces systèmes. 

Le rôle que vous devez jouer est toujours important. 

Alors, des excuses reconnaissent que du tort a été fait qu'il y a eu préjudice. 

Ça veut dire qu'il faut dire la vérité sur le passé. 

Et ensuite il faut tourner vers l'avenir. 

Il faut penser aux autochtones, aux inuits et aux Premières Nations comme étant des parties intégrantes de notre société. 

et des excuses est un premier pas. 

Ça sert à rétablir la confiance. 

Alors la confiance doit être gagnée par le billet et de l'établissement de relations. 

Alors, le processus entamé par l'AMC est honorable, et j'ai très hâte de voir ce que ça va donner. 

Merci beaucoup. 

Tanya Talaga: Megwetch Cassidy. 

Merci pour vos paroles très sages. 

Merci et j'aimerais maintenant parler du rôle qu'Alika joue. 

Précisément, on devrait tous prendre un instant pour reconnaître l'importance de ce que fait Alika. 

Surtout parce qu'il est personne autochtone, il est Ujjoukri, il est métis également. 

Il est également médecin et président de l'AMC. 

Alors, il est donc relié ou a une connexion étroite avec cette terre. 

Pensez-y en instant. La réconciliation est quelque chose que les Canadiens doivent faire avec nous. 

Le fardeau n'est pas sur nous, ce n'est pas à nous d'effectuer la réconciliation mais Alika fait quelque chose qui est incroyable. 

C'est important qu'on reconnaisse ce fait ce soir. 

Alika, avez-vous des réflexions là-dessus ? 

Dr Alika Lafontaine: Oui, j'aimerais tout d'abord dire que le fardeau sur moi est beaucoup plus léger que le fardeau sur les autres dirigeants autochtones. 

Tanya et moi avons parlé tantôt de la double identité. 

On me demande souvent quand j'ai vécu le premier acte de racisme. 

Moi j'avais été victime de racisme moi-même. 

Mais c'était la première fois que j'étais médecin. 

J'étais étudiant en médecine, deux hommes sont arrivés, Un homme était métis et l'autre autochtone. 

Ils avaient des symptômes semblables. 

Ils avaient du mal à se tenir debout. 

Et un de ces hommes a été envoyé un lit. 

Et on l'a examiné. 

On l'a examiné pour savoir ce qui lui arrivait. 

L'autre a été envoyé dans une salle et on lui a donné un sandwich et une couverture et tout le monde a dit ' Écoutez, il va finir par se désoler'. 

À ce moment-là, j'ai eu une épiphanie. 

Je me suis rendu compte que je faisais partie d'un système qui a fait beaucoup de tort à ma famille et à mes amis de part le pays, et pour les médecins autochtones et pour les enseignants autochtones, pour les travailleurs sociaux autochtones, tout ceux qui travaillent dans ce système où on voit un traitement dérezonable à l'égard des autochtones et des métis. 

C'est difficile pour nous parce qu'on fait partie du système mais on est également les victimes. 

On vit ce préjudice nous mêmes et ça place fardeau injuste sur nous. 

Mais c'est un fardeau nécessaire. 

En visant la réconciliation, je me souviens que quand j'ai prêté serment et quand je suis devenu président l'été dernier ma mère m'a embrassé. 

Elle m'a dit 'si ce n'avait pas été toi ça aurait été quelqu'un d'autre, mais tu le mérites.' J'ai essayé de me convaincre du fait que je pouvais changer la dogme pas parce que je suis unique ou parce que je suis spécial mais parce que je suis là. 

Et quand j'écoute Natan, Cassidy, et Marion je me dis heureusement ces personnes finalement sont là. 

Et alors je dirais à tous mes collègues autochtones les pharmaciens, les médecins, les infirmiers et d'autres nous avons une véritable possibilité qui se présente à nous aujourd'hui à l'avenir de changer la dogme pour notre peuple, pour nous-mêmes, et finalement d'avancer. 

Et nous devons donc porter ce fardeau parce que si on ne le fait pas qui le fera pour nous? 

Tanya Talaga: Ce que vous dites est tout à fait valable et très juste. 

Alors, il y a eu beaucoup d'excuses. 

Depuis l'année dernière il y a les excuses exprimées par le pape l'été dernier. 

Et je pense à l'importance des excuses maintenant. 

A comment on peut réétablir la confiance? 

Des excuses ont été prononcées. 

Comment on peut réétablir la confiance une fois que les autochtones ou les inuits ou les peuples indigènes aient entendus le mot 'désolé'. 

Natan Obed: Alors je pensais à mes amis, à ma famille, à moi-même. 

Est-ce que cela signifie pour nous tous? 

Si vous allez dans une communauté inuite, plusieurs vont vous accueillir. 

Ils ne vous demanderont pas... 

Ils vont vous poser des questions. 

C'est comme un petit enfant de 12 ans à la ville qui vous demande qui vous êtes, si vous êtes riches, qu'est-ce que vous faites. 

D'autres vont vous offrir un repas. 

Si c'est l'hiver on va vous demander si vous avez froid. 

Peut-être qu'on va vous dire que vous avez besoin de meilleures mittenes. 

Ils vont vous accueillir. 

Lorsqu'on est dans un établissement de soins de santé et qu'on interagit avec un médecin, c'est une histoire qui va en parallèle. 

Alors nous sommes ouverts, nous accueillons les gens de la communauté, mais c'est pas la façon dont on nous traite lorsqu'on est fait l'objet de soins de santé. 

Nous ne comptons pas en tant qu'être humain. 

Et dans plusieurs cas, dans nos communautés, il y a des centres de santé avec des infirmières et des infirmiers. 

Souvent c'est de renvoyer nos personnes nos patients dans des centres car le gouvernement a des ententes avec les provinces et les territoires donc la majorité des soins sont donnés par des gens qui ne connaissent absolument pas notre réalité ne savent même pas où d'où vous venez sur une carte géographique. 

Et souvent c'est des milliers de kilomètres de là. 

Et souvent c'est dans un moment extrêmement difficile. 

Alors le patient est desservi par une personne qui ne parle pas sa langue qui a une culture tout à fait différente et n'arrive pas à communiquer. 

Ce que j'espère c'est qu'on le reconnaisse dans notre système et qu'on l'incorpore dans les soins. 

On doit traiter une personne comme étant un être humain tout d'abord. 

Plutôt que comme on le voit dans plusieurs cas. 

c'est une frustration avec le fardeau avec ce patient car ce patient ne fait pas partie du système local. 

Et souvent on est un peu préoccupé par les paiements. 

c'est souvent négocié entre le gouvernement fédéral, et il y a des questions inter-administratives. 

et on revient au principe de Jordan. 

Vous devez offrir des soins à la personne et on met le reste de côté. 

pensez à cette personne comme si c'était à votre voisin. 

Prenez en soin. 

je pense que c'est vraiment tout un défi pour la structure médicale. 

Ici c'est carrément du racisme systémique, et des préjudices bien enchacés. 

Il y a des croyances, que la personne comprendra ce que vous lui dites, mais en bout de ligne nous ne sommes pas stupides, c'est simplement que l'on provient, on a des origines différentes et on ne parle pas la même langue. 

Souvent, si les médecins devaient venir chez nous pour donner des soins aux patients et devaient parler notre langue, je pense qu'il comprendrait un peu ce que nous devons nous déplacer soit à Winnipeg ou à Ottawa. 

Tanya Talaga: Très bien dit Natan. 

Marion. 

Maintenant, vous avez entendu des excuses. 

Comment pouvons-nous établir des liens de confiance? 

Marion Crowe: La confiance c'est des milliers de tasses de thé. 

Vous devez bien connaître votre population de patients, qui vous desservait. 

Pas nécessairement à présenter seulement des excuses, mais mettre en place des mesures de façon intentionnelle. 

Alors lorsqu'on parle des dirigeants à mon rôle à l'hôpital, je commence à passer en mode opérationnel et je me demande comment pouvons-nous devenir des alliés? 

comment nous libérer du racisme? 

Comment reconnaître le territoire sur lequel nous nous trouvons? 

Je ne parle pas comme si on coche une case, mais plutôt comment pouvons-nous intégrer dans le système des espaces qui nous reflètent? 

Et comment pouvons-nous créer des espaces pour nous permettre de pratiquer les cérémonies? 

Alors j'aime bien de voir un hôpital qui va être élevé au-delà du racisme comme l' AMC Si vous allez au-delà du racisme.com vous allez voir qu'il y a des campagnes extraordinaires pour éliminer le racisme dans les soins de santé. 

Vous pourriez voir le parcours de la reconciliation et des actions. 

un parcours emprunté par l'AMC et l'hôpital d'Ottawa ainsi que plusieurs autres organismes. 

J'aimerais bien qu'un jour je puisse entrer dans un hôpital et que je sois une priorité à l'urgence, tout comme je l'étais lors de la pandémie. 

Je sais que je... 

je prenais sur le point de nous voir en train de prescrire des médicaments traditionnels. 

Donc un médecin autochtones prescrivant des médecines traditionnelles je pense que c'est possible. 

Alors il y a le travail de la docteur Lisa Richardson. 

Parfois ce peut être des discussions traumatisantes. 

Mais pourquoi ne pas parler des différentes étapes et comment nous pouvons éliminer le racisme des soins de santé Merci pour la question Tanya. 

Tanya Talaga: Merci. 

Alors j'aime bien cette expression. 

S'élever au delà du racisme. 

Vérifier cette information sur le site web de Marion. 

Toute petite intervention peut t'aider. 

Allez vérifier ce site. 

Cassidy. 

Vous avez entendu on vous a présenté des excuses au début de la séance. 

Comment pouvons-nous établir des liens de confiance? 

Cassidy Caron: Ce qu'on a appris et entendu pour les dernières années c'est qu'après les excuses il faut passer à l'action et apporter des changements réels, systémiques. 

une ennemie m'a dit à maintes reprises qu'elle avait un garde-robe plein d'histoires mais il n'y a rien qui se passe après avoir raconté des histoires. 

Et dans notre langue on n'a pas un seul mot pour la réconciliation. 

Mais la meilleure traduction qu'on peut avoir veut dire rétablir les faits. 

Et c'est ce qu'on a besoin. 

Il faut rétablir les faits. 

pour les communautés métis et les Premières Nations on a fait face à plusieurs obstacles pour accéder à des soins de santé de qualité sans discrimination. 

Et cela a entraîné des disparités énormes pour nos peuples. 

A l'avenir, on a besoin de mesures pour changer le système et cela va prendre beaucoup d'efforts. 

C'est vraiment bien l'intégrer dans le système. 

Le système des soins de santé doit s'engager et le faire. 

Offrir des soins sécuritaires sur le plan culturel est accessible. 

Comme Tanya l'a dit, il faut reconnaître et respecter nos traditions, nos points de vue, nos pratiques de guérison et nous assurer que les soins de santé sont accessibles sur le plan géographique et financier. 

Il faut reconnaître les déterminants sociaux de santé et les appliquer, et en tenir compte. 

Nous devons nous assurer que les soins de santé prodigués sont des besoins uniques de nos peuples. 

Il faudra avoir de la formation pour les prestataires, il faudra recruter des travailleurs métis ainsi que l'intégration de pratiques dans le système traditionnel. 

Il faudrait que cela fonctionne. 

C'est pas simplement de mettre une affiche avec le signe infini. 

Pour que ce soit pertinent sur le plan culturel, il faut aussi entendre les voix métis dans le pris de décision afin de bien modéler les pratiques. 

Un peu comme Alika le fait. 

Il est un leader, il est sur le terrain, mais il est aussi un décidère. 

on peut en faire tellement. 

Nos institutions ont fait beaucoup de travail pour bien comprendre les problèmes, le réelliment des métis, l'association des Premières Nations des recherches ont été faites. 

il faut maintenant trouver un partenaire à pied d'égalité afin d'apporter les changements nécessaires afin que nous puissions prendre soin de nos gens comme ils le méritent. 

Tanya Talaga: Merci beaucoup Cassidy. 

On a demandé au public de vouloir saisir leurs questions dans la fenêtre de clavardage. 

Nous voulons entendre vos propos. 

alors vous avez qu'à utiliser le bouton de question-réponse à l'écran du zoom. 

J'ai déjà deux questions, dès qu'on l'a mentionné. 

Alika. 

J'aimerais passer aux questions mais j'aimerais savoir. 

Pouvez-vous répondre à la question suivante. 

Comment pouvez-vous ' établir la confiance maintenant? 

Dr Alika Lafontaine: La confiance, ça commence avec des relations. 

Je sais que ce qui est important pour moi et pour d'autres personnes à l'AMC, avec le cercle d'orientation stratégique de l'AMC ainsi qu'avec la direction d'être PDG, nous voulons nous assurer d'aller de l'avant mais de façon correcte. 

Alors nous avons établi des protocoles. 

Avant cette discussion nous nous sommes assis, et on a discuté de ce qui était important. 

Au tout début, on avait besoin de l'aide des autochtones au sein des soins de santé. 

On avait besoin aussi de militants comme Marion. 

On était allé chercher aussi d'autres consultants afin de mieux comprendre comment établir des liens de confiance, et je pense que les gens qui sont sur les terrains, les patients et les familles ont pu voir déjà qu'ils ont commencé à faire confiance à l'AMC. 

Alors ce qu'il faut faire, c'est de ne pas baisser les bras. 

Continuer, nous devons nous assurer d'aller de l'avant avec ces discussions. 

et nous devons faire une différence dans la vie de nos patients. 

Lorsque je m'adressais avec président Obed et qu'on est en une de notre première réunion, il y a des attentes. 

Et on s'attend à ce qu'on vous parle un peu dans votre langue et ce n'est pas vrai pour tous. 

il y a des moments où les prestataires de soins de santé n'essayent même pas de prononcer votre nom. 

Et je ne comprends pas pourquoi ou comment on peut former. 

Alors on est capable de prononcer le mot 'Lafontaine', mais parfois les gens n'essayent même pas de prononcer le nom d'une personne. 

Donc je pense qu'on peut en faire beaucoup. 

Je ne pense pas que ce soit vraiment enraciné et qu'on veut vraiment nuire à quelqu'un, mais on a ces exemples. 

Souvent on met l'accent sur un point et on fait beaucoup d'efforts. 

le processus nous donne la possibilité de mieux nous aligner, de mieux anoméniser nos pratiques, ça va être bon pour autant pour les patients que pour les cliniciens. 

A chaque fois que vous rencontrez une personne autochtone, vous ressentez cette confiance, ces liens étroits, et vous pouvez les aider à naviguer le système de santé. 

Tanya Talaga: Merci Megwetch. 

Passons maintenant à la période de questions avec les participants. 

Une bonne question du Dr. Amit Frankeur. 

Il pose la question suivante. 

Pour beaucoup de médecins qui choisissent la réconciliation la frustration c'est qu'on ne voit pas beaucoup d'autochtones. 

Comment est-ce qu'on peut finalement changer la dogme? 

C'est une question intéressante. 

Et je cède la parole donc à Marion en premier. 

Marion Crowe: Je savais que tu allais me choisir je ne sais pas comment, mais je savais. 

Moi je dirais que vous rentrez en contact avec les inuits, les métis et les Premières Nations sans le savoir. 

Donc une chose très facile que vous pouvez faire acheter des produits autochtones magasinés dans les magasins autochtones. 

Il s'agit d'être un allié et d'être défenseur. 

Je déteste les mots marginalisés et mal desservis pour toute une série de raisons mais nous avons besoin d'allier. 

vous devez comprendre nos connaissances comprendre nos cérémonies. 

Nous avons besoin de la compassion des alliés comme vous. 

Je vous encouragerais de lire. 

Nous avons un auteur qui a un livre fantastique. 

Il est avec nous. Commencez avec ce livre 

Tanya Talaga: Merci beaucoup, j'adore toute publicité pour mes livres. 

Et un nouveau livre va sortir très bientôt d'ailleurs. 

Alors maintenant, je vais poser la prochaine question. 

Je vais poser la même question plutôt à Cassidy. 

C'est une question difficile certainement, mais c'est une question intéressante. 

Néanmoins, c'est intéressant que les médecins estiment qu'ils ne fréquentent pas les autochtones. 

Et ce n'est pas vrai. 

Cassidy Caron: J'allais dire la même chose que Marion, il est très probable que vous étiez en contact avec les autochtones. 

Nous n'avons pas tous les mêmes caractéristiques physiques on ne peut pas identifier des métis ou des autochtones de leur traits physiques. 

Si la personne ne s'auto-identifie pas, vous n'allez pas le savoir. 

Beaucoup de métis ne s'identifient pas dans le système de santé parce que les autochtones sont mal traités dans le système. 

Si quelqu'un vient dans un cabinet de médecins et n'a pas des traits typiquement autochtones, cette personne ne va pas choisir de s'identifier parce que la personne croit qu'on va lui dispenser de meilleures soins. 

Et alors le savoir est un bon début. 

Traitez tout le monde avec humanité et avec respect. 

Si quelqu'un voit qu'on les traite bien ils vont s'ouvrir davantage. 

Si ces personnes ont une bonne expérience, ça va les aider. 

Il faut traiter tout le monde avec des sens tout simplement. 

Si vous n'avez jamais rencontré un autochtone et si vous voulez faire une contribution à cette conversation alors lisez sur le travail qu'on fait sur ce que fait le conseil national des métis, lisez sur la recherche qu'on fait sur le fait que les métis ne reçoivent pas les services de santé dont ils ont besoin. 

et on travaille pour défendre leur droit au niveau fédéral et provincial. 

de cette façon vous allez pouvoir devenir un défenseur dans votre travail quotidien. 

Vous pouvez faire beaucoup. 

Vous sensibilisez c'est la première étape à mon avis. 

Merci beaucoup. 

Tanya Talaga: j'aimerais passé donc à la prochaine question. 

C'est une question un peu plus difficile. 

Y a-t-il des exemples des médecins qui ont dû rendre des comptes envers leur organisme professionnel pour leur comportement raciste. 

Un médecin dit que ces gens-là sont protégés Le médecin dit que récemment il a participé à une rencontre avec des dirigeants autochtones et le directeur de l'hôpital a dit que tous les médecins qui profèrent des propos racistes se rendent congédier. 

Le médecin dit que ce n'est pas forcément le cas. 

Il dit ne pas avoir vu beaucoup de cas de racisme dans son établissement. 

Comment est-ce qu'on peut exiger des comptes des médecins? 

Je cède la parole à Alika en premier, et ensuite je vais poser la même question à Natan. 

Dr Alika Lafontaine: C'est une question fort importante, j'espère qu'on va l'approfondir pendant les mois à venir. 

La réalité c'est qu'on ne peut pas voir ce qu'on évalue pas, et si on n'évalue pas quelque chose on ne peut jamais régler un problème de racisme. 

Il existe au Canada mais on ne sait pas où le racisme est un fléau de taille. 

Quand une personne a une expérience négative et quand une personne décide de ne pas se faire traiter parce que le patient ne fait pas confiance aux médecins alors ça mène à un préjudice qui en est responsable. 

L'expérience du racisme dans le système de santé ne peut pas être sous estimé. 

Il y a beaucoup de métis, de premières nations et des inuits qui retardent leur traitement parce que ces personnes ont déjà vécu un mauvais traitement. 

Alors je pense que notre façon de traiter les plaintes a porté fruit n'a pas su contrer non plus le racisme à l'égard des autochtones métis et inuits ou à l'égard des personnes de couleur au Canada, ça veut dire qu'on doit écouter ces histoires et on doit changer notre façon de traiter ces expériences. 

Et la dernière chose que je vous dirais Est comme suit. C'est important de connaître qu'il n'y a pas beaucoup de médecins qui s'installent dans les localités où il y a beaucoup de racisme. 

Si vous ne voyez pas beaucoup d'autochtones dans votre cabinet ou dans votre institution alors allez vous installer dans une localité autochtone, dans une localité mal desservie. 

Ces gens-là ont besoin finalement de vos services. 

Allez à la rencontre des peuples autochtones, c'est merveilleux, c'est la meilleure partie de la réconciliation, ça va vous permettre de créer des souvenirs et vous allez pouvoir en être fier et ça va vous apporter beaucoup de joie à mon avis. Merci beaucoup. 

Tanya Talaga: J'aimerais que Natan aborde cette question rapidement. 

Est-ce que vous avez vu des exemples des médecins qui ont dû rendre des comptes? 

et ces médecins devraient-ils aller passer du temps? 

Natan Obed: Au Nunavut par exemple, les médecins font partie d'une profession auto-reglementée ça ne veut pas dire pour autant qu'ils ne sont pas tenus de respecter la loi, et les règles qui régissent la profession, non. 

non je n'ai pas connaissance d'un médecin qui a dû rendre des comptes de ses actes racistes. 

La stérilisation forcée par exemple, les mauvaises diagnostiques, un manque d'intérêt. de la part des médecins. 

Alors il y a tout ça qui est en cause. 

J'espère que la rédition de comptes sera au coeur du mouvement de réconciliation dans la profession médicale. 

J'espère qu'il y aura également plus d'impuitabilité dans le système qu'on va être encouragé à recenser les cas de racisme, et de s'y attaquer, on n'y est pas encore à mon avis. 

Les médecins qui s'installent au Nunavut il y a très peu de localité où vous pouvez pratiquer votre profession. 

Mais le besoin est énorme. 

Il y a plusieurs médecins résidents qui passent toutes leurs carrières à Iqaluit ou à Kujwak. 

Mais, si vous avez donc une compétence précise et vous pensez que vous pouvez aider le peuple au Nunavut et essayer de trouver une façon de le faire. 

Tanya Talaga: C'est une question difficile Natan, je le sais je l'admire. 

Alors un plaidoyé maintenant. 

Alors l'AMC doit continuer à favoriser l'accès dans les localités mal desservies. 

Il y a la question de l'Ontario du Nord, il y a très peu de médecins. 

Il y a une pénurie de médecins dans beaucoup de localités. 

Il y a beaucoup de travail qui reste à faire. 

J'aimerais donner un instant pour formuler vos remarques de clôture. 

Je sais que c'est difficile est une seule minute. 

Je vais commencer avec vous Cassidy, ensuite on va terminer avec Alika. 

Alors j'aimerais vous dire que merci à nouveau à l'AMC, merci Alika d'avoir organisé cela. 

Merci à Tanya de nous avoir animé ce soir. 

Cassidy Caron: Qu'est-ce que c'est la réconciliation? 

Il s'agit de poursuivre la conversation de continuer à parler des injustices vécues par les autochtones au Canada. 

Ca prend de la patience et du dévouement, ça prend un certain temps ça va être frustrant mais j'ai beaucoup d'histoires qu'on pourra changer le système à partir de l'intérieur pour mieux desservir les autochtones. 

Alors j'ai très hâte de continuer à travailler avec vous Alika également après la fin de votre mandat Marion. 

Marion Crowe: Si vous voyez quelque chose qui ne va pas, dites-le, dites-le. 

Je vous prie, je sais que c'est très difficile de signaler le racisme. 

Allez trouver quelqu'un et faire une plainte. 

Moi j'ai déjà vu des gardiens de sécurité se faire congédier à cause de leurs actes et de leur racisme. 

Si vous êtes administrateur hospitalier, créez des espaces sures. 

Tanya Talaga: Megwetch, Natan. 

Natan Obed: J'ai très hâte à approfondir la conversation avec vous Alika, avec l'AMC. 

Je vous remercie quant à concrétiser votre promesse. 

Alors, un conseil. 

Si vous êtes médecin, essayez de travailler non-raciste ou anti-raciste. 

Faites attention à la formulation de vos questions, réfléchissez avant de parler, permettez aux patients de diriger les conversations culturelles. 

Mais Juste parce que vous avez vu un film ou lu un livre sur nos collectivités que vous avez le droit de juger le patient qui est devant vous. 

Alors vous devez constamment prendre si ça vous a pris 7 ou 8 ans pour décrocher votre diplôme imaginez combien de temps vous allez passer à apprendre notre langue et notre culture. 

Si vous êtes respectueux, vous allez bien vous en sortir, Alika 

Dr Alika Lafontaine: Oui. 

Le seul ajout que j'aimerais faire je suis très reconnaissant des trois collègues ce soir. 

ne pensez pas trop à ce qu'on doit faire à l'avenir. 

Quand on doit se pencher sur le présent nous avons un système qui n'est pas conçu pour les autochtones et qui favorise le racisme. 

et les partis opprimées nous savons comment contourner le système pour que ça fonctionne. 

On peut le faire pour les autochtones également et ça va changer la dogme, ça va améliorer les soins qui sont dispensés aux autochtones. 

Tanya Talaga: Megwetch. 

J'aimerais remercier tous les panélistes. 

Marion, Cassidy, Natan et Alika. 

Vous êtes incroyable le travail que vous faites est si important. 

Continuez, je sais que c'est dur. 

Ces conversations nous montrent la voie de l'avenir et l'AMC s'engage de poursuivre le parcours vers la réconciliation. 

Si vous voulez participer aux conversations, on vous demanderait de participer à notre sommet sur la santé en Ottawa, en personne ou en ligne. 

Il y aura donc un hyperlien dans le chat. 

Merci d'avoir été des nôtres ce soir. 

Désolée d'avoir dépasser notre temps de parole mais on pourrait poursuivre cette conversation pendant très longtemps. 

Il y a beaucoup de travail qui reste à faire mais on travaille ensemble, on va arriver à bonport, c'est certain. 

Alors merci, bonne soirée, et j'ai été ravie d'animer ce webinaire ce soir. 

Merci, bonne soirée. 

Cet engagement fait suite à l’annonce de l’AMC relativement à l’établissement d’un nouvel objectif à long terme visant à promouvoir des soins de santé équitables, en collaboration avec les membres des Premières Nations, les Inuits et les Métis.

Voici l’énoncé de l’objectif de l’AMC axé sur la santé des Autochtones : 

Les peuples autochtones bénéficient d’améliorations quantifiables et continues en matière de santé et de bien-être, dans un système de santé transformé qui est exempt de racisme et de discrimination, qui défend le droit des Autochtones à l’autodétermination, qui valorise, respecte et intègre les visions du monde, la médecine et les pratiques de guérison des Autochtones et qui offre aux membres des Premières Nations, aux Inuits et aux Métis un accès équitable à des services de santé qui tiennent compte de leurs réalités culturelles et de leurs traumatismes.  

Cet objectif combine les différentes perspectives, expériences, priorités et histoires transmises par le Cercle d’orientation stratégique de l’AMC, composé de 16 leaders et gardiens et gardiennes du savoir autochtones qui, durant plusieurs mois, se sont réunis pour orienter les travaux de l’AMC visant à amener des changements concrets et significatifs dans les soins de santé. 

« Les excuses à elles seules ne suffisent pas », a fait savoir Cassidy Caron, panéliste dans le cadre des Causeries et présidente du Ralliement national des Métis. « Il faut aussi prendre les mesures nécessaires pour créer un changement réel et systémique. Ces discussions avec les peuples autochtones constituent un point de départ inévitable et fondamental. »

« Je pense aux politiques gouvernementales, au racisme systémique et au manque d’humanité dont a fait preuve la profession médicale à l’endroit des Inuits », a commenté Natan Obed, président de l’Inuit Tapiriit Kanatami, organisme national qui représente les plus de 70 000 Inuits du Canada. « Lorsqu’on a causé du tort à un autre groupe, peu importe les circonstances, il n’est jamais trop tard pour s’excuser. Il y a toujours moyen de s’engager dans une nouvelle voie. »

Marion Crowe, chef de la direction de l’Association des gestionnaires de santé des Premières Nations, a parlé de l’avenir : « Quand je pense que tous les hôpitaux de l’île de la Tortue entendront ce message et demanderont aux patients et patientes autochtones de créer avec eux une politique de tolérance zéro pour toute forme d’abus, de mauvais traitement ou de racisme, cela me redonne de l’espoir. »

Ont également participé à cette série de causeries sur la santé des Autochtones animée par la journaliste et auteure Tanya Talaga : Denise McCuaig, directrice générale de la transformation des soins de santé et du développement des capacités auprès d’Excellence en santé Canada, la Dre Paula Cashin, première Autochtone du Canada spécialisée en radiologie et membre du Conseil d’administration de l’AMC, et la Dre Sarah Williams, conseillère stratégique en santé des Autochtones à l’AMC.

Les discussions ont porté sur la sécurité culturelle dans les soins de santé, sur les façons d’améliorer la santé des peuples autochtones et sur la signification et l’importance des excuses officielles aux peuples autochtones.

Cliquez ici pour en savoir plus sur le travail de l’AMC relativement à la santé des Autochtones.


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