Dre Vanessa Poliquin
Il y a de cela près d'une décennie, alors qu'elle était médecin résidente sur appel en obstétrique et gynécologie, la Dre Vanessa Poliquin s'est occupée d'une patiente présentant une rupture extrêmement prématurée des membranes. En discutant des manières de retarder le travail de la patiente et de la protéger des infections, la docteure Poliquin et son mentor ont réfléchi sur le fait qu'il n'y avait que très peu d'information orientant le traitement des infections chez les femmes enceintes.
« Nous nous sommes rendu compte que c'était une lacune parmi plusieurs dans ce domaine, raconte‑t‑elle. C'est avec stupéfaction que nous avons constaté, en parlant avec des collègues, le peu de formation que nous avions reçue sur les liens entre grossesse et maladies infectieuses. »
Déterminée à combler cette lacune, la Dre Poliquin a contacté les quelques rares spécialistes des soins de santé reproductive et des maladies infectieuses pratiquant au Canada, et ils ont collaboré à l'élaboration d'un programme de formation à distance relevant de l'Université du Manitoba, où elle effectuait sa résidence. Elle a pour ainsi dire créé son propre stage postdoctoral à cet endroit, dans la nouvelle surspécialité des soins de santé reproductive et des maladies infectieuses. Depuis, elle est devenue l'une des éminentes spécialistes du domaine.
Un vaccin pour deux
Le parcours de la Dre Poliquin l'a également amenée à étudier la vaccination des femmes enceintes au Manitoba. Elle a constaté qu'avant 2014, la vaccination ne faisait presque jamais partie des soins prénataux de routine.
« La grippe et la coqueluche peuvent être extrêmement dangereuses pour les bébés, explique-t-elle, mais puisque la coqueluche ne représente généralement pas une grande menace pour les adultes, la plupart des gens n'associent pas la vaccination aux femmes enceintes. Et jusqu'à l'éclosion de la pandémie de grippe H1N1, on a souvent négligé la sévérité de la grippe chez ces patientes. »
Par des conférences, la publication de lignes directrices nationales et de matériel éducatif, et des efforts de représentation, la Dre Poliquin a sensibilisé des médecins partout au pays à ce sujet. Elle affirme qu'aujourd'hui, la quasi-totalité des obstétriciens comprend l'importance de ces vaccins et que, par conséquent, les taux de vaccination sont beaucoup plus élevés.
« Il est important de comprendre que les facteurs de risque de plusieurs de ces maladies sont souvent associés à d'autres déterminants sociaux de la santé tels que le statut socioéconomique, souligne‑t‑elle. Nous devons sortir de la clinique pour vraiment résoudre ces problèmes. »
Être leader en temps de crise
Faisant partie des rares spécialistes du domaine, la Dre Poliquin est souvent la première personne vers qui ses collègues se tournent pour obtenir des réponses et des conseils sur les soins de santé reproductive et les maladies infectieuses, et cet état de fait a été mis en lumière lors des phases initiales de la pandémie de COVID-19.
La Dre Poliquin a formé des fournisseurs de soins prénataux sur le sujet de la gestion obstétricale et gynécologique pendant la pandémie. Elle continue de diriger des groupes de travail régionaux et nationaux pour veiller à ce que les fournisseurs de soins prénataux disposent des conseils fondés sur des données les plus probantes à mesure que la situation entourant la COVID-19 évolue.
« Pendant mes études postdoctorales, je n'ai jamais imaginé devoir relever un défi comme celui-ci, mais je suis reconnaissante d'avoir reçu une formation suffisante pour m'aider à naviguer dans le déluge d'informations et pour aider mes collègues et mes patients à traverser cette crise. »
La Dre Vanessa Poliquin reçoit le prix de leadership de l'AMC pour jeunes chefs de file (médecins en début de carrière) en reconnaissance de son dévouement, de son engagement et de son leadership exemplaires dans les domaines cliniques et pédagogiques, ainsi que dans le secteur des services communautaires.